Contrecœur et Verchères se joignent à 80 municipalités mobilisées contre le radon

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Par Daniel Bastin
Contrecœur et Verchères se joignent à 80 municipalités mobilisées contre le radon
Cette campagne, qui se déroulera jusqu’à la mi-mars, a pour but de sensibiliser la population aux dangers du radon, un gaz nocif pour la santé respiratoire et à l’origine de 16 % des décès par cancer du poumon au Québec. (Photo : Courtoisie)

Contrecœur et Verchères se sont joint à 80 municipalités de la province lors de la quatrième campagne annuelle de sensibilisation sur le radon lancée par l’Association pulmonaire du Québec (APQ), en partenariat avec le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS) et Santé Canada. Cette campagne, qui se déroulera jusqu’à la mi-mars, a pour but de sensibiliser la population aux dangers du radon, un gaz nocif pour la santé respiratoire et à l’origine de 16 % des décès par cancer du poumon au Québec.
Il faut savoir à ce sujet que le radon est un gaz inodore et incolore qu’on ne peut donc pas détecter par les sens. Il provient de la désintégration de l’uranium présent dans la croûte terrestre et il se répand à la surface du globe. Nous y sommes donc quotidiennement exposés de manière non uniforme, mais à des concentrations qui ne sont habituellement pas dangereuses, car il se dilue rapidement dans l’air ambiant. Le problème peut survenir durant l’hiver puisque ce gaz reste emprisonné dans les maisons lorsque les portes et les fenêtres restent closes.
À long terme, le seul risque connu lors d’une exposition à des concentrations élevées est de développer un cancer du poumon. Ce risque dépend de trois facteurs, soit la concentration de radon, la durée d’exposition et les habitudes liées au tabac.
Le gaz radon et ses descendants solides présents dans l’air peuvent être emprisonnés dans les poumons où ils se désintègrent et émettent des « particules alpha ». Elles libèrent une énergie qui est absorbée par le tissu pulmonaire et endommage celui-ci, ce qui fait qu’elles risquent de former un cancer au moment de leur reproduction. On estime qu’au Québec 16 % des décès par cancer du poumon seraient associés à l’exposition au radon, ce qui constitue la deuxième cause de cancer du poumon après le tabagisme.
Il est possible de mesurer rapidement et à faible coût la concentration de radon dans son domicile. Par contre, il ne faut pas se fier aux résultats des maisons voisines, car les concentrations sont souvent très différentes d’une résidence à l’autre. On conseille une période de test de trois mois minimum, entre octobre et avril. Le dosimètre, petit appareil permettant de mesurer les fluctuations de concentrations de radon, doit être installé au plus bas niveau habité de la maison. Il peut être acheté sur le site Internet de l’Association pulmonaire du Québec au coût de 45 $.
Il est aussi important de savoir que plusieurs municipalités prêtent gratuitement des dosimètres, comme la Ville de Sainte-Julie par exemple, qui peut prêter un appareil de marque Safety Siren Pro Serie 3 pour une période de 2 à 3 semaines. Un dépôt de 20 $ (argent comptant) sera exigé pour la période du prêt.

 

Voies d’infiltration
Une récente étude menée par Santé Canada dans 15 000 maisons à travers le pays démontre qu’une maison sur dix au Québec présente un problème de radon, c’est-à-dire une concentration supérieure à 200 Becquerels par mètre cube.
Il n’existe pas de régions sans risque pour le radon. Les grandes villes ne sont pas à l’abri du radon. En effet, 6.9% des maisons de Montréal, 8.8 % des maisons de la région de Québec et 12.1% des maisons de la région de Laval testées ont présenté un problème de radon.
Votre voisin a mesuré une faible concentration de radon chez lui et vous croyez qu’il en est même chez vous? Détrompez-vous; il n’est pas rare de voir une maison présenter une concentration élevée de radon alors que la maison voisine présente une concentration très basse.
Que votre maison soit neuve ou vieille, le radon a tendance à s’accumuler dans les pièces les plus basses et les moins ventilées des habitations – au sous-sol par exemple – où il peut atteindre des concentrations élevées.
Le gaz peut s’infiltrer dans une maison par différents endroits : les fissures des murs de fondation; entre les dalles de plancher; les planchers en terre battue; les joints de construction; les ouvertures autour des conduits d’évacuation (ex. : raccords de tuyauterie); les écarts autour des tuyaux de branchement et les montants de support; les vides sanitaires, les siphons de sol et les puisards.
Le radon peut s’infiltrer n’importe où dès qu’il y a une ouverture entre le sol et la maison, que ce soit autour ou en dessous de la maison. Il peut s’infiltrer même si vous avez un vide sanitaire, même si vous n’avez pas de sous-sol ou que votre maison est construite au niveau du sol.
La seule façon de savoir si vous avez un problème de radon dans votre maison est d’en mesurer la concentration à l’aide d’un appareil simple et prévu à cet effet.
Pour plus de détails, consultez l’étude pancanadienne du radon dans les résidences : http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/radiation/radon/survey-sondage-fra.php.

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