Une usine de production d’hydrogène vert estimée à 120 M$ devrait voir le jour à Varennes

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Par Daniel Bastin
Une usine de production d’hydrogène vert estimée à 120 M$ devrait voir le jour à Varennes
Cet hydrogène pourra être utilisé notamment dans les secteurs de l'industrie des transports lourds et de la mobilité. (Photo : iStock)

Varennes devrait accueillir bientôt dans le Novoparc une usine de production à l’échelle industrielle d’hydrogène vert et d’autres produits énergétiques sans empreinte de carbone. Cet hydrogène pourra être utilisé notamment dans les secteurs de l’industrie des transports et de la mobilité. Construite au coût estimé de 120 millions de dollars, cette nouvelle installation permettra au Québec de devenir un chef de file mondial en matière de production d’hydrogène vert.
Le 20 novembre dernier, le plus grand producteur d’éthanol du Canada, Greenfield Global, et Hy2gen Canada, une société allemande établie au pays spécialisée dans la production et la distribution commerciales d’hydrogène vert, ont annoncé leur intention de créer à part égale une coentreprise qui assurera la construction et la mise en service d’une usine à Varennes.
La nouvelle installation à Varennes sera construite à côté de la bioraffinerie existante de Greenfield Global dans le Novoparc et elle utilisera les dernières technologies d’électrolyse alimentées par l’hydroélectricité. Les deux partenaires ont précisé que les produits finaux, c’est-à-dire l’hydrogène vert, le biométhane et le biométhanol atteindront la norme de zéro empreinte carbone et zéro gaz à effet de serre (GES) grâce à l’utilisation du dioxyde de carbone vert provenant de la bioraffinerie de Greenfield.
Une fois la centrale de Varennes en marche, possiblement en 2023, elle serait en mesure d’alimenter des clients locaux et on envisage aussi d’exporter une partie de sa production d’énergie verte. L’installation de la coentreprise aura une capacité initiale de 29 mégawatt (MW) et sera agrandie afin répondre à la demande avec une mise à l’échelle possible jusqu’à 80 mégawatt en 2024.
Cette filière énergétique a un potentiel intéressant puisque le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, croit que Québec devra intégrer l’hydrogène à sa stratégie de réduction des gaz à effet de serre, mais en donnant toutefois priorité à l’électrification des transports, c’est-à-dire les voiture électriques.
Abondante hydroélectricité
« La demande d’hydrogène vert augmente vertigineusement, mais le marché commercial en est encore à un stade embryonnaire », a expliqué à cette occasion Cyril Dufau-Sansot, président-directeur général d’Hy2gen. « Notre production d’hydrogène vert et de produits à base d’hydrogène à des prix compétitifs et nos réseaux nous permettront d’atteindre différents secteurs, y compris ceux qui sont difficiles à transformer. Avec de faibles coûts de conversion, les clients se rendront compte qu’il est tout à fait possible de réduire les impacts de la crise environnementale en utilisant nos produits. Notre équipe a une expérience éprouvée dans le développement, la construction et l’exploitation d’usines et notre vision a été soutenue par les leaders du marché mondial des matières premières. »
« Le Québec est un endroit idéal pour établir une production d’hydrogène sans carbone, compte tenu de son abondante hydroélectricité et de l’engagement ferme du gouvernement à réduire les gaz à effet de serre », a ajouté Jean Roberge, vice-président exécutif et chef de direction, Énergie renouvelable de Greenfield Global. « Greenfield exploite la première et seule usine d’éthanol construite au Québec et produit l’éthanol à émission carbonique la plus faible au Canada. Notre vision, dès le départ, est d’étendre nos opérations et notre expertise pour aider à faire de la grande région de Montréal un pôle de l’hydrogène, qui pourra rejoindre les marchés en croissance rapide de l’Amérique du Nord, de l’Europe et de l’Asie. »
Il est à noter en terminant, que Montréal International, l’agence de promotion économique du Grand Montréal, a travaillé à attirer ce nouvel acteur majeur dans la région.

Production d’hydrogène par électrolyse de l’eau
• On décompose l’eau (H2O) à l’aide d’un fort courant électrique;
• On obtient alors du dioxygène (O2) et du H2. Ce procédé permet d’obtenir un hydrogène pur;
• Grâce à une pile à combustible, on stocke l’hydrogène en grande quantité. L’hydrogène peut servir pour le transport lourd comme les autobus, les trains, les bateaux et les voitures.

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