Stéphane Bergeron: près de la moitié de sa vie au service des gens…

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Par Daniel Bastin
Stéphane Bergeron: près de la moitié de sa vie au service des gens…
« J’ai dit un grand merci aux militants, aux bénévoles, à la population de la circonscription de Verchères. C’est un sentiment de profonde gratitude envers eux que j’éprouve; d’avoir eu le privilège de les représenter pendant tant d’années. » (Photo : Didier Boulad)

Pour la première fois de sa carrière, Stéphane Bergeron a perdu une élection, un verdict d’autant plus difficile à accepter que l’homme de 53 ans a passé 25 ans au service des gens, c’est-à-dire presque la moitié de sa vie…
Le choc est dur, mais il se dit relativement serein avec ce les résultats du 1er octobre et il s’est livré une dernière fois à ses électeurs.
« J’ai dit un grand merci aux militants, aux bénévoles, à la population de la circonscription de Verchères. C’est un sentiment de profonde gratitude envers eux que j’éprouve; d’avoir eu le privilège de les représenter pendant tant d’années. Ils ont été mon inspiration de tous les instants. À neuf reprises, ils m’ont fait l’immense privilège de les représenter soit à la Chambre des communes, soit à l’Assemblée nationale à Québec. »
« Nous n’avons pas à rougir, les résultats ont été serrés partout, nous avons même remporté trois des six municipalités de la circonscription. Si la CAQ l’a emporté, c’est en raison de la division des forces progressistes qui leur a été livrée sur un plateau d’argent. Toutefois, Suzanne Dansereau a obtenu la majorité et je lui ai offert mes félicitations de façon publique. J’ai toujours travaillé dans une perspective de collaboration et au service des citoyens; si elle le désire, je suis prêt à l’aider dans le cadre de cette transition. »
25 années en politique
En faisant le tour de ses 25 années en politique, c’est un dossier très humain qui restera particulièrement cher à son cœur.
« C’est un dossier qui n’a pas fait beaucoup de bruit dans les médias et c’est ce que je voulais d’une certaine façon. C’est la libération de William Sampson, que je ne connaissais ni d’Ève, ni d’Adam, mais qui avait des amis très chers à Boucherville. Il avait été arrêté en Arabie Saoudite en 2000 et injustement accusé d’un meurtre qu’il n’avait pas commis. Il avait été condamné à être décapité, une mort absolument atroce. »
« J’ai entrepris des démarches auprès du ministère des Affaires étrangères et, voyant que rien ne bougeait, au lieu d’abandonner, cela m’a convaincu de poursuivre. Je me suis rendu à deux reprises en Arabie Saoudite pour le rencontrer et cet homme devait bien se demander qui était ce député, du Bloc québécois de surcroît! »
« Mais à force de persévérance, un mouvement international s’est mis en branle, appuyé notamment par sept diplomates britanniques et un de Belgique. Le prince Charles lui-même a intercédé auprès de l’Arabie Saoudite et William Sampson a pu finalement être libéré au terme de plus de deux années d’emprisonnement et de tortures. »
« Le fait d’avoir contribué à la libération de William Sampson, à la libération d’un être humain, est très précieux à mes yeux. Il a rédigé un livre à ce sujet, Confession d’un homme innocent, dont j’ai écrit la préface. Toutefois, il est décédé à la suite des mauvais traitements qu’il a subi, mais son souvenir demeure très vivant en moi. »
Puis il enchaîne : « Bien d’autres dossier me rendent fiers et, parmi les plus récents, il y a la construction de la quatrième école primaire à Saint-Amable. En raison de l’austérité libérale, elle n’était pas dans les plans, mais à force de travail et en multipliant les démarches auprès d’un ministre qui avait enfin tendu l’oreille, nous avons réussi. Il en va de même pour le pôle logistique à Contrecœur. Sur la plate-forme libérale, il n’y avait qu’un pôle logistique de prévu, celui de Vaudreuil-Soulanges, mais à force de pressions, nous avons aidé à ce qu’un deuxième pôle voit le jour. »
« Mais il y a aussi tous les dossiers anonymes de gens pour qui nous avons fait une véritable différence. Aucun média n’en parle, mais ces dossiers font ma grande fierté et j’ai encore une fois une énorme reconnaissance pour tout le travail accompli par mon équipe au fil des années. »
Une page blanche…
Stéphane Bergeron a toujours eu un agenda des plus chargés, mais il se retrouve pour la première fois devant une page blanche… « C’est peut-être un message qu’il me faut prendre un peu de temps pour mes proches », confesse-t-il avant de dire qu’il compte bien faire une fois que la transition sera complétée. Il ajoute qu’il rêverait d’être ambassadeur – si ses années avec le Bloc et le Parti québécois ne le handicapaient pas auprès du gouvernement fédéral – ou alors qu’il se verrait bien dans le domaine de l’enseignement.
Et au fil de la conversation, cette page blanche si intimidante devient tout à coup stimulante, car, après une longue hésitation, il avoue : « Une maison d’édition m’a tendu une perche pour écrire mes mémoires… J’aime écrire et j’ai beaucoup de plaisir à le faire. Je coucherai peut-être sur le papier quelques idées, on verra. Mais je ne suis pas sûr présentement d’être prêt pour ça. Je crois que j’écrirai quand j’aurais terminé ma carrière. Pour l’instant, je pense que j’ai encore beaucoup à apporter! », de conclure Stéphane Bergeron avec un rire que bien des électeur connaissent!

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