La Fondation David Suzuki a attribué la certification Ville amie des monarques à Varennes

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Par Daniel Bastin
La Fondation David Suzuki a attribué la certification Ville amie des monarques à Varennes
Varennes est devenue l’une des 54 municipalités au Québec à se voir attribuer cette certification. (Photo : iStock)

La Fondation David Suzuki a attribué la certification Ville amie des monarques à Varennes, car elle s’est engagée à mettre en place des mesures pour sensibiliser ses citoyens et restaurer les habitats de ce papillon qui est considéré comme une espèce menacée. En effet, sa population a chuté de près de 90 % au cours des deux dernières décennies.
Varennes est devenue l’une des 54 municipalités au Québec à obtenir cette certification. Il est à noter à ce sujet que les villes sont invitées à jouer un rôle clé pour protéger l’habitat de ces papillons emblématiques et contribuer à la sauvegarde de l’espèce.
Dans le cadre de cette accréditation, les programmes de tonte de pelouse des espaces publics varennois seront révisés afin de limiter la coupe d’asclépiade, une plante qui est nécessaire à la survie des monarques. De plus, la Ville offre gratuitement aux citoyens qui en font la demande des semences de gousses d’asclépiade pour les semer sur leurs terrains. Aussi, des zones d’habitats du monarque seront créées à proximité de la bibliothèque et dans le jardin des citoyens.
Les raisons du déclin
En novembre 2016, des scientifiques ont recommandé que le monarque soit reconnu comme espèce en voie de disparition au Canada et, à ce jour, le gouvernement ne l’a toujours pas ajouté à la liste des espèces en péril.
On estime le nombre de monarques chaque année en mesurant l’étendue des forêts habitées lors de l’hivernage au Mexique. On convertit ensuite cette surface mesurée en hectare en quantité de papillons. Comme plusieurs insectes, il peut y avoir de grandes fluctuations dans le nombre annuel de monarques, mais c’est en analysant les tendances à long terme des populations mexicaines qu’il est possible de constater que sa population est bel et bien en déclin.
On considère qu’il y a trois principaux facteurs qui expliquent cette décroissance, dont au premier rang les changements climatiques qui causent plus de tempêtes et de sécheresses pendant la migration automnale. Il y a aussi le recours aux pesticides qui détruisent les asclépiades qui voisinent souvent les champs agricoles. Finalement, au Mexique, où les papillons passent l’hiver dans les forêts des montagnes, la coupe forestière a aussi joué un rôle néfaste et a mené à une perte d’habitat du papillon. Par contre, ces coupes sont maintenant illégales, et ces forêts sont protégées.
Précisons en terminant qu’il existe deux voies migratoires connues en Amérique du Nord, à l’est et à l’ouest. La migration couvre de 3 000 à 5 000 km (de 2 000 à 3 000 milles) et s’étend sur les trois pays. On estime que la population migratrice de l’est a diminué de plus de 80 % en 20 ans, tandis que celle de l’ouest a diminué de plus de 90 %.

Un peu d’histoire

Lancée en 2015 aux États-Unis par l’ONG Fédération nationale pour la faune (National Wildlife Federation), l’initiative Ville amie des monarques a pris son envol au Mexique et au Canada grâce aux efforts de la Commission pour la coopération environnementale.
À ce jour, plus de 435 maires et leaders municipaux aux États-Unis se sont engagés à participer à la sauvegarde du monarque. Au Québec, l’initiative a fait son apparition en juin 2017. Depuis, 54 municipalités ont été désignées Ville amie des monarques. La Fondation David Suzuki souhaite engager un nombre grandissant de municipalités dans ce projet afin de protéger l’habitat de ce papillon tout au long de son corridor de migration.

Comment devenir une ville amie des monarques?

Les municipalités, de par les pouvoirs qui leur reviennent, sont toutes désignées pour mettre en place des mesures efficaces pour développer des zones d’habitats du monarque et ainsi contribuer à protéger cette espèce.
Voici quelques exemples :
• Les changements dans la réglementation municipale en matière d’aménagement paysager peuvent favoriser les plantes mellifères, notamment l’asclépiade;
• Les cours d’écoles, parcs publics, jardins communautaires, les terre-pleins des voies de circulation et les bâtiments publics comme les bibliothèques peuvent servir de zones d’habitat essentiel pour le monarque;
• La sensibilisation du grand public sur l’utilité de l’asclépiade et le fait de les encourager à l’introduire dans leur jardin permet d’avoir un effet multiplicateur pour créer et maintenir un habitat propice pour le monarque;
Ce travail de plantation et de sensibilisation autour du monarque profitera également à d’autres pollinisateurs qui ont, eux aussi, besoin d’habitats sains.
(Mention de source : Fondation David Suzuki)

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