Un outil éducatif pour contrer l’intimidation
Sylvie Demers est directrice générale de la Maison des enfants de Varennes depuis 2 ans et, à travers le service de courrier offert par son organisme, elle a pu être témoin de nombreuses confidences faites par les enfants.
L’intimidation vécue ou subie par les jeunes est un des sujets qui reviennent régulièrement dans ses lettre, mais, au fil des lectures, elle a pu constater quelque chose de très important qui est à la base du jeu du Coin-coin pour faire de la prévention et de la sensibilisation sur des sujets préoccupants pour les enfants.
« En lisant les lettres, j’ai remarqué que les enfants utilisaient souvent le mot intimidation mais à mauvais escient. J’ai constaté qu’ils ne connaissaient pas toujours bien la véritable signification de ce qu’est l’intimidation. Dans bien des cas, il s’agissait de conflit plutôt que d’intimidation et je voulais ramener tout ça à sa juste mesure », explique la directrice.
« La grande différence entre les deux est la répétition; il y a intimidation quand la situation se reproduit encore et encore. Par exemple, si deux enfants se disputent et que l’un lance le ballon à l’autre parce qu’il est choqué, ce n’est pas de l’intimidation : il s’agit d’un conflit. Par contre, s’il lance régulièrement son ballon à chaque récréation, là il s’agit de gestes d’intimidation. »
« Ca faisait déjà un bout que l’idée du jeu du Coin-coin me trottait dans la tête et quand j’ai réalisé que les enfants ne comprenaient pas bien la différence entre intimidation et conflit, je me suis dit qu’il s’agirait-là d’un bel outil pédagogique. J’en ai parlé à la Table de concertation Enfance-jeunesse des Seigneuries en mai 2012 et, après un an et demi de travail, nous avons pu produire cet outil dont nous sommes très fiers. »
« Je crois, par expérience, poursuit Mme Demers, que les jeunes qui vivent de gros cas d’intimidation ne se confient pas beaucoup par écrit, mais je crois qu’ils seront à même de s’ouvrir avec le jeu du Coin-coin. À l’intérieur du jeu, figure le nom des personnes et des ressources qui sont là pour aider les enfants dans de tels cas. »
« Il y a deux commissions scolaires qui se sont montrées très intéressées par cet outil et il est même possible que le centre d’écoute et de référence Jeunesse j’écoute ajoute cet outil sur son site internet afin d’aider encore plus efficacement les jeunes victimes d’intimidation. Ça aussi nous en sommes très fières », de conclure la bénévole avec un large sourire.
