Élections fédérales: l’UMQ veut un partenariat pour une vraie lutte aux changements climatiques

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Par Daniel Bastin
Élections fédérales: l’UMQ veut un partenariat pour une vraie lutte aux changements climatiques
« Les municipalités feront partie de la solution, pour autant qu'on leur en donne les moyens. Il faut miser sur ce qui fonctionne. Et ce qui fonctionne, c'est le transport collectif », a déclaré la présidente du Comité sur les changements climatiques de l'UMQ et mairesse de Sainte-Julie, Suzanne Roy. (Photo : UMQ)

L’été se dessine avec les élections fédérales du 21 octobre en toile de fond. Les différents partis seront alors sollicités durant la période estivale afin de se positionner sur plusieurs enjeux prioritaires dans le but d’éclairer les électeurs. Pour sa part, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) a réitéré ses demandes en vue du scrutin.
À cet effet, l’UMQ rappelle que les gouvernements de proximité, c’est-à-dire les municipalités, sont aux premières lignes des impacts sociaux, économiques et environnementaux causés par les changements climatiques et ils contribuent à l’atteinte des objectifs globaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) du Canada et ont un rôle important à jouer en matière d’adaptation climatique.
C’est dans un tel contexte que l’Union ainsi que ses membres ont préparé une plateforme électorale en vue du 21 octobre prochain et ils réclament des engagements clairs des différentes formations politiques sur trois enjeux prioritaires, soit le respect de l’autonomie municipale, le développement économique intelligent et durable des communautés ainsi que les changements climatiques.
En ce qui concerne les changements climatiques, les gouvernements de proximité réclament la bonification et une meilleure flexibilité des programmes fédéraux existants, dont le plan Investir dans le Canada phase 2 et le Fonds d’atténuation et d’adaptation en matière de catastrophe. Ils exigent également une stratégie fédérale de réduction des émissions de GES qui fait une place importante aux municipalités et, finalement, des investissements massifs dans la mobilité durable partout sur le territoire en y incluant les coûts d’exploitation des réseaux de transports collectifs.
Nouveau partenariat Ottawa-municipalités
Au terme de la rencontre de son Comité sur les changements climatiques, qui se déroulait le 3 juillet dernier à Montréal, l’UMQ a réitéré ses demandes pour un partenariat prioritaire entre le gouvernement du Canada et les municipalités.
Le président de l’UMQ et maire de Drummondville, Alexandre Cusson, a rappelé que les gouvernements de proximité sont directement touchés par les impacts causés par les changements climatiques et c’est pour cette raison qu’il réclame un nouveau partenariat de gouvernement à gouvernement entre Ottawa et les municipalités.
« Les élections fédérales doivent être l’occasion, pour chaque parti, de nous présenter la place qu’occuperaient les municipalités dans leur plan d’adaptation et de lutte aux changements climatiques. Présentement, elles font beaucoup avec peu et servent de balle de ping-pong dans un jeu de compétences entre le Canada et le Québec », a martelé M. Cusson.
« Nous demandons une nouvelle relation qui considère les gouvernements de proximité comme des partenaires de première importance. Avec un financement accru et flexible pour les infrastructures et une réelle reconnaissance de l’autonomie municipale, on peut ensemble atteindre nos objectifs de réduction de GES et bâtir des communautés plus résilientes. »
Pour sa part, la présidente du Comité sur les changements climatiques de l’UMQ et mairesse de Sainte-Julie, Suzanne Roy, a rappelé que quelque 43 % des émissions de GES du Québec proviennent du secteur des transports, et que « sans un important transfert modal de la voiture aux transports collectifs, nous manquerons collectivement le rendez-vous écologique ».
« Les municipalités feront partie de la solution, pour autant qu’on leur en donne les moyens. Il faut miser sur ce qui fonctionne. Et ce qui fonctionne, c’est le transport collectif. C’est pourquoi nous réclamons que le prochain gouvernement du Canada débloque des investissements massifs en mobilité durable partout sur le territoire, en y incluant le financement des coûts d’exploitation des réseaux de transport collectif. Après tout, c’est bien beau de nouveaux autobus, mais à quoi serviront-ils si nous n’avons pas les moyens de payer les chauffeurs? »
Des besoins importants
Rappelons à ce sujet que l’UMQ dévoilait, en mars dernier, à la veille du Sommet municipal – Résilience Climat, une étude sur les coûts d’adaptation des municipalités aux changements climatiques. « Les infrastructures municipales auront besoin de beaucoup d’amour. L’étude, réalisée pour le compte du Caucus des grandes villes de l’UMQ, révèle que les besoins à court terme se chiffrent à plus de quatre milliards de dollars. »
« C’est tout un défi, lorsqu’on sait que les phénomènes météorologiques extrêmes se multiplient. Pour nous assurer que les prochains bâtiments municipaux seront à la hauteur de la crise climatique que nous vivons, nous invitons les formations politiques à bonifier de façon importante les programmes fédéraux existants, dont le Fonds d’atténuation et d’adaptation en matière de catastrophes, et le plan Investir dans le Canada ‒ phase 2 », a conclu M. Cusson, dont les membres représentent plus de 85 % de la population et du territoire du Québec.

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