Coup d’oeil sur les années ’80 et ’90 dans les photos de Jean-François LeBlanc

Photo de Daniel Hart
Par Daniel Hart
Coup d’oeil sur les années ’80 et ’90 dans les photos de Jean-François LeBlanc
Spectateurs massés rue Notre-Dame lors du premier Festival international des feux d’artifices Benson & Hedges en 1985. (Photo : Jean-François LeBlanc)
Plongeon à la piscine du parc Laurier dans le quartier du Plateau Mont-Royal.un jour de canicule en juillet 1985.

Le photographe de presse Jean-François LeBlanc prépare un livre rassemblant une centaine de clichés à la mémoire des années ’80 et ’90. Pour la nouvelle exposition en cours depuis la semaine dernière à la Galerie Vincent-d’Indy, il a sélectionné 24 photos en noir et blanc qui offrent un avant-goût de ce qui se retrouvera dans cette publication à venir. « Portrait d’une fin de siècle à l’ère argentique » constitue la troisième exposition de photographies présentées depuis le début de l’année à cet endroit. Ce titre rappelle en filigrane qu’avant l’arrivée des caméras numériques, les photographes utilisaient de la pellicule.
M. LeBlanc pose un regard rétrospectif sur Montréal durant ces années de la fin du 20e siècle. Les humains y occupent toute la place. Fin observateur, le photographe a capté sur le vif des scènes du quotidien dans des quartiers ou des rassemblements publics lors d’événements comme la présentation de feux d’artifice. À l’aspect esthétique s’ajoute l’émotion. Parfois une touche humoristique laisse deviner un côté un brin moqueur. Au-delà de ces considérations, ces clichés revêtent un caractère sociologique ou anthropologique sur un fonds documentaire.
« Plusieurs de ces images représentant des gens dans des espaces publics tel que la rue et les parcs seraient plus difficiles à réaliser aujourd’hui. La photographie de rue, celle qui montre des gens dans la ville au milieu de leurs semblables, est maintenant suspectée de porter atteinte à l’image de soi, ce qui a considérablement restreint la liberté des photographes à exercer leur profession et leur art, nous privant ainsi d’un regard riche, voire anthropologique, sur notre société actuelle pour les générations futures. Si le contrôle de notre image dans les lieux publics peut sembler constituer un droit allant de soi, il faut être conscient de l’amputation qu’il opère à notre liberté d’expression et d’information non seulement individuelle, mais aussi et surtout collective. Il faut être conscient de ce que nous y perdons au change.
J’espère que ces images susciteront une réflexion constructive à ce sujet », explique le photographe de presse.

Scène de rue dans le quartier de St-Henri, Montréal, 1986.
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