Sauvegarde du parc Saint-Charles: une autre assemblée publique houleuse à Varennes

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Par Daniel Bastin
Sauvegarde du parc Saint-Charles: une autre assemblée publique houleuse à Varennes
Les citoyens se sont succédé au micro et Laura Boudreau a présenté sa pétition signée par 2 575 citoyens provenant d’un peu partout sur le territoire varennois. « Je n’en fais pas le dépôt parce que nous allons la poursuivre! », a-t-elle averti.
Le conseil municipal a rencontré le promoteur et celui-ci s’est montré ouvert à une modification du projet, notamment en réduisant la superficie du terrain (en vert, à droite sur le plan) ainsi que le nombre de logements qui y seront construits.
Une résolution a été adoptée pour confirmer la protection perpétuelle de 2 400 000 pieds carrés du parc Saint-Charles à des fins de parc et de terrains de jeux.

L’assemblée publique du lundi 9 septembre dernier à Varennes a été une fois de plus mouvementée alors que les citoyens signataires de la pétition « Oui à la sauvegarde du parc Saint-Charles (non à la destruction de cet espace vert) » se sont succédé au micro. Comme annoncé, le conseil municipal a adopté une résolution pour confirmer la protection perpétuelle de ce parc à des fins de parc et de terrains de jeux et les élus ont aussi entériné une résolution diminuant le nombre de logements inclus dans la troisième phase du projet de type TOD (Transit-Oriented Development), à proximité du stationnement incitatif (voir communiqué ci-dessous). Toutefois, ces mesures n’ont pas satisfait les citoyens présents qui ont déclaré qu’ils allaient continuer leurs démarches dans ce dossier.
Pour sa part, Laura Boudreau a présenté sa pétition signée par 2 575 citoyens provenant d’un peu partout sur le territoire varennois. « Je n’en fais pas le dépôt parce que nous allons la poursuivre! », a-t-elle averti. « Ces 2 575 citoyens représentent plus de 10 % de la population de Varennes, mais 15 % de la population qui vote. (…) Est-ce que vous avez calculé les conséquences politiques de votre décision d’aller de l’avant malgré tout? »
Répondant par l’affirmative, le maire a rappelé que la Ville avait une entente avec le promoteur pour la phase III du projet, mais qu’elle n’était pas notariée. Toutefois, si le conseil décidait de ne pas vendre le terrain qui lui appartient, l’affaire pouvait se retrouver devant les tribunaux. « D’aucune façon, le conseil municipal voulait aller là (NDLR : en cour) », a fait valoir Martin Damphousse.
« Nos avocats et notre directeur général nous ont informés récemment que le promoteur a le pouvoir de demander à la cour de forcer la Ville à vendre le terrain et, face à cette situation, nous n’aurions plus la possibilité de négocier avec le promoteur une diminution du nombre d’unités d’habitation et de la superficie des terrains développés. Nous ne voulions pas nous retrouver dans cette situation. »
Négociations et modifications
Le maire a expliqué que les élus ont rencontré le promoteur et celui-ci s’est montré ouvert à une modification du projet, notamment en réduisant la superficie du terrain ainsi que le nombre de logements qui y seront construits.
Au terme des négociations, il a précisé que la troisième phase comportera au total 63 maisons de ville avec stationnements souterrains, comparativement aux 86 unités de logement initialement envisagées. Les triplex ont été remplacés par des maisons de ville qui comptent un étage de moins, afin d’altérer le moins possible la vue des gens qui habitent près du développement domiciliaire.
Une autre citoyenne, Sylvie Pelletier, s’est dite déçue que le parc ne soit pas protégé au complet; que la sauvegarde à perpétuité couvre 2,4 millions des quelques 3,8 millions pieds carrés du parc Saint-Charles. « Nous avons un mémoire de 149 pages dans lequel il est mentionné que les gens du secteur demandaient en 2010 que le parc soit protégé de la route 132 à la montée de la Picardie! »
Au terme d’un grand nombre d’interventions au micro, le maire a tenu de son côté à faire une précision. « Quand on s’est présentés aux élections en novembre 2017, on a rencontré les électeurs lors du porte-à-porte avec ce dépliant que j’ai en main et c’est écrit au point 6 : développer une zone résidentielle axée sur le transport en commun (TOD) près du stationnement incitatif sur la rue Jules-Phaneuf. […] Quand on lit ça, c’est très clair. Qu’on nous dise qu’on n’était pas au courant; qu’on en a jamais entendu parler, ça, ça ne fonctionne pas parce que ça a été clairement mentionné. »
Par la suite, la citoyenne Manon Provençal a lancé : « Je pense que les gens n’avaient pas réalisé par contre qu’il y aurait modification du zonage à l’intérieur du parc! »
Au lendemain de l’assemblée, les membres du Comité pour la sauvegarde du parc Saint-Charles ont indiqué sur leur page Facebook qu’ils se réuniront prochainement afin de discuter de la suite des événements et des recours possibles.

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