Au secours de la communauté de L’Isle-Verte

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Par Daniel Bastin
Au secours de la communauté de L’Isle-Verte
Ville de Sainte-Julie

Daniel Perron, directeur du Service de sécurité incendie de Sainte-Julie

Chaque homme, chaque femme qui embrasse la carrière de pompier est bien conscient que, tôt ou tard, il ou elle peut être amené à vivre des situations difficiles, tant sur le plan physique que psychologique. Être au service des citoyens leur fait vivre souvent de grands moments, mais aussi des expériences qui peuvent ébranler même les personnes expérimentées…

Le directeur du Service de sécurité incendie de la Ville de Sainte-Julie, Daniel Perron, a vécu de près les évènements tragiques de Lac-Mégantic puisque, à titre de directeur régional de l’Association des chefs en sécurité incendie du Québec (ACSIQ) et secrétaire du comité exécutif, il a été envoyé sur place afin de donner un coup de main aux pompiers et aux services d’urgence déployés à cet endroit maintenant connu de tous.

Quelques mois plus tard, il a été appelé à nouveau, cette fois sur les lieux du grave incendie qui a ravagé une résidence pour personnes âgées à l’Isle-Verte. « C’est malheureux à dire mais ce que nous avons fait à Lac-Mégantic nous a beaucoup servi. Les services en place, la sécurité civile; chacun savait quoi faire », soupire-t-il.

Il est arrivé alors que les flammes s’attaquaient pour une deuxième fois à l’immeuble. Malgré la tragédie, il faut faire le travail, mais il n’en reste pas moins que Daniel Perron a été secoué par ce qu’il a vécu à l’Isle-Verte. « Les gens de l’endroit ont été durement frappés parce que tout le monde connait une ou plusieurs victimes. Il y a un curieux sentiment qui nous habite quand on sait que des personnes sont décédées tragiquement à cet endroit. C’est comme un cercueil de glace pour une trentaine de personnes… On ne s’y habitue pas. »

                  Les gicleurs : un pompier privé

« ACSIQ demande une enquête publique au Commissaire aux incendies du Québec pour voir si on peut améliorer les choses à la suite de cette tragédie. Quant aux gicleurs dans les résidences, ça fait des années qu’on le demande. C’est comme un pompier privé. Ça n’arrête pas l’incendie mais on peut alors mieux contrôler le feu. »

« Des études prouvent que, dans les résidences pour personnes âgées aux États-Unis où il y avait des gicleurs, on ne dénombre pas plus de deux morts dans les immeubles similaires à celui de l’Isle-Verte… On parle beaucoup des coûts, mais il s’agit quant à moi d’un faux débat puisque le gouvernement met beaucoup d’argent dans les infrastructures, par exemple. Il faut avoir des priorités et cela peut passer par un crédit d’impôt ou une autre mesure qui incitera les gens à régler la situation », de conclure avec conviction le directeur.

 

 

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