Déclenchement anticipé de l’élection: un détournement de l’esprit de la loi sur les élections à date fixe croit Stéphane Bergeron

Déclenchement anticipé de l’élection: un détournement de l’esprit de la loi sur les élections à date fixe croit Stéphane Bergeron
(Photo : iStock)

Le député de Verchères, monsieur Stéphane Bergeron, a vivement dénoncé l’annonce du déclenchement hâtif de la campagne électorale devant mener au scrutin du 1er octobre prochain. Cette décision du premier ministre Couillard constitue, à ses yeux, un détournement pur et simple de l’esprit de la Loi sur les élections à date fixe.
«Certes, la Loi permet au premier ministre de faire en sorte que la campagne électorale dure 39 jours au lieu de 33, mais rien, à l’heure actuelle, ne justifie objectivement le devancement de son déclenchement. Conséquemment, tout indique que ce sont des motivations purement et bassement partisanes qui expliquent cette étonnante décision qui se traduira, en outre, par des coûts plus importants pour le Trésor public. Or, l’esprit ayant mené à l’adoption, sous le gouvernement de Pauline Marois, de la Loi sur les élections à date fixe était justement d’éviter que le premier ministre puisse continuer de jouir d’un avantage stratégique indu par rapport aux autres formations politiques et que toutes se présentent en même temps sur le fil de départ. En déclenchant les élections près d’une semaine plus tôt, le premier ministre — et il ne s’en cachait même pas! — souhaitait simplement prendre les autres formations politiques — particulièrement la CAQ — à contre-pied, ce qui contrevient carrément à l’esprit ayant présidé à l’adoption de la Loi sur les élections à date fixe», de déplorer monsieur Bergeron.
«Une décision aussi discutable est de nature à entretenir le cynisme des citoyennes et citoyens à l’égard de la politique, ce qui est également une conséquence malheureuse de l’opportunisme dont fait preuve le premier ministre. L’un des rares inconvénients découlant de la Loi sur les élections à date fixe est la longue période de pré-campagne électorale qui s’est subrepticement imposée depuis plusieurs semaines. Fallait-il, en plus, qu’on prolonge d’une semaine, en plein été, la campagne électorale elle-même! Nous avons pris soin, pendant la pré-campagne, de nous inscrire dans cet esprit festif et convivial qui caractérise habituellement la saison estivale, qui, cette année, s’est d’ailleurs révélée particulièrement agréable. Et voilà que le premier ministre nous précipite de façon prématurée dans la campagne elle-même…»
«N’a-t-il donc rien appris de l’expérience de 2014? Nous, si! Nous devrons bien sûr nous soumettre à sa décision arbitraire, mais s’il souhaitait nous prendre de vitesse il aura lamentablement raté sa cible, parce que, d’une part, nous étions déjà fin prêts depuis un certain temps et que, d’autre part, c’était devenu un secret de polichinelle pour tout le monde, à telle enseigne qu’on se demande bien quel avantage il peut encore voir au fait de déclencher l’élection si tôt… Un autre premier ministre libéral, Jean Charest, avait tenté de prendre tout le monde par surprise, en 2012, en déclenchant lui aussi une campagne électorale estivale. La surprise n’a pas été celle qu’il espérait, puisque c’est plutôt le Parti Québécois qui avait remporté l’élection. Nous avons bien l’intention, cette fois encore, de causer toute une surprise, le 1er octobre prochain!», de conclure Stéphane Bergeron.

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