Cartographie de la maladie de Lyme : risques possibles pour Verchères et Sainte-Julie

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Par Daniel Bastin
Cartographie de la maladie de Lyme : risques possibles pour Verchères et Sainte-Julie
L’Institut national de santé publique a dévoilé récemment une carte et une liste des municipalités à risque d’acquisition de la maladie de Lyme et celle-ci indique que Sainte-Julie et Verchères présentent un risque possible sur leur territoire. (Photo : MSSS)

Selon les plus récentes données dévoilées récemment par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), le nombre de villes où la population s’expose à un risque, qu’il soit faible ou modéré, a fait un bond de 18 % au cours de la dernière année, passant de 199 en 2015 à 236 en 2016.
Le ministère de la Santé et des services sociaux indique pour sa part que 160 cas de maladie de Lyme ont été rapportés au Québec en 2015, comparativement à 126 en 2014, 143 en 2013, 43 en 2012 et à 32 en 2011.
Les premiers cas touchaient des personnes ayant majoritairement contracté l’infection au cours d’un séjour à l’extérieur de la province. Cependant, la proportion de personnes ayant acquis l’infection au Québec a augmenté au cours des dernières années. Ainsi, parmi les cas de 2015 pour lesquels l’information est connue, 71 % ont été acquis au Québec comparativement à 53 % en 2014, 50 % en 2013 et à 37 % en 2012. Au Québec, les personnes ont acquis leur infection principalement dans les régions de la Montérégie et de l’Estrie.
À ce sujet, il faut savoir que les tiques sont les transmetteurs de cette maladie et elles s’installent de plus en plus dans le sud du Québec, en raison d’un adoucissement des températures. Les hôtes sont principalement les souris à pattes blanches, les cerfs et les oiseaux migrateurs. Les tiques qui vivent dans les régions boisées peuvent également piquer les humains qui s’y aventurent. C’est donc dans les boisés que les risques de morsure sont les plus grands.

Le premier signe apparent est l’érythème migrant sur la peau, c’est-à-dire une plaque rouge près de la piqure. Les tiques restent généralement attachées à la peau après la morsure et il faut la retirer à l’aide d’une pince dans les heures qui suivent pour éviter la contamination.
Parmi les symptômes, on dénombre la fatigue, fièvre, mal de tête, douleurs musculaires, troubles du système nerveux central, éruptions cutanées et, dans les cas plus aigus, arthrite, palpitations cardiaques et fatigue extrême.
L’Institut national de santé publique a également dévoilé une carte et une liste des municipalités à risque d’acquisition de la maladie de Lyme et une seule ville au Québec présente un risque élevé, soit Farnham en Montérégie.
Dans la MRC de Marguerite-D’Youville, Sainte-Julie et Verchères présentent un risque possible, alors que celui-ci est un peu plus grand pour la ville voisine de Sant-Bruno, située en bordure de la montagne.

17 choses à savoir sur cette maladie méconnue:
1. Cette maladie est transmise par les tiques, formes d’acariens qui s’attachent à la peau des animaux, mais aussi des humains, pour sucer leur sang. La piqure de la tique peut durer jusqu’à trois jours et être complètement indolore.
2. Tant qu’elles n’ont pas sucé le sang d’un animal ou d’un humain pour s’en nourrir, les tiques sont plutôt petites et de couleur sombre. Lorsqu’elles sont gorgées de sang, elles deviennent faciles à repérer et mesurent jusqu’à un centimètre de large.
3. Il faut savoir que toutes les tiques ne transportent pas la bactérie à l’origine de la maladie, la borrelia. Pour l’instant, les experts considèrent qu’environ 10% des tiques sont porteuses de la bactérie dans le monde.
4. Si vous «attrapez» une tique, cela ne veut donc pas dire que vous contractez la maladie automatiquement. Néanmoins, il faut la retirer immédiatement et avec précaution car si le risque est faible d’attraper la maladie lorsque la tique est accrochée à vous depuis moins de 24h, le danger augmente rapidement par la suite.
5. Les premiers signes de maladie de Lyme à surveiller sont des rougeurs et une inflammation entre 3 et 30 jours après la morsure, car la bactérie agit d’abord localement.
6. Ensuite, la bactérie envahit le corps, et c’est là que les symptômes dangereux, qui s’apparentent à ceux d’une grippe particulièrement féroce, se manifestent. Importantes poussées de fièvres, maux de tête, sueurs, palpitations, fatigue chronique, intestin irritable… Les symptômes sont nombreux et varient d’une personne à l’autres.
7. Ces douleurs sont parfois accompagnées par des zones d’éruptions cutanées rougeâtres de plusieurs centimètres de diamètres, partout sur le corps. Lorsque celles-ci se présentent sous forme de cible, les médecins peuvent alors diagnostiquer plus facilement la maladie de Lyme, car elles en sont la manifestation la plus courante. Malheureusement, elles n’apparaissent pas toujours…
8. Une fois la maladie bien identifiée, le traitement se fait par antibiotiques prescrits par un médecin. La nature de celui-ci dépendra du stade de l’infection et des symptômes.
9. Les médecins du Québec ont toujours de la difficulté à diagnostiquer cette maladie. Avec 160 cas annuellement, les médecins québécois ne voient pas beaucoup de cas durant leur carrière.
10. Selon l’Association québécoise de la maladie de Lyme, qui affirme recevoir une quinzaine d’appels par semaine de malades qui ont du mal à obtenir des soins au Québec, la plupart des gens seraient obligés d’aller aux États-Unis pour se faire soigner.
11. Lorsque la bactérie n’est pas combattue, celle-ci continue de se répandre à tout l’organisme et peut se retrouver dans le système nerveux, dans le sang, dans le cerveau, etc. Une fois qu’elle s’attaque au cerveau, elle peut causer des méningites ou d’autres problèmes neurologiques tels que des paralysies ou même des problèmes de santé mentale.
12. Malgré ces très nombreuses conséquences graves, la maladie de Lyme entraîne peu de décès. Si pour 80% des patients, la maladie se gère bien, pour les autres, elle devient chronique.
13. Le moyen le plus efficace pour ne pas contracter la maladie est évidemment la précaution. Si vous vous promenez en forêt ou en campagne, portez des pantalons longs et des manches longues. Vous pouvez aussi vérifier, au retour, que rien ne s’est accroché à vous.
14. Si une piqure de tique vous inquiète, consultez immédiatement un médecin. Un traitement antibiotique, s’il est pris rapidement après l’infection, élimine les risques de maladie dans 95% des cas.
15. Depuis le début de l’année 2016, il y a eu 163 nouveaux cas de maladie de Lyme au Québec, dont 116 d’entre eux causés par des piqures survenues en sol québécois.
16. La plupart des nouveaux cas diagnostiqués au Québec cette année proviennent des zones au sud de l’Estrie (63%), de la Montérégie (32%) et faiblement de la Mauricie et du Centre-du-Québec (1%).
17. Il est à prévoir que la tendance se maintienne à mesure que le territoire de la tique s’étend, grâce notamment aux changements climatiques.
(Mention de source : Journal de Montréal)

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