Le Bouchervillois Yvon Parenteau rend hommage à Bernard Landry

Le Bouchervillois Yvon Parenteau rend hommage à Bernard Landry
Bernard Landry, entouré de Madeleine et Yvon Parenteau.

Adieu Bernard

Nous avons le même âge. Nous nous sommes côtoyés dans la vingtaine alors que nous logions à la résidence des étudiants de l’université de Montréal dans les années 60.
Toi, étudiant alors en Médecine et moi à Polytechnique. Nous partagions les mêmes idéaux sur le nationalisme québécois, on s’impliquait dans les mêmes activités parascolaires et on s’adonnait aux mêmes divertissements.
Entre autres, chacun avec notre blonde d’alors, toi avec Lorraine, moi avec Madeleine qui sont devenues plus tard nos épouses respectives, nous sommes allés à un concert de musique classique à l’église Notre-Dame.
55 ans plus tard, on y célébrera tes funérailles. J’ai un grand pincement au cœur.
Après une année en médecine, tu réalisas que tu étais plus intéressé par la politique. Tu disais alors, ‘’Je veux devenir premier ministre du Québec.’’
J’ai participé à ta réorientation. Le Droit et les Sciences Politiques ((nouveau cours qui se donnait à l’université d’Ottawa) t’offraient des formations qui t’intéressaient.
Tu as choisi le Droit que tu as complété par la suite par des études en Économie.
Comme président de l’AGÉUM, en 1962 je crois, tu as demandé à rencontrer René Lévesque, alors ministre de Richesses Naturelles, afin d’inciter l’Hydro-Québec à mettre à la disposition des étudiants du Québec des voyages à Manic 2 et Manic 5 pour admirer ces gigantesques réalisations.
Ce désir s’est concrétisé et nous étions du 1er contingentement à faire ce pèlerinage !
J’étais à tes côtés, quand seul toi et moi avons eu un tête à tête avec Monsieur Lévesque à son bureau situé sur le campus de l’Université Laval. J’ai vu, à cette première rencontre avec M. Lévesque, que des atomes crochus entre lui et toi vous rattachaient.
Peu de temps après, tu es devenu chef de cabinet de M. Lévesque.
Puis tu es allé étudier en Économie à Paris.
Très tôt, le rythme de ton cheminement de militant en politique ont distancé ma timide démarche.
Notre amitié c’est quand même toujours maintenue. Les accolades chaleureuses que tu me servais lors de nos trop rares rencontres en étaient la preuve.
Malgré tes nombreuses occupations, ta porte m’a toujours été ouverte. Je ne t’ai jamais demandé de faveur, tu ne m’en as jamais offert.
Notre amitié n’était pas basée sur le favoritisme mais sur le partage de valeurs communes.
J’ai admiré ton engagement comme défenseur du Québec. Ton intelligence vive et profonde m’a toujours fasciné. Ta mémoire phénoménale était impressionnante. Ton éloquence était élégante et précise. À la Journée des Patriotes, que tu as instituée, tu savais nous captiver par tes connaissances historiques et stimuler notre patriotisme.
Bernard, tu as réalisé ton rêve de jeunesse de devenir 1ier ministre du Québec. Tu as bien servi la politique au Québec. Tes nombreux talents ont engendré des réalisations nombreuses dans des domaines variés.
Mais la politique a été ingrate à ton égard. Les Québécois que tu as tant aimés, ne t’ont pas assez aimé en retour. J’aurais dû les inciter à t’aimer davantage.
Tu as été un être d’exception ! J’ai été privilégié d’avoir été ton ami !

Yvon Parenteau, ingénieur à la retraite
Boucherville

 

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