Gilbert Labelle : l’homme qui nettoie les berges

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Par Diane Lapointe
Gilbert Labelle : l’homme qui nettoie les berges
Gilbert Labelle : « Monsieur Net » des berges.

Pour Gilbert Labelle, le nettoyage des berges n’est jamais une corvée, mais bien un passe-temps. Chaque matin depuis 24 ans, ce Bouchervillois part à la chasse aux déchets dans le parc de la Saulaie et sur la berge du fleuve. Sa mission : « ramasser les rebuts et s’attaquer à la pollution.»
Équipé de gants, de bons souliers et d’un pic, ce citoyen engagé sillonne les lieux dès 8 h 30, et ce, jusqu’à 10 h 30. Des déchets, il en a ramassés des tonnes, et de toutes les sortes. Il a fait d’étonnantes découvertes comme une sécheuse remplie de toutous neufs, encore étiquetés; un réfrigérateur de restaurant, un gros réservoir en aluminium, des litres d’huile, une scie à chaîne, une cage pour chien, quatre billets de cent dollars reliés par un trombone, plusieurs gros contenants remplis de clous, et un téléviseur. Et, sans surprise, des pneus, des cannettes d’aluminium et des bouteilles de plastique à profusion.
« Je prends une marche et en même temps je nettoie les lieux. M. Labelle rapporte le tout à la maison pour ensuite y faire le tri. « Certains déchets vont dans le bac de récupération, tandis que d’autres, comme le métal, sont vendus à des recycleurs. Je récupère les métaux notamment en démolissant les gros électroménagers.»
Cependant, ce retraité de Postes Canada ne fait pas ça pour l’argent, mais pour le plaisir et pour la cause, car, en une année, il ne peut percevoir que 1000 $. Il accumule également dans de gros sacs les cannettes et les donne aux scouts de Boucherville lors de leur collecte de fonds annuelle.
Récemment, un citoyen qui était au parc a aperçu son camion rempli de déchets. Croyant qu’il s’en débarrassait, il a averti les policiers. « L’agent voulait me remettre une contravention. Il pensait que j’avais jeté un gros téléviseur dans le stationnement, avant de comprendre que je cherchais plutôt une façon de le rapporter. »
Selon M. Labelle, des citoyens se départissent de leurs déchets au parc de la Saulaie, plutôt que de se rendre à l’écocentre. Le service des travaux publics de la Ville s’y rend d’ailleurs à l’occasion pour nettoyer l’endroit. Bonne nouvelle toutefois : il constate que le secteur est beaucoup plus propre qu’il y a quelques années.
Malgré ses trois infarctus, dont un subi en juin dernier, M. Labelle est infatigable et a toujours à cœur l’environnement. « Cela m’amuse et je rencontre là des gens avec qui je fais un brin de jasette. Je vais continuer le ménage tant que j’en serai capable », lance-t-il sur un ton déterminé.

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