Le militantisme des jeunes générations donne espoir à Bernard Voyer

Steve Martin
Le militantisme des jeunes générations donne espoir à Bernard Voyer
Bernard Voyer

Malgré l’ampleur du défi environnemental auquel nous devons faire face aujourd’hui, l’explorateur garde bon espoir de voir les choses s’améliorer. C’est le message qui se dégage de la conférence Perdre le Nord présentée par M. Voyer jeudi dernier lors de son escale à l’auditorium de l’école secondaire De Mortagne.
Au cours de son allocution, l’homme de 66 ans, maintes fois décoré au Québec et à l’étranger, a en effet rendu hommage à ceux qui sont les militants d’aujourd’hui et les décideurs de demain.
« Ils vont faire les choses différemment, c’est certain, affirme avec conviction l’explorateur lors de son entretien avec La Relève. Ils ont une vision plus vaste. Greta Thunberg, la jeune Suédoise qui est venue nous visiter dernièrement, c’est une adolescente qui a simplement dit : « Je fais la grève parce que je me préoccupe de l’environnement. » Elle ne faisait pas partie d’un organisme. Elle s’est fabriqué une pancarte et c’est venu d’elle. C’est parti d’un geste simple et ç’a créé un mouvement fantastique. »
Si le sujet du réchauffement climatique n’a rien de neuf, Bernard Voyer est le premier à admettre que l’intérêt du public pour la question a bondi de façon marquée ces dernières années pour les citoyens de toutes les générations.
« Ça va en crescendo, admet celui qui a arpenté la Terre d’un pôle à l’autre. Les politiciens tiennent davantage compte des préoccupations de leurs électeurs, et ce, à l’échelle internationale. Côté information, les réseaux accordent plus d’importance à la question et les gens ont un meilleur accès à des données scientifiques qui sont de mieux en mieux vulgarisées. »
Selon M. Voyer, l’accentuation de phénomènes observables, tels les inondations et les épisodes de verglas, contribuent à renforcer la prise de conscience de la population.
Lors de sa présentation, ce dernier a par ailleurs expliqué que c’est dans l’Arctique, notamment en territoire canadien, que l’impact du réchauffement est le plus visible. Ce qui ne nous empêche pas dans la région d’observer les manifestations de ces bouleversements écologiques sur notre flore, notre faune et sur nos paysages. À titre d’exemple, le chemin de glace qui mène aux îles de Boucherville au plus fort de l’hiver n’a pu être inauguré au cours des trois dernières années.
« Il y a des effets concrets, c’est certain, admet le conférencier. On peut parler de l’érosion des berges en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, mais aussi de l’apparition de certaines fleurs à Fermont qui n’avaient jamais été observées à cette latitude. À Chicoutimi, les aigles ne migrent plus vers le sud en hiver alors que le chevreuil progresse de plus en plus vers le nord. Il y a beaucoup d’exemples. »
Malgré les signes qui s’accumulent, Bernard Voyer considère qu’il est important de garder une dose d’optimisme. « Si on se sent trop envahis par le message, on peut avoir le goût de repousser le problème. Si, à l’opposé, on teinte ce propos d’optimiste et qu’on propose des solutions, ça risque d’être plus facile pour les gens d’en arriver à vouloir d’apporter des changements. »

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