Seulement la moitié des élèves du secondaire de la Montérégie sont satisfaits de leur apparence physique

Photo de Daniel Bastin
Par Daniel Bastin
Seulement la moitié des élèves du secondaire de la Montérégie sont satisfaits de leur apparence physique
iStock

Selon la récente étude « L’image corporelle sous toutes ses formes »

La Direction de santé publique de la Montérégie a présenté la semaine dernière une étude intitulée « L’image corporelle sous toutes ses formes » dans laquelle on souligne que seulement la moitié des élèves du secondaire de la Montérégie sont satisfaits de leur apparence physique et que près de six élèves sur dix s’efforcent de maintenir leur poids ou de maigrir…

Dans une société de plus en plus axée sur l’image et la beauté plastique, un tel constat n’étonne pas vraiment, d’autant plus que l’adolescence est une période qui n’est généralement pas facile, comme le mentionnent les chercheurs. « Caractérisée par son lot de changements physiques, émotionnels et comportementaux, l’adolescence est une période charnière où l’acceptation et la satisfaction à l’égard de son apparence prennent un tournant complètement différent. »

« Également, durant cette période, les adolescents sont très sensibles aux pressions sociales et il n’est pas étonnant de voir naître chez plusieurs d’entre eux une préoccupation, parfois excessive, à l’égard de leur image corporelle. Les jeunes, tout comme la société en générale, sont continuellement inondés de messages et d’images véhiculant un modèle unique de beauté. À travers cette réalité quotidienne, il n’est pas toujours facile de développer une satisfaction à l’égard de son apparence et toutefois c’est drôlement important, car une image négative peut mener le jeune à adopter des comportements nuisibles à sa santé. »

« En effet, une insatisfaction à l’égard de son apparence peut devenir un obstacle à l’adoption de saines habitudes de vie, au développement d’une bonne estime de soi et d’une bonne santé mentale et, par conséquent, a des répercussions sur la santé globale et la réussite éducative du jeune. »

Les résultats

Dans le cadre de cette étude, on apprend donc que seulement la moitié des garçons et des filles sont satisfaits de leur apparence. « Le profil des élèves insatisfaits, quant à lui, diffère selon le sexe : les garçons souhaitent davantage une silhouette plus forte (24 % c. 8 %), alors que les filles sont proportionnellement plus nombreuses à désirer une silhouette plus mince (40 % c. 23 %). »

Ce qui est également inquiétant, c’est que trop peu de jeunes ayant un poids normal sont satisfaits de leur apparence, c’est-à-dire 60 % des garçons et 56 % des filles. « Sachant que la majorité (71 %) des élèves de la Montérégie ont un poids normal, un tel constat est préoccupant. »

« Par ailleurs, près des deux tiers (62 %) des filles se disent satisfaites de leur apparence alors que ces dernières ont un poids insuffisant. Cette proportion est estimée au tiers chez les garçons. Quant aux jeunes présentant un surplus de poids, le quart des filles s’en déclarent satisfaites comparativement à 44 % des garçons. »

Ce qui surprend dans une certaine mesure, c’est que les jeunes qui sont bien dans leur peau de leur apparence sont aussi nombreux, en proportion, à vivre en milieu défavorisé que favorisé, ce qui permet de conclure que le milieu de vie dans lequel le jeune évolue n’est pas associé à l’image corporelle. « L’ensemble de ces données confirme donc l’importance d’agir auprès de tous les élèves », mentionne-t-on dans l’étude.

« Au moment de l’enquête, près de six élèves sur dix (58 %) tentaient de perdre ou de contrôler (maintenir) leur poids, soit une proportion beaucoup plus élevée de filles que de garçons (70 % c. 46 %). » Les trois méthodes les plus utilisées par ces élèves, au cours des six derniers mois, sont de diminuer ou couper le sucre ou le gras (63 %), de s’entraîner de façon intensive (48 %) et de sauter des repas (28 %).

Les chercheurs indiquent que le recours aux méthodes impliquant une restriction alimentaire est une pratique plus courante chez les filles, alors que l’entraînement intensif et l’usage du tabac sont plus souvent utilisés par les garçons.

La Direction de santé publique de la Montérégie sonne l’alarme également sur le fait qu’un peu plus du tiers (35 %) des élèves ont eu recours à au moins une méthode présentant un potentiel de dangerosité pour la santé (suivre une diète à 1 000 calories, barres, ne pas manger pendant toute une journée, se faire vomir, prendre des laxatifs ou des coupe-faim, commencer ou recommencer à fumer, sauter des repas). Cette pratique est plus répandue chez les filles que chez les garçons (40 % c. 28 %).

Les solutions

Une des solutions soulevées par les chercheurs concerne l’estime de soi. En effet, les jeunes de la Montérégie ayant un profil plus favorable selon certaines habitudes de vie et déterminants de la santé (soutien social dans l’environnement familial, saines habitudes alimentaires, niveau activités physiques) sont davantage satisfaits de leur apparence.

« Environ 67 % des jeunes ayant un niveau élevé d’estime de soi sont satisfaits de leur apparence comparativement à moins de la moitié (49 %) chez ceux qui déclarent un niveau faible ou moyen. »

Les chercheurs ciblent donc les parents, l’école et la communauté afin de promouvoir une image corporelle positive, mais aussi les jeunes, car c’est entre eux que se poursuivent ou cessent les comportements discriminants à l’égard de l’image corporelle. Oser dire aux autres que l’on s’accepte comme on est et accepter la différence des autres permet les changements de mentalité à court, moyen et long terme.

Aussi, un élément encourageant, c’est que, bien que la publicité soit au cœur de ce problème d’image, quelques-unes de ces publicités encouragent les gens à s’accepter tels qu’ils sont et même… à célébrer leur différence!

 

 

 

 

 

Partager cet article