Les changements climatiques sont déjà bien amorcés!

Photo de Daniel Bastin
Par Daniel Bastin
Les changements climatiques sont déjà bien amorcés!
La température moyenne annuelle au Canada a augmenté de 1,7 °C entre 1948 et 2016, selon une étude dévoilée par Environnement Canada au début du mois d’avril. (Photo : iStock)
La présidente du Comité sur les changements climatiques de l’Union des municipalités du Québec, Suzanne Roy.

L’été torride de 2018, l’hiver 2018-2019 ponctué d’une quinzaine de périodes de gel/dégel et les récentes inondations ne sont qu’un aperçu des changements climatiques qui nous affectent déjà et pour lesquels il faudra s’adapter le plus vite possible car ils sont devenus une réalité presqu’au quotidien.
Aux premières loges des sonneurs d’alarmes de cette situation pour le moins préoccupante, on retrouve Suzanne Roy, mairesse de Sainte-Julie et aussi présidente du Comité sur les changements climatiques de l’Union des municipalités du Québec (UMQ). En entrevue récemment avec Jonathan Trudeau à QUB radio, elle a affirmé que les inondations qui font des ravages dans la province depuis plusieurs jours vont devenir « exponentielles » au cours des prochaines années en raison des changements climatiques.
La présidente a rappelé que la température moyenne annuelle au Canada a augmenté de 1,7 °C entre 1948 et 2016, selon une étude dévoilée par Environnement Canada au début du mois d’avril. Cette conclusion inquiétante est une autre lumière rouge qui s’allume sur le tableau de bord environnemental et ce constat a amené Mme Roy a déclarer à la radio qu’il faut « revoir les données avec lesquelles on travaille » et, surtout, « travailler à émettre de moins en moins de gaz à effet de serre (GES) ».
« On ne peut pas penser que c’est le fruit du hasard et qu’on a été juste malchanceux dans les deux dernières années. Ce sont des phénomènes auxquels on doit faire face et on doit prendre des mesures pour y faire face », a-t-elle expliqué lors de son entrevue.
Le rôle des municipalités
Dans son édition du mois de mars 2019, le magazine de l’UMQ, URBA, intitulé « Pour des municipalités plus résilientes », portait essentiellement sur les changements climatiques, alors qu’on avertissait les décideurs que le Québec, en raison de sa position nordique, doit se préparer à une augmentation plus importante des températures.
Dans le cadre de ce dossier, Suzanne Roy a expliqué qu’il y a trois grands aspects dans le rôle des municipalités face aux changements climatiques : réduire leur empreinte en termes d’émissions de GES dans leurs activités, être plus résilientes et s’adapter aux impacts, et agir comme agents de changement auprès de la population.
« Il y a beaucoup, beaucoup de travail à faire pour soutenir les municipalités au chapitre de l’adaptation aux changements climatiques, car elles n’ont pas toujours les moyens de leurs ambitions. Lorsqu’elles veulent revoir leurs infrastructures, faire les choses différemment, les programmes d’aide financière ne sont pas toujours adaptés, et les municipalités n’ont pas les ressources financières qui leur permettent de mettre en place ce qu’il faut pour bien répondre à ces besoins », fait-elle valoir.
« Il faut miser sur le partage de bonnes pratiques en matière de résilience climatique. Il y a des choses qui se font très bien dans plusieurs municipalités, et ces innovations peuvent servir à mettre en place des plans d’action, à mieux planifier et à intervenir à tous les niveaux. »
« Le Comité sur les changements climatiques est très actif et travaille autant à informer et à outiller les membres de l’UMQ qu’à faire comprendre aux autres paliers de gouvernement le rôle et les réalités des gouvernements de proximité sur les enjeux climatiques », ajoute-elle.
« Je souhaiterais que les élues, élus et gestionnaires municipaux ressortent du Sommet municipal – Résilience Climat (NDLR : qui avait lieu le 21 mars dernier à Gatineau) avec plus d’outils pour travailler directement sur le terrain dans leur communauté et mieux intervenir. Je voudrais aussi que le sommet serve à faire comprendre qu’une ville intelligente est une ville qui peut se servir des technologies pour agir en termes de changements climatiques. »
« Le rôle des municipalités pour encourager les citoyennes et citoyens à modifier leurs habitudes de vie est pour moi essentiel. On change des choses, on travaille d’une nouvelle façon, et cela peut susciter certaines craintes. Le rôle des municipalités est donc d’agir en première ligne pour sensibiliser la population. Il ne faut pas avoir peur de travailler avec nos citoyennes et citoyens, ils sont prêts à poser des gestes et à changer leurs habitudes. Il faut cependant leur faciliter la vie pour avoir de meilleures pratiques environnementales, et ils vont alors embarquer et même nous pousser à intervenir davantage », conclut-elle.

Partager cet article