Pénurie de main-d’œuvre : la MRC est en mode solution

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Par Daniel Bastin
Pénurie de main-d’œuvre : la MRC est en mode solution
La MRC a récemment mis sur pied un comité spécial afin de trouver des solutions à la pénurie de main-d’œuvre et le premier déjeuner-conférence a attiré plus de 70 participants.

Le Québec affiche présentement le plus bas taux de chômage en près de 40 ans, une situation qui ne s’est pas vue depuis la présentation des Jeux olympiques de Montréal en 1976. Si cette statistique est à première vue réjouissante, elle ne va pas sans causer bien des maux de tête aux entreprises qui peinent à trouver de la main-d’œuvre pour combler leurs besoins. Dans la région, ce problème est si important que la MRC a récemment mis sur pied un comité spécial afin de trouver des solutions et le premier déjeuner-conférence a attiré plus de 70 participants, dont des représentants d’entreprises touchées par cette situation, notamment les plus grands employeurs du territoire comme ArcelorMittal, le Groupe Jean Coutu et Novatech.
À l’échelle du Québec, 81 % des entreprises ont de la difficulté à recruter de la main-d’œuvre. On estime que, d’ici 2030, le nombre de Québécois en âge de travailler baissera de 140 000 personnes. Les statistiques indiquent aussi que les jeunes et les immigrants qui intègreront le marché du travail chaque année au Québec seront insuffisants pour pourvoir les postes vacants au cours des prochaines années.
La pénurie de main-d’œuvre est une menace pour la prospérité économique, car elle amène notamment une diminution de la production et le report des projets d’expansion, alors que les employés doivent travailler plus d’heures pour tenter de combler les besoins, d’où un risque d’épuisement accéléré.
Dans la région, la présidente du comité consultatif en main-d’œuvre et mairesse de Contrecœur, Maud Allaire, a fait savoir qu’environ 42 400 travailleurs demeurent dans la MRC. Plus de 24 500 personnes ont un emploi dans la MRC et environ 25 580 travaillent à l’extérieur de celle-ci. On note qu’environ 8 000 personnes travaillent à Montréal et qu’il y aurait près de 800 postes vacants dans la région, dont 25 % de professionnels, 19 % dans les domaines spécialisés, 10 % en production et 46 % dans les services et autres, dont notamment les restaurants.
Trois axes sur trois années
La MRC, en concertation avec l’ensemble des organismes socioéconomiques du territoire, réalisera au cours des trois prochaines années des actions concrètes pour faciliter le recrutement de la main-d’œuvre auprès des entreprises de la région. Trois axes d’intervention ont été ciblés en ce sens, soit l’accompagnement, la formation et les activités d’attraction de main-d’œuvre.
Dans un premier temps, le service d’accompagnement sera offert par l’ensemble des organismes socioéconomiques qui travaillent en concertation dans le but d’améliorer l’aide offerte aux entreprises de la région.
Pour sa part, le programme de formation est offert aux entreprises pour les aider à maximiser la rétention de leurs employés, augmenter leur attractivité auprès des candidats potentiels et améliorer leur productivité. Ce programme comprend notamment l’évaluation des forces et faiblesses en gestion des ressources humaines de l’entreprise; l’analyse des besoins prévisionnels en main-d’œuvre; la création d’un plan d’action sur mesure qui prend en considération des solutions innovantes, l’automatisation, etc.
En ce qui concerne les activités d’attraction de main-d’œuvre professionnelle, une campagne promotionnelle aura lieu du 1er octobre au 29 novembre, dont l’objectif est de promouvoir les postes professionnels auprès de la population locale et plus spécifiquement les 8 000 résidents de la MRC qui voyagent à Montréal pour le travail chaque jour.
Parmi les autres solutions qui seront mises en place, il y aura la promotion des stages disponibles dans la MRC auprès des institutions scolaires dans le but d’attirer les jeunes à vivre leur première expérience de travail dans les entreprises de la région. On veut aussi créer et diffuser des postes adaptés pour les travailleurs expérimentés (horaire flexible, temps partiel, etc.), afin de les encourager à rester plus longtemps sur le marché du travail.
Les responsables sont également en train de mettre en place une mission internationale afin de recruter des travailleurs étrangers spécialisés, notamment avec un kiosque pour représenter les entreprises de la région lors des Journées Québec qui ont lieu deux fois par année à Paris.
Finalement, on entend mettre en place un programme de développement des compétences qui permet aux entreprises d’offrir des postes de production adaptés pour les immigrants qui sont présentement au chômage à Montréal à venir travailler et vivre sur la Rive-Sud.
En ce qui concerne le domaine des services et autres, la MRC veut accompagner les commerces pour améliorer leur modèle d’affaires et offrir des emplois plus attractifs et adaptés aux personnes qui recherchent un employé à temps partiel, comme les étudiants. À ce sujet, il est à noter qu’un autre déjeuner-conférence aura lieu le 9 octobre à Sainte-Julie qui portera sur la transformation numérique auprès des commerces de détail désirant améliorer leur modèle d’affaires.

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