La famille d’origine syrienne bien intégrée à la communauté bouchervilloise

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Par Diane Lapointe
La famille d’origine syrienne bien intégrée à la communauté bouchervilloise
La famille Issa s’est bien adaptée à sa nouvelle vie. Elle est en compagnie de Marie Gareau d’Accueil Boucherville et du conseiller municipal Raouf Absi

De Beyrouth à Boucherville, huit mois plus tard, la famille Issa d’origine syrienne accueillie à Boucherville vit une histoire d’amour avec la communauté.
Les Issa se sont bien intégrés depuis leur arrivée en décembre dernier et font maintenant partie de la communauté bouchervilloise. « Les gens sont tellement accueillants et toujours prêts à nous aider », expriment Joubran et Jounia rencontrés au Club d’aviron de Boucherville.
Avec leurs enfants Alice, Jad et Sam, ils ont quitté la Syrie pour un monde meilleur, mais quand même avec une certaine crainte. À l’aéroport Pierre-Elliot-Trudeau, le 7 décembre dernier, les membres d’Accueil Boucherville les attendaient. Deux ans plus tôt, cette organisation privée entamait des démarches pour parrainer cette famille qui voulait fuir la guerre. Joubran se souvient que cette angoisse s’est rapidement dissipée, tellement ils ont été chaleureusement accueillis et pris en charge. L’ingénieur électrique et sa conjointe, chimiste, voulaient « vivre une vie ordinaire à un endroit où ils pourraient élever leurs enfants en toute sécurité », raconte Joubran.
Le premier défi des membres de la petite famille qui ont reçu leur statut de résidents permanents a été l’apprentissage du français. Jounia a suivi des cours intensifs et les résultats sont impressionnants. Elle comprend maintenant presque parfaitement et s’exprime très bien. Joubran a eu moins de temps pour apprendre.
Alors que l’hiver dernier il est invité à patiner pour la première fois de sa vie, il tombe aussitôt qu’il se retrouve sur la glace et se fracture une jambe. Lui qui avait vécu les bombardements sans aucune égratignure, se blesse ainsi tout simplement et maladroitement. Soigné et opéré à l’hôpital Pierre-Boucher, il n’en revient tout simplement pas d’avoir eu accès à de si bons soins «gratuitement».
Les enfants, plus timides, parlent aussi le français. Ils l’ont appris « à la dure» puisque dès janvier, ils ont été introduits dans des classes régulières. Une immersion totale. Les deux plus jeunes ont été accueillis à l’école Paul-VI et l’aînée à l’école secondaire De Mortagne.
Jad (10 ans) et Sam (7 ans), tout souriants, avouent avoir fait le plein d’amis à l’école, même si durant la première semaine le plus jeune a eu plus de difficulté à s’intégrer. Une fois par semaine, ils rencontraient un enseignant en francisation. La plus âgée, Alice, ne peut malheureusement en dire autant. Difficile de se faire des amis à l’heure du lunch ou aux pauses quand on ne parle pas la même langue et que tous les ados ont les yeux rivés sur leur téléphone cellulaire. Difficile aussi d’apprendre une langue étrangère qui ne lui était enseignée qu’une heure aux neuf jours, avant que son enseignante en francisation soit, en mai, en congé de maladie et que personne ne la remplace. C’est Marie Gareau, enseignante et membre d’Accueil Boucherville, qui lui a permis de poursuivre l’apprentissage à la maison. Malgré les difficultés de la maîtrise de la langue, les trois enfants ont réussi leur année scolaire.
Du travail
Joubran qui s’exprime bien en anglais (la deuxième langue apprise dans son pays natal) a commencé au début de juillet à travailler dans un supermarché de Boucherville. Cet emploi l’amènera à maîtriser le français, ce qui devrait lui permettre éventuellement de travailler dans son domaine, mais à titre de technicien (son diplôme n’est pas reconnu ici). Même situation pour son épouse. Joubran compte bientôt acquérir un véhicule afin que la famille soit plus autonome dans ses déplacements. Quant aux enfants, cet été, les garçons jouent au soccer avec le club local et Alice participe un camp d’aviron.
Un merci spécial au conseiller municipal Raouf Absi qui a joué le rôle d’interprète auprès de Joubran Issa pour la réalisation de cette entrevue, et à Marie Garreau qui a permis cette deuxième rencontre avec la famille Issa.

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