Le gouvernement du Québec a récemment annoncé une modification au programme Essor afin de soutenir les entreprises québécoises de l’aluminium et de l’acier qui pourraient nécessiter une injection de liquidités à court terme en raison de la décision de l’administration américaine d’imposer un tarif de 10 % sur l’aluminium et de 25 % sur l’acier exportés par le Canada aux États-Unis. Cette mesure coercitive du président Trump toucherait près de 30 000 travailleurs de ces industries au Québec.
La ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, Dominique Anglade, a expliqué que cette modification au programme Essor permet l’attribution de prêts ou de garanties de prêt aux conditions du marché, pour une période limitée, afin d’appuyer le fonds de roulement des entreprises admissibles pour qu’elles puissent poursuivre leurs activités d’exportation. Cette mesure a pris effet dès le 11 juin dernier et elle n’exclut pas des ajustements répondant aux effets néfastes qui pourront se révéler au cours des prochaines semaines.
« Le programme Essor permettra de pallier rapidement les éventuels enjeux de liquidités engendrés par l’imposition de ces tarifs à l’exportation. De plus, nous continuerons de faire front commun avec les représentants des secteurs québécois de l’aluminium et de l’acier, les syndicats, les différents ministères concernés, le gouvernement canadien et notre négociateur en chef, Raymond Chrétien, jusqu’à ce que l’aluminium et l’acier canadiens et québécois soient entièrement et définitivement exemptés de ces tarifs », a précisé Mme Anglade.
Cette annonce a été effectuée en présence d’une quarantaine de représentants des industries de l’aluminium et de l’acier qui étaient conviés à une deuxième séance de travail afin de déployer tous les efforts nécessaires pour défendre les travailleurs de ces secteurs clés de l’économie québécoise et lutter contre le protectionnisme américain.
À cette table de travail, on comptait la mairesse de Contrecœur, Maud Allaire, qui prenait part à cette réunion à titre de représentante de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), qui regroupe près de 360 membres. Ce dossier épineux touche particulièrement Mme Allaire puisqu’il affecte près de 1 700 emplois directs et indirects dans sa région.
Il est à noter que les partenaires ont convenu de se rencontrer à nouveau cette semaine et d’effectuer sur une base régulière un suivi serré des développements et des effets néfastes des tarifs sur les industries québécoises de l’aluminium et de l’acier.
Faits saillants
• Environ 50 % des importations d’aluminium primaire des États-Unis proviennent du Québec, et environ 60 % des exportations québécoises d’acier sont destinées au marché américain.
• En 2017, les exportations québécoises d’aluminium vers les États-Unis représentaient plus de 7 milliards de dollars et près de 90 % de l’ensemble des exportations québécoises d’aluminium.
• En 2017, les exportations québécoises vers les États-Unis de produits sidérurgiques et de produits en acier fabriqués à partir d’acier acheté représentaient respectivement 788 millions de dollars et 291 millions de dollars.
• Au Québec, la filière de l’aluminium génère près de 30 000 emplois, dont plus de 7 000 au sein de l’industrie primaire.
• Le secteur de la fabrication de produits métalliques représente pour sa part 42 000 emplois, alors que les secteurs de la sidérurgie et de la fabrication de produits en acier à partir d’acier acheté génèrent plus de 3 200 emplois.