Un système d’alarme pour les femmes victimes de violence conjugale

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Par Diane Lapointe
Un système d’alarme pour les femmes victimes de violence conjugale
Le directeur du SPAL, Fady Dagher, la directrice de Carrefour pour Elle Marlène Poirier, et l’agente préventionniste du SPAL, Josée Gagné.

Des femmes victimes de violence de la part d’un conjoint ou d’un ex-conjoint pourront porter à leur cou un système d’alarme doté d’un bouton de panique relié à la centrale d’urgence 9-1-1.

Cette alarme qui fonctionnera dans la résidence et sur le terrain des femmes permettra aux policiers d’intervenir rapidement et de façon plus efficace. Lorsqu’elle sera déclenchée, des informations seront aussitôt transmises de la centrale aux écrans d’ordinateur des autopatrouilles, comme le fait qu’il s’agit d’un endroit à risque, la description du conjoint ou de l’ex-conjoint, la marque de sa voiture, le numéro de la plaque d’immatriculation, etc.

Le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL), la direction de l’IVAC (Indemnisation des victimes d’actes criminels), les maisons d’hébergement Carrefour pour Elle, le Pavillon Marguerite de Champlain et le CAVAC (Centre d’aide aux victimes d’actes criminels) ont signé le 26 mars le protocole ISA (installation de système d’alarme) visant à assurer la sécurité des femmes victimes de violence conjugale.

Les femmes visées par ce protocole auront été identifiées par l’un de ces partenaires comme étant « très à risque, » c’est-à-dire que l’on craint pour leur sécurité en raison d’un conjoint ou ex-conjoint violent et ne respectant pas ses conditions de libération, a expliqué le directeur du SPAL, Fady Dagher.

« Elles porteront l’appareil sur elle, et elles pourront appuyer sur le bouton dès qu’elles se sentiront menacées. Cela aura pour effet d’augmenter leur sentiment de sécurité », a pour sa part mentionné l’agente préventionniste du SPAL, Josée Gagné.

Les services de police de la Communauté métropolitaine de Montréal, de Laval et de Gatineau ont mis en place le Protocole ISA il y a quelques années déjà. De cinq à sept femmes du territoire du SPAL devraient bientôt en bénéficier.

La violence conjugale frappe moins à Boucherville

Le SPAL a enregistré en 2017, 1060 infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal sur l’ensemble de son territoire comprenant les villes de Longueuil, Brossard, Saint-Bruno-de-Montarville, Saint-Lambert et Boucherville. Dans 54 % des cas, l’auteur est le conjoint(e), et 36 % l’ex-conjoint(e). 75 % des victimes sont des femmes, et 77 % d’entre elles sont âgées de 18 à 44 ans.

À Boucherville, les interventions des policiers pour des problèmes de violence conjugale sont faibles par rapport à l’ensemble du territoire du SPAL. En 2017, les policiers sont intervenus dans 22 cas, 27 en 2016, 41 en 2015, 28 en 2014, 34 en 2013 et 15 en 2012.

Femmes hébergées

Le Carrefour pour Elle, un des partenaires du Protocole ISA, héberge chaque année, en moyenne 115 femmes victimes de violence conjugale et autant d’enfants, pour une durée pouvant aller jusqu’à trois mois.

En 2017,  deux résidentes de Boucherville ont été hébergées, quatorze ont reçu des services externes de l’organisme, et six femmes ont été dirigées vers cette ressource par les policiers.

Les objectifs du programme

 

  • Apporter une sécurité physique à la femme victime de violence conjugale;
  • Augmenter le sentiment de sécurité à la femme victime de violence conjugale;
  • Prévenir la commission d’infractions criminelles envers la femme victime de violence conjugale;
  • Procéder à l’arrestation d’individus qui enfreignent une ordonnance de la Cour envers la femme victime de violence conjugale;
  • Optimiser le travail en partenariat entre les acteurs du milieu pour une meilleure concertation en situation de violence conjugale.
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