Les infections transmissibles sexuellement pullulent chez les jeunes Montérégiens

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Par Daniel Hart
Les infections transmissibles sexuellement pullulent chez les jeunes Montérégiens

Entre 2004 et 2012, le nombre de cas de chlamydia a doublé sur le territoire de la Montérégie, passant à 3266, celui des gonorrhées a triplé, atteignant 222, et celui des syphilis a quintuplé, pour un total de 95.

Les jeunes âgés de 15 à 24 ans sont les personnes les plus touchées par les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS). En 2012, près des deux tiers des ITSS déclarées en Montérégie, plus de 2000 cas au total, ont affecté cette strate de la population. Ce phénomène dépasse les frontières de la région : il s’agit en fait d’une épidémie qui s’étend partout au Québec, note au passage Dre Jocelyne Sauvé, directrice de santé publique en Montérégie.

Si la chlamydia touche davantage de femmes, la gonorrhée infecte autant d’hommes que de femmes. Depuis les cinq dernières années, plusieurs cas de syphilis sont apparus chez les femmes, ce qui semble une nouvelle tendance remarquée dans le milieu de la santé. Comment expliquer cette propagation des ITSS un peu partout? « Les causes en sont multifactorielles : non seulement enseigne-t-on moins la sexualité dans les écoles secondaires, mais après les multiples campagnes de sensibilisation visant le sida dans les années ’90 et la découverte de médicaments contre le VIH, on a assisté à une banalisation des infections transmissibles sexuellement. Les rencontres anonymes dans les partys rave ou par le biais d’Internet font aussi partie des facteurs observés», détaille Dre Sauvé.

Dans sa stratégie pour conscientiser les étudiants aux risques des ITSS, la Direction de santé publique de la Montérégie vient de lancer un microsite appelé monprofilsexe.com qui s’adresse spécifiquement aux 18-24 ans. Le contenu est axé sur l’importance du dépistage lorsque les comportements sexuels entraînent le risque de contracter ce type d’infection. Il s’agit en somme de remplir un questionnaire et de  consulter les informations complémentaires qui s’y trouvent. Un volet se penche sur la promotion de l’usage du condom. « Pratiquement toutes les ITSS sont évitables. On peut arriver à les prévenir en utilisant le condom, en limitant le nombre de ses partenaires et en se faisant dépister », ajoute la directrice de santé publique.

Pratiquement toutes les ITSS sont évitables. On peut arriver à les prévenir en utilisant le condom, en limitant le nombre de ses partenaires et en se faisant dépister Dre Jocelyne Sauvé, directrice de santé publique de la Montérégie

La clinique de la santé du collège Édouard-Montpetit offre gratuitement depuis le mois de février dernier un service de dépistage des ITSS aux étudiants et aux membres du personnel de l’institution. À ce jour, un seul cas s’est avéré positif, a confirmé Dre Nathalie Delalay, médecin en poste à cette clinique.

Les pratiques sexuelles des jeunes adultes entraînent parfois des risques de propension de ce type de maladie. De nombreuses personnes ne ressentent aucun symptôme, en particulier les jeunes femmes. Puisqu’il n’y a aucun signe apparent, la transmission devient d’autant plus facile. Les comportements à risques continuent souvent de se produire par manque de connaissances. La relance de campagnes de prévention s’avère essentielle plus que jamais.

 

 

 

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