Un nouvel outil très prometteur pour les élèves autistes

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Par Daniel Bastin
Un nouvel outil très prometteur pour les élèves autistes
Heyrick Chassé

Lancement de la campagne « Une tablette pour un sourire »

On parle de plus en plus d’autisme dans les médias et au quotidien, avec raison puisque les diagnostics du trouble du spectre de l’autisme ont augmenté de plus de 300 % en huit ans seulement au Québec…

Une lueur d’espoir point du côté de la Commission scolaire des Patriotes où un outil moderne muni d’applications convenant aux jeunes autistes a été utilisé avec succès dans six classes spécialisées. Les parents de ces élèves ainsi que les éducateurs ont pu alors constater dans le cadre de ce projet pilote que la tablette électronique est un outil d’apprentissage très prometteur pour les jeunes élèves autistes.

Devant ce résultat encourageant, la nouvelle Fondation Justine et Florence à lancé le 20 janvier dernier à Varennes la campagne « Une tablette pour un sourire » dont le but est d’offrir aux jeunes autistes de partout à travers la province 3 500 tablettes en cinq ans.

La porte-parole de la campagne est l’écrivaine de Longueuil, Kim Thúy, qui est également mère de Valmont, atteint d’un trouble du spectre de l’autisme. «Nous avons tous un potentiel mais ne possédons pas tous les moyens nécessaires pour le développer. Ce projet a la mission de fournir le plus de moyens possibles aux enfants qui ont besoin de ce soutien pour s’épanouir au mieux de leur capacité. Alors, c’est avec grand honneur que j’ai accepté l’invitation d’être porte-parole de cet important projet créé et porté par deux femmes et mères exceptionnelles. »

Forte augmentation en Montérégie

Plusieurs élus ont appuyé ce projet lors du lancement, dont le maire de Varennes, Martin Damphousse, et le ministre de la Sécurité publique et député de Verchères, Stéphane Bergeron, ce dernier précisant que les besoins se font particulièrement sentir sur le territoire. «La Montérégie est la région ayant récemment connu la plus forte augmentation du nombre d’enfants atteints d’un trouble du spectre de l’autisme. Il est naturel qu’une initiative aussi prometteuse voit le jour dans notre région, en espérant qu’il devienne un modèle pour l’ensemble des Québécois et puisse se développer partout au Québec. »

La Fondation Justine et Florence a été créée l’été dernier par mesdames Catherine Chevrette et Nancy Ménard-Cheng, elles-mêmes mère de deux filles atteintes d’un trouble du spectre de l’autisme. Elles ont alors constaté que les enseignants manquent parfois d’outils pour composer avec cette augmentation des cas à travers le Québec. Elles ont donc décidé de faire une différence et ont mis en place cette fondation avec l’espoir de voir grandir et s’épanouir les enfants atteints d’un tel trouble du développement.

 

Les cas d’autisme sont de plus en plus nombreux

Selon les études les plus récentes, les cas d’autisme sont de plus en plus nombreux partout dans le monde et le Québec n’y fait pas exception.

Selon une étude publiée le 30 mars 2012 par les « Centers for Disease Control and Prevention » américains, la prévalence de l’autisme atteint 1 enfant sur 88 aux États-Unis, contre 1 sur 110 précédemment.

En 2012, on comptait 18 000 diagnostics au Québec. Depuis 2009, les diagnostics du trouble du spectre de l’autisme (TSA) ont fait un bond de 23% par année. Une augmentation du taux de prévalence de plus de 300% en huit ans mérite qu’on y apporte une attention particulière.

En 2013, au Québec, selon les dernières statistiques, 1 % des enfants sont touchés. En 2010-2011, on comptait 8 318 enfants ayant un TSA scolarisés dans le secteur public. En 5 ans, soit entre 2005 et 2011, le nombre d’élèves atteints d’un TSA scolarisés dans le secteur public au Québec a doublé. C’est aujourd’hui la catégorie d’élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage la plus représentée au Québec.

Quoiqu’il en soit, l’autisme pose un défi majeur pour les enfants affectés, leurs familles et l’ensemble de la société. Le système de santé et le système scolaire manquent de ressources et peinent à dispenser des services adaptés.

 

UN défi majeur

L’autisme constitue un défi majeur pour les enfants touchés, leur famille, le système de santé et le milieu scolaire. Il s’agit d’un trouble neurologique complexe du développement de l’enfant caractérisé par des difficultés dans les interactions sociales et la communication ainsi que par des comportements rigides, restreints ou répétitifs. Ce trouble implique aussi des anomalies dans les domaines de la perception sensorielle, de l’attention et du développement moteur.

 

L’autisme se manifeste sous des formes et des degrés de gravité variés. D’ailleurs, on parle désormais des troubles du spectre autistique (TSA) pour désigner l’autisme et les troubles apparentés. Les enfants atteints présentent divers retards dans l’acquisition du langage, des habiletés sociales, de la motricité et plus généralement de l’autonomie fonctionnelle. Certains sont incapables de parler, même à un âge avancé. Ils éprouvent des difficultés d’apprentissage et des anomalies sur le plan cognitif. Leur comportement est souvent socialement inadapté. Ils vivent difficilement les changements et les nouveautés. Ils peuvent réagir anormalement à certains stimuli, comme certains bruits et contacts physiques. Ils vivent fréquemment des troubles du sommeil et des problèmes d’alimentation. Par-dessus tout, les enfants atteints d’autisme ont beaucoup de mal à entrer en contact avec les autres et à trouver leur place dans le monde qui les entoure.

Les causes exactes de l’autisme demeurent inconnues. Mais, il est généralement convenu que ce trouble est d’origine génétique. Il est possible que des facteurs environnementaux ou biologiques soient également en jeu. L’autisme est typiquement diagnostiqué avant l’âge de trois ans. Il touche environ un pourcent de la population et plus fréquemment les garçons que les filles.

Il n’existe aucun traitement curatif contre l’autisme. Toutefois, des interventions et programmes psycho-éducatifs adaptés sont susceptibles d’aider au développement à l’épanouissement des enfants affectés par l’autisme.

(Source : Fondation Justine et Florence)

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