Étudiant-hockeyeur en sport-études ayant perdu la vue à 15 ans: Thomas Raymond sélectionné dans l’Équipe nationale

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Par Diane Lapointe
Étudiant-hockeyeur en sport-études ayant perdu la vue à 15 ans: Thomas Raymond sélectionné dans l’Équipe nationale
Thomas Raymond est attaquant ailier gauche.

Même s’il a perdu une grande partie de la vue à l’âge de 15 ans, Thomas Raymond n’a jamais cessé de jouer au hockey et de pratiquer notre sport national aux côtés de ses camarades de classe inscrits comme lui au programme sport-études à De Mortagne. Il vient même d’être sélectionné dans l’Équipe nationale de hockey sonore.
Thomas, de Sainte-Julie, a commencé à jouer au hockey à l’âge de trois ans. Ce sport est sa grande passion dans la vie. Adolescent, il s’inscrit au programme sport-études dans cette discipline à l’école secondaire De Mortagne, à Boucherville. Mais il y a deux ans, il subit une importante perte de vision dans un œil, puis dans l’autre. Au début, les médecins ne comprennent pas ce qui lui arrive pour finalement découvrir qu’il est atteint d’une maladie héréditaire rare, la neuropathie optique héréditaire de Leber. Celle-ci est liée à une anomalie de l’ADN mitochondrial. Il vit maintenant avec moins de 10 % de vision fonctionnelle.
« J’ai un scotome central, c’est-à-dire que je vois une tache grisâtre au centre de mes yeux. Je ne vois que sur les côtés », explique le jeune homme rencontré au Centre des glaces Gilles-Chabot, où il pratique presque chaque jour avec ses camarades d’école. Si vous le croisez, jamais vous ne vous douterez qu’il est mal voyant, puisqu’il réussit à se déplacer aisément grâce à son champ visuel périphérique.
Traitement expérimental
Thomas suit un traitement expérimental depuis deux ans entièrement couvert par une compagnie pharmaceutique. Il doit se rendre plusieurs fois à New York pour le suivi. Et depuis un an, son état s’est amélioré, ce qui lui donne bon espoir de recouvrer la vue.
Très positif, il n’a jamais abandonné le hockey. Il a pu poursuivre son apprentissage scolaire et sportif à l’école De Mortagne. Sa mère, Sophie Rivard, n’a d’ailleurs que de bons mots à l’endroit de l’établissement. « Ils ne l’ont pas dirigé vers une école spécialisée. Ils ont dit tant qu’il est capable de faire son sport, on le garde. Ils sont vraiment géniaux! »
« Pour m’aider en classe, je dispose d’outils pour grossir les textes. Au hockey, j’ai aussi des adaptations comme une rondelle qui fait du bruit », mentionne le hockeyeur qui réussit à faire les pratiques tous les jours avec ses coéquipiers voyants de l’école même sans cette rondelle sonore. La seule chose qu’il ne peut faire, c’est de prendre part aux matchs avec son équipe, le Noir et l’Or.
Recruté dans l’Équipe nationale
Thomas a découvert le hockey sonore. Depuis le mois de mai, il joue également tous les lundis soir avec le club de hockey sonore les Hiboux de Montréal. Habile joueur, en juillet dernier, il s’est joint à l’Équipe nationale après avoir fait le camp d’entraînement.
Aider financièrement le hockey sonore
Le hockey sonore, inventé au Canada, est en développement ici et aux États-Unis. Il existe une douzaine d’équipes. L’Équipe nationale en fait la promotion en Europe et espère faire de cette discipline un sport paralympique.
« Être sélectionné dans l’Équipe nationale m’a redonné une motivation à m’entraîner pour jouer à nouveau dans un niveau compétitif. Peu importe ce que vous vivez où les obstacles qui sont sur votre chemin, souvenez-vous de toujours continuer à garder la tête haute et rester positif! », écrit Thomas sur sa page de financement. Cet organisme qui donne la chance à des joueurs comme Thomas de pratiquer leur sport préféré a toutefois besoin d’argent pour continuer de fonctionner.
Les personnes qui souhaitent soutenir l’Équipe nationale peuvent faire un don sur la page de Thomas au https://www.canadahelps.org/en/charities/Canadian-Blind Hockey/p2p/LetsGoCanada/page/58-thomas-raymond-ste-julie-qc/

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