Près de 30 % des adolescentes de la Montérégie souffrent de détresse psychologique

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Par Daniel Hart
Près de 30 % des adolescentes de la Montérégie souffrent de détresse psychologique

Semaine de la santé mentale du 4 au 10 mai

À l’occasion de la Semaine nationale de la santé mentale qui se tient du 4 au 10 mai, la Direction de santé publique de la Montérégie a dévoilé les résultats d’une enquête effectuée auprès des jeunes fréquentant le secondaire.

Ceux-ci reflètent les réponses obtenues auprès de quelque 63 000 adolescents dont 5700 élèves du secondaire en Montérégie. Un premier constat ressort : près de trois adolescentes sur dix disent ressentir un niveau de détresse psychologique élevé, soit deux fois plus de filles que de garçons. En complément, les filles sont aussi deux fois plus nombreuses que les garçons à avoir reçu un diagnostic médical d’anxiété, de dépression ou de troubles de l’alimentation. En revanche, le Trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est diagnostiqué chez deux fois plus de garçons que de filles.

Les résultats de cette enquête amène la Direction de santé publique à se pencher de plus près sur la santé mentale des adolescents. « La détresse nous interpelle notamment parce qu’elle affecte beaucoup de jeunes. Elle est particulièrement présente chez les filles, surtout à la fin du secondaire. Les garçons, eux, sont moins portés à déclarer souffrir de détresse psychologique et à demander de l’aide, un phénomène que l’on observe aussi chez les hommes. Nous devons toutefois rester vigilants autant envers les garçons que les filles. Un jeune qui s’isole, dont les résultats scolaires baissent, qui manifeste moins d’énergie ou d’intérêt pour ses activités habituelles peut avoir besoin de soutien », fait valoir le directeur de santé publique de la Montérégie, Dr Jean Rodrigue.

Une bonne santé mentale se définit par un état de bien-être et d’équilibre dans lequel un adolescent peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir son parcours scolaire et contribuer à la vie de sa communauté. Les problèmes de santé mentale nuisent au fonctionnement personnel. Les troubles mentaux sont associés dans la plupart des cas à d’importants symptômes de détresse et à de la difficulté à fonctionner sur le plan personnel et social.

Un jeune qui s’isole, dont les résultats scolaires baissent, qui manifeste moins d’énergie ou d’intérêt pour ses activités habituelles peut avoir besoin de soutien Dr Jean Rodrigue, directeur de santé publique de la Montérégie.

En Montérégie, 13 % des élèves du secondaire ont reçu un diagnostic d’anxiété, de dépression ou de trouble alimentaire. Ces troubles mentaux sont plus présents chez les filles que chez les garçons. Ils sont plus répandus au fur et à mesure que les filles avancent en âge : 20 % des filles en cinquième secondaire en sont atteintes comparativement à 12 % en première secondaire. Vivre un épisode de troubles mentaux à l’adolescence prédispose les jeunes à en vivre d’autres à l’âge adulte.

Par ailleurs, le TDAH touche plus de garçons que de filles : 18 % comparativement à 10 %. Les garçons sont également plus nombreux que les filles à déclarer des comportements d’inattention avec ou sans hyperactivité, soit 34 % contre 29 %. À l’adolescence, le TDAH est souvent associé à des problèmes relationnels, de dépendance et à l’adoption de comportements à risque.

« L’adolescence est une période marquée par de nombreux changements et des périodes de transition importantes. En développant une relation positive et chaleureuse avec les adolescents, les parents et le milieu scolaire peuvent les aider à accroître leur estime d’eux-mêmes, développer leurs capacités d’adaptation aux changements et les aider à acquérir les compétences nécessaires pour vivre ce passage de la façon la plus harmonieuse possible », fait valoir Dr Rodrigue.

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