On a beau habiter dans une ville pendant des années, voire des décennies, et il reste toujours des coins de celle-ci que l’on ne connaît pas et, parfois, on est émerveillé lorsqu’on les découvre! C’est le cas du tout nouveau site d’interprétation de la nature qui se trouve à cheval entre les municipalités de Sainte-Julie et Saint-Amable. L’endroit vaut vraiment le détour!
Le 24 septembre dernier, la population des deux villes et des environs était invitée à venir découvrir ce lieu unique récemment aménagé où de nombreuses espèces de végétaux, d’oiseaux, de mammifères et d’amphibiens cohabitent. Le site regroupe le parc des Étangs Antoine-Charlebois à Sainte-Julie et une section du parc Le Rocher à Saint-Amable.
Les travaux, qui devraient se poursuivre jusqu’en 2018, ont été gérés par Nature-Action Québec et les impacts écologiques ont été réduits au strict minimum. Le projet permet de protéger ces lieux et de les mettre en valeur par l’aménagement de passerelles en bois, sentiers, panneaux d’interprétation, aires de repos, etc.
Ces milieux sont notamment composés d’étangs bordés de boisés et abritent plusieurs espèces floristiques et fauniques, incluant des oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles, dont certaines sont en situation précaire. Parmi les espèces pouvant être observées, on note le grand héron, le tyran tritri, la bécasse d’Amérique, la buse à épaulettes, le cardinal à poitrine rose, le balbuzard pêcheur, le fuligule à collier, l’hirondelle noire, le grand pic, la paruline à croupion jaune, la sittelle à poitrine blanche et le canard branchu.
On peut même y apercevoir des tortues serpentines et des tortues peintes, ainsi qu’une trentaine d’espèces de libellules et de demoiselles. De plus, quelques espèces de mammifères fréquentent le site, dont la loutre de rivière, le cerf de Virginie et le porc-épic.
Trame verte et bleue du Grand Montréal
L’endroit est notamment une halte migratoire pour plusieurs espèces, dont la sauvagine. Nature-Action Québec a construit à cette fin des nichoirs haut perchés pour les canards branchus.
À Saint-Amable plus précisément, le projet consistait en la restauration et la mise en valeur de la partie boisée du parc Le Rocher. À cet endroit, on a effectué des plantations pour rétablir le corridor forestier, bonifier les habitats fauniques et ajouter divers panneaux d’interprétation de la nature.
Rappelons que ce projet s’intègre à la Trame verte et bleue du Grand Montréal. Il représente un investissement total de 1 250 000 $, soit 750 000 $ à Sainte-Julie et 500 000 $ à Saint-Amable. Le ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire et la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) contribuent à hauteur de 500 000 $ à Sainte-Julie et 334 000 $ à Saint-Amable, alors que les deux villes couvrent le reste du montant.
Beaucoup de gens ont donc découvert l’endroit le 24 septembre dernier et l’on remarquait même des visiteurs du Nouveau-Brunswick pour l’occasion. Le stationnement se trouve un peu avant l’entrée du parc Le Rocher, après la courbe de la rue Auger.
Ah oui, dernier détail d’importance : c’est gratuit!
À propos du parc des Étangs Antoine-Charlebois
Situé à l’extrémité nord de Sainte-Julie, ce site d’environ 64 hectares a servi de banc d’emprunt de sable pour la construction de l’autoroute 30 dans les années 60. Avec les années, les dépressions se sont remplies d’eau pour se transformer graduellement en étangs et en marais, tandis que plusieurs végétaux ont poussé sur les monticules de sable. Ces étangs entourés de boisés abritent plusieurs espèces, dont certaines plus étonnantes, comme la loutre de rivière, la grande aigrette, l’orignal et la gallinule poule-d’eau. On y retrouve 110 espèces floristiques, 66 d’oiseaux, 14 de mammifères et 6 d’amphibiens ou reptiles. Parmi celles-ci, 5 sont en situation précaire et 26 sont dites d’intérêt.
À propos du parc Le Rocher
Accessible par la rue Thomas à Saint-Amable, la section aménagée du parc Le Rocher présente diverses infrastructures de sports et de loisirs et se dessine une vocation récréotouristique régionale. Elle voisine des milieux naturels également implantés sur le site d’une ancienne sablière. Il s’agit d’une superficie boisée d’environ 68 hectares qui s’intègre au Bois de Verchères (Bois du Fer‐à‐Cheval), soit l’un des derniers massifs boisés d’envergure en Montérégie. Ces milieux naturels constituent l’unique lien permettant la connectivité de la portion nord et sud du Bois de Verchères. Plus de 144 espèces floristiques, 72 d’oiseaux, 4 de mammifères, 3 d’amphibiens et 2 de reptiles y ont été recensées. Parmi celles-ci, 8 sont en situation précaire et 20 sont dites d’intérêt.