Virus du Nil : recrudescence des cas au Québec et surtout en Montérégie

Photo de Daniel Bastin
Par Daniel Bastin
Virus du Nil : recrudescence des cas au Québec et surtout en Montérégie
Il n'existe aucun traitement, ni aucun vaccin contre le VNO. Cependant, la plupart des personnes infectées guérissent sans traitement. (Photo : iStock)

Cette année, les autorités de la santé publique du Québec ont recensé plus d’une cinquantaine de déclarations de cas confirmés d’infection au virus du Nil occidental (VNO) et presqu’autant de cas probables. Au total, près d’une centaine de personnes ont contracté ce virus, dont la moitié en Montérégie. Jusqu’à présent, quatre personnes sont mortes, dont Sylvie Bellemare, décédée le mois dernier après avoir été piquée par un moustique porteur du virus à Sainte-Julie, comme l’a rapporté Radio-Canada le 2 octobre dernier.
La Montérégie est de loin la région la plus touchée au Québec, alors que Laval suit au deuxième rang avec 17 cas confirmés. Les autorités rappellent toutefois qu’il s’agit d’un bilan incomplet puisqu’il y a un délai entre le moment où les gens sont infectés et celui où ils consultent, puis reçoivent un diagnostic.
Les spécialistes s’accordent pour dire que le virus est cyclique, mais les causes de sa progression demeurent mal comprises. Rappelons à ce sujet qu’une première vague de propagation du VNO avait été observée en 2002 et 2003 alors qu’une vingtaine de Québécois avaient été contaminés par la piqure d’un moustique infecté.
Dans les années qui ont suivi, le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec n’avait répertorié qu’entre zéro et cinq cas annuellement. Toutefois, en 2011, le virus est réapparu en force alors que 42 personnes avaient été infectées, puis, en 2012, le nombre de cas a plus que triplé, passant à 134, dont cinq sont morts des suites d’une infection au cerveau.
Devant cette recrudescence des cas, Québec a décidé d’injecter six millions de dollars pour tenter de freiner cette progression et sensibiliser la population québécoise. Des compagnies spécialisées ont procédé à un épandage d’insecticide afin d’enrayer les larves des moustiques infectés, en plus de garder un œil sur certains oiseaux migrateurs et des chevaux possiblement atteints par le VNO.
Le nombre de cas déclarés a considérablement diminué depuis, car il se maintient aux alentours d’une trentaine de déclarations annuellement au cours des cinq dernières années, à l’exception toutefois de 2014, où seulement six cas ont été recensés.
Les moustique aiment l’eau stagnante
Il faut savoir à ce sujet que les moustiques sont les transmetteurs d’un virus qui se retrouve principalement chez les oiseaux. Les moustiques peuvent ensuite contaminer les humains et les chevaux, entre autres.
Rappelons que la majorité des personnes infectées par le virus du Nil ne présentent aucun symptôme. S’ils se manifestent, le malade a des maux de tête et de la fièvre, qui peuvent être accompagnés de douleurs musculaires, de rougeurs et d’éruption de boutons. En cas de complication, situation très rare, la victime peut subir une méningite ou une encéphalite.
Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec souligne que ces moustiques infectés se retrouvent dans les forêts et les boisés, mais, fait à souligner, on les retrouvent aussi beaucoup au cœur des villes. Ils sont très actifs dès le coucher du soleil.
Il faut préciser qu’ils aiment beaucoup pondre leurs œufs dans l’eau des bouches d’égout, dans l’eau qui s’accumule dans les vieux pneus ou les jouets qui traînent longtemps sur le terrain, la toile de piscine qui sert peu, c’est-à-dire dans tous les endroits où il y accumulation d’eau stagnante.
Le ministère recommande donc à la population, et plus particulièrement aux personnes à risque, de prendre des mesures pour prévenir cette infection, c’est-à-dire porter des vêtements longs de couleur claire et utiliser du chasse-moustique lorsqu’ils sont à l’extérieur.
Le moustique porteur du virus du Nil occidental est toutefois sensible au froid et il ne monte que très exceptionnellement au nord de la ville de Québec. On le retrouve surtout dans la région de la Montérégie, Laval, Montréal, les Laurentides et Lanaudière.

Informations
Il n’existe aucun traitement, ni aucun vaccin contre le VNO. Cependant, la plupart des personnes infectées guérissent sans traitement. La capacité de lutter contre le virus dépend de l’état de santé de la personne et de son âge. Cette capacité diminue en vieillissant.
Complications
Moins de 1 % des personnes infectées présentent des complications comme une maladie grave comme l’encéphalite, c’est-à-dire une inflammation du cerveau, ou
des problèmes nerveux qui peuvent devenir permanents. Dans de rares cas, le VNO peut causer la mort. Les personnes âgées de 50 ans et plus et celles ayant un système immunitaire affaibli par d’autres maladies risquent davantage de présenter des complications.
Protection et prévention
Éviter les piqûres de moustiques est la meilleure façon de prévenir une infection par le VNO. Des mesures simples peuvent être prises pour se protéger des piqûres de moustiques.
Particularités
Au Québec, l’infection au virus du Nil occidental est une maladie à déclaration obligatoire (MADO). Les membres du personnel des laboratoires et les médecins qui détectent un cas d’infection au VNO doivent donc obligatoirement en informer les autorités de santé publique.
(Source : ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec)

Partager cet article