L’usine de biocarburants d’Enerkem devrait être construite à Varennes d’ici deux ans

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Par Daniel Bastin
L’usine de biocarburants d’Enerkem devrait être construite à Varennes d’ici deux ans
L’usine de Varennes serait similaire à celle d’Edmonton, mais elle traiterait pour sa part les matières industrielles et commerciales non recyclables et non compostables. (Photo : Courtoisie)

Le chef de file mondial en production de biocarburants et de produits chimiques renouvelables à partir de matières résiduelles, Enerkem, a conclu le 6 février dernier son plus important financement à ce jour, soit 280 millions de dollars canadiens.
La technologie exclusive d’Enerkem lui permet de convertir les matières résiduelles urbaines non recyclables et non compostables en méthanol, en éthanol ainsi qu’en d’autres produits chimiques largement utilisés.
L’entreprise, dont le siège social est situé à Montréal, a pu compléter récemment sa ronde de financement avec ses investisseurs existants, en plus de compter sur l’apport important de deux nouveaux joueurs, BlackRock et Sinobioway.
Cette dernière est une entreprise chinoise de premier plan engagée dans la bioéconomie et elle est affiliée à l’Université de Pékin. Sinobioway investit principalement dans les domaines de la bioénergie, de la protection bioenvironnementale, de la biomédecine, de la bioagriculture, des bioservices, de la biofabrication et de la biointelligence.
L’entente avec Sinobioway est évaluée à plus de 125 millions de dollars canadiens et prend la forme d’investissement dans le capital-actions d’Enerkem, de revenus de licences, de fabrication et de vente d’équipement, ainsi que pour la création d’une coentreprise majeure pour la construction de plus de 100 usines Enerkem en Chine d’ici 2035.
« Notre technologie novatrice propre produit des carburants de transport à faible empreinte carbone et offre une solution de gestion durable des déchets qui sont indispensables pour aider la Chine à atteindre ses objectifs de lutte aux changements climatiques », a souligné Vincent Chornet, président et chef de la direction d’Enerkem.
BlackRock, pour sa part, est un leader mondial en gestion d’actifs, gérant près de six milliards de dollars pour le compte d’investisseurs à travers le monde puisqu’elle possède 70 bureaux dans 30 pays et des clients dans une centaine de pays.
De l’enfouissement au biocarburant
« Ce nouveau financement majeur nous permettra d’accélérer notre croissance et de continuer à renforcer le développement et la mise en œuvre de projets. Maintenant que nous avons lancé en première mondiale la production de bioéthanol à échelle commerciale à Edmonton, nous pouvons concentrer nos efforts à bâtir une économie circulaire forte pour les collectivités à travers le monde, en déployant de nouvelles installations qui répondent aux défis pressants liés à la gestion des matières résiduelles et à la mobilité durable », a déclaré Vincent Chornet.
Soulignons que les investisseurs actuels d’Enerkem incluent Investissement Québec, Fonds de solidarité FTQ, la Banque Nationale du Canada, Rho Ventures, Braemar Energy Ventures, Waste Management du Canada, Cycle Capital, Fondaction et The Westly Group.
Grâce à ces 280 millions, la porte est donc ouverte pour lancer la construction de l’usine de Varennes, près de celle de Greenfield Global. On doit prévoir entre 18 et 24 mois pour sa mise en opération.
Avec sa technologie unique au monde, Enerkem transforme les déchets destinés à l’enfouissement en biocarburant. Celle-ci a fait ses preuves à Edmonton, en Alberta, où fonctionne une usine depuis plus de trois ans, alors que les déchets résidentiels récupérés par la Ville sont traités par Enerkem. L’usine de Varennes serait similaire à celle d’Edmonton, mais elle traiterait pour sa part les matières industrielles et commerciales non recyclables et non compostables. Ce projet a d’ailleurs reçu une aide financière de 38 millions du gouvernement du Québec, soit 20 millions en capital-actions et 18 millions en subventions.

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