Accès aux soins de santé: le PQ propose un plan qui repose sur le bon diagnostic

Accès aux soins de santé: le PQ propose un plan qui repose sur le bon diagnostic
Stéphane Bergeron, député de Verchères. (Photo : Archives)

Devant l’échec patent de la réforme Barrette, cette énième réforme libérale au cours des quinze dernières années, qui n’a fait qu’ajouter davantage de confusion dans le réseau, le député de Verchères, monsieur Stéphane Bergeron, a fait écho au plan réaliste et innovant proposé par le Parti Québécois et qui met enfin le patient, et non les médecins, au cœur de notre système de santé.
«Depuis 2014, le gouvernement libéral de Philippe Couillard opère un régime d’austérité qui a pour effet de démanteler ce que nous avons collectivement mis plus de 40 ans à bâtir. Le domaine de la santé n’a pas été épargné, bien au contraire! Se bornant essentiellement une nouvelle réforme des structures administratives du réseau, distribuant au passage de plantureuses augmentations salariales à ses amis médecins et s’octroyant des pouvoirs sans précédent dans le réseau, le “docteur” Barrette n’a jamais vraiment su s’attaquer au véritablement problème, soit l’accès aux soins de santé. Contrairement aux libéraux, qui sont manifestement atteints de “structurite” chronique, nous prendrons les moyens pour que la population du Québec ait enfin accès aux soins auxquels elle est en droit de s’attendre dans une société moderne et prospère comme la nôtre», a d’emblée déclaré Stéphane Bergeron.
Pour un décloisonnement en santé
Les libéraux s’y sont toujours refusés, mais le Québec ne peut plus attendre: il faut libérer les médecins d’un bon nombre d’actes et favoriser une vraie interdisciplinarité. «Il faut accroître le rôle des infirmières praticiennes spécialisées (IPS), qui peuvent jouer un rôle déterminant pour désengorger la première ligne, notamment dans les CLSC et les cliniques sans médecin pour traiter les urgences mineures. Il est aberrant que des infirmières doivent être supervisées par des médecins rémunérés à l’acte pour des interventions telles que la vaccination! C’est ce genre d’absurdités qui fait en sorte que les coûts continuent d’augmenter, sans pour autant accroître l’accès à des soins et diminuer les listes d’attente. Nous avons plus que jamais besoin d’un traitement choc dans le système!», de renchérir le député de Verchères.
Afin de permettre réellement le décloisonnement en santé, les autres professionnels doivent aussi se voir confier davantage de responsabilités. «Pourquoi faut-il que les aînés, qui sont évalués par des ergothérapeutes pour le renouvellement de leur permis de conduire, doivent absolument, sauf exception, être également vus par un médecin? Pourquoi les hygiénistes dentaires doivent-ils impérativement effectuer un nettoyage sous la supervision d’un dentiste? Cela ne constitue-t-il pas un obstacle potentiel à ce que les personnes en CHSLD aient accès à ce service élémentaire? Pourquoi ne pas permettre aux psychologues d’accélérer l’évaluation des enfants ayant des problèmes de santé mentale ou un TDAH? De la même façon, pourquoi ne pas permettre aux physiothérapeutes, optométristes, audiologistes, pharmaciens, ambulanciers, travailleurs sociaux et autres professionnels des domaines de la santé et des services sociaux de contribuer à l’évaluation et au traitement de plusieurs conditions? Puisque ça se fait ailleurs et que ça fonctionne bien, pourquoi ne pourrait-on pas le faire ici? Les Québécoises et Québécois contribuent depuis des décennies à la formation de tous ces professionnels, mais nos lois, désuètes, les empêchent littéralement de déployer leur plein potentiel et de contribuer à un accès plus grand aux soins. Ici, les médecins veulent conserver leur droit de regard et avoir un mot à dire sur tout, mais ne parviennent pas à suffire à la tâche. Ils sont pourtant plus nombreux, toute proportion gardée, qu’à peu près partout au Canada et, malgré tout, l’accès demeure moindre ici. Il est temps de les décharger d’une partie de ces responsabilités inutiles, afin qu’ils se consacrent à leur mission première; s’occuper des malades requérant réellement leurs soins», d’ajouter monsieur Bergeron
Les patients au cœur de nos choix budgétaires
Le ministre de la Santé a eu carte blanche pour trouver des solutions aux problèmes d’accès aux soins, mais il a choisi de tout investir dans les médecins. En effet, les trois quarts des nouvelles sommes investies en santé sont allés dans les poches des 20 000 médecins, et ce, sans la moindre garantie d’amélioration de l’accès aux soins! «Il s’agit d’une décision totalement irresponsable, tant au niveau de la gestion des deniers publics que de celle du réseau de la santé. Et ce sont les patients et les contribuables du Québec qui en paient le prix! Il est temps d’orienter les ressources là où c’est nécessaire; nous allons donc geler la rémunération des médecins et réinvestir ces sommes dans les soins aux patients. Nous mettrons aussi un terme à leur incorporation, qui coûte annuellement des millions de dollars au Trésor public, sans que cela n’améliore le moins du monde la qualité des soins. De la même façon, nous mettrons fin à la possibilité, pour les médecins, de naviguer à leur guise entre le système public et le privé», a aussi indiqué Stéphane Bergeron, qui note d’ailleurs que, cette année, la rémunération des médecins augmentera encore minimalement de 6 %, ce qui représente près du tiers de la hausse de tout le budget en santé.
Pour un véritable accès aux soins de première ligne
«Un Québécois sur quatre n’a toujours pas accès à un médecin de famille… Que faire lorsqu’on se trouve dans cette situation et que faire, lorsqu’on a le privilège d’avoir un médecin de famille, quand on en a besoin le soir, la nuit, la fin de semaine ou un jour férié?», se demande le député de Verchères. «À défaut d’avoir accès à des ressources en première lignes, des gens n’ont d’autres choix que d’aller grossir les listes d’attente aux urgences, souvent même pour des problèmes aussi bénins… qu’un simple renouvellement de prescription! Il faut que les soins en première ligne soient accessibles au moment où les patients en ont vraiment besoin, y compris les soirs et les fins de semaine», de signaler également monsieur Bergeron.
Il s’agit là d’une annonce importante pour les patients du Québec. L’opposition officielle en aura beaucoup d’autres à faire au cours des prochaines semaines, notamment pour les aînés, ainsi qu’en matière de services sociaux, de soins à domicile, et de santé publique en général. «L’élection d’un gouvernement du Parti Québécois en octobre 2018 donnera enfin lieu à des résultats tangibles pour les patients du Québec. L’expérience a démontré qu’il est contre-productif de brasser continuellement les structures et que cela n’améliore en rien l’accès aux soins. L’exaspération des citoyennes et citoyens est légitime. La population a été plus que patiente. Il est temps que les choses changent réellement et pas simplement les structures! Il est temps d’avoir le courage de proposer des solutions et de poser les gestes qui permettront ces changements. Nous avons ce courage et ces propositions; ne reste plus qu’à avoir l’occasion de les déployer!», a conclu Stéphane Bergeron.
Rappelons enfin que l’équipe santé du Parti Québécois, composée des députés Diane Lamarre, Sylvain Pagé et Dave Turcotte, sillonnera le Québec au cours des prochains mois, afin de faire connaître ces propositions et de discuter avec les acteurs du milieu quant aux meilleures façons de les déployer, en fonction de leur réalité sur le terrain.

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