Deux étudiants de Boucherville et de Sainte-Julie traversent l’Australie avec leur voiture solaire

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Par Diane Lapointe
Deux étudiants de Boucherville et de Sainte-Julie traversent l’Australie avec leur voiture solaire
La Bouchervilloise Flavie Gaudreau est l’une des pilotes au World Solar Challenge, en Australie.

Ils se taillent une place dans le top 10 mondial
Une équipe d’étudiants de l’École de technologie supérieure de Montréal (ÉTS), dont trois sont des résidents de Boucherville et de Sainte-Julie, s’est taillé une place dans le top 10 mondial, en terminant au 9e rang au World Solar Challenge (WSC), en Australie. Il s’agit d’une prestigieuse compétition universitaire internationale de voitures propulsées à l’énergie solaire.
Grâce à la conception de leur automobile nommée Éclipse, les étudiants de l’ÉTS font partie des onze équipes à avoir terminé la course de type cross-country organisée en octobre dernier dans le désert australien. La randonnée reliait Darwin à Adélaïde, ce qui représente 3022 km à parcourir dans des conditions souvent très difficiles.
Les concurrents affrontent en effet la chaleur, l’humidité, la sécheresse et de grands vents. Plusieurs ont d’ailleurs été victimes d’accidents importants en raison des fortes bourrasques qui dépassaient les 100 km/h et qui ont balayé les voitures solaires de la route alors qu’elles roulaient à des vitesses élevées. De nombreuses autos ont été partiellement ou totalement détruites.
L’équipe de la voiture Éclipse est la première au Québec à réaliser cette course au complet. Elle se positionne au deuxième rang parmi les équipes nord-américaines, ainsi qu’en première place parmi les équipes canadiennes. L’objectif de la compétition est de promouvoir l’énergie solaire et de sensibiliser les gens aux énergies renouvelables.
Conçue par des gens d’ici
Le groupe d’une vingtaine d’étudiants de l’ÉTS a entrepris la conception de la voiture solaire à l’automne 2016, et sa fabrication en septembre 2017. Seize d’entre eux ont fait le voyage en Australie, dont les Bouchervillois Anthony Riendeau et Flavie Gaudreau, ainsi que le Julievillois Jean-François Chénier.
Flavie Gaudreau, 21 ans, est étudiante en deuxième année en génie électrique. Elle a pris part à la conception de certains systèmes de la voiture, dont le circuit électrique et le logiciel du volant, qui contrôle le comportement de l’engin. Elle était l’une des pilotes durant la course, et participait à une compétition pour la deuxième fois.
« Flavie s’est avérée d’un calme impressionnant face aux conditions météorologiques intenses que les pilotes devaient endurer. À certains moments, la température était d’environ 45 degrés Celcius, donc la chaleur dans l’habitacle de la voiture solaire (qui ne possède pas d’air climatisé) était bien plus élevée, et elle n’a pas bronché! Elle devait aussi composer avec les forts vents latéraux et les gigantesques trains routiers qui filaient à toute allure sur la Stuart Highway, et rien de tout cela n’a été suffisant pour l’impressionner », mentionne Anthony Riendeau qui a grandement contribué à l’élaboration de la voiture Éclipse étant impliqué dans le projet depuis 2014.
Jean-François Chénier étudiant en quatrième année en génie électrique et impliqué dans le projet depuis 2014. Ce dernier a été directeur électrique et a participé à la conception mécanique et à la fabrication des pièces en composites. L’étudiant de 26 ans en était à sa quatrième course. « Il fait toujours preuve d’un calme déconcertant, qui contraste fortement avec la vitesse de son esprit qui est constamment en train d’élaborer de nouvelles solutions techniques aux problèmes rencontrés lors de la fabrication de la voiture. Lors de la compétition, il a contribué aux décisions stratégiques, ce qui veut dire qu’il fait partie de l’équipe qui décide à quelle vitesse la voiture devait rouler pour atteindre une consommation énergétique optimale. Il a aussi beaucoup contribué à fournir des solutions lorsque nous avions des problèmes électriques avec nos circuits », rapporte Anthony Riendeau.
Nouvellement diplômé en génie mécanique, Anthony a accompagné le groupe de l’ÉTS en tant que mentor. En août 2018, alors qu’il était capitaine, l’équipe avait obtenu une troisième position au classement général à l’American Solar Challenge (ASC), une course de 3000 km en Oregon.
« Le niveau de compétition au World Solar Challenge est très élevé et les équipes qui y participent ont des budgets et des ressources quasi-illimités. Elles fabriquent des bolides dont la qualité rivalise avec les meilleures équipes de Formule 1», précise Anthony.

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