Depuis 1967, Georges Signori s’installe au clavier des grandes orgues de l’église Sainte-Famille afin d’accompagner les offices religieux, les cérémonies de mariage ou de funérailles.
Homme réservé et discret, ce musicien d’expérience a toujours pris à coeur cette responsabilité et conservé la même passion pour cet instrument de prédilection. Depuis le printemps dernier, il a cependant ralenti ses activités musicales en raison de son état de santé. Né en 1925, M. Signori a vu son énergie diminuer ces dernières années, ce qui ne l’empêche pas de continuer à jouer l’orgue durant la cérémonie liturgique à l’église le mercredi soir.
Afin de souligner sa contribution exceptionnelle comme musicien durant quatre décennies et demie, la paroisse Sainte-Famille compte lui rendre un hommage particulier le dimanche 30 septembre prochain, à l’occasion de la messe de 11 h 15. Ce sera l’occasion de nommer l’orgue de l’église en son honneur. Une plaque honorifique en bronze sera dévoilée. Elle sera par la suite installée sur le buffet de l’instrument qui prend place au jubé de l’église. Sur cette plaquette métallique sera inscrit : Les Grandes orgues Georges-Signori – En hommage à M. Georges Signori, organiste titulaire de la paroisse Sainte-Famille de 1967 à 2012. En 1996, en lien avec la Société du patrimoine de Boucherville, il a activement participé à l’installation de ces grandes orgues Casavant OPUS 3749.
Natif de Montréal, M. Signori a passé une partie de sa vie à Saint-Jean-sur-Richelieu où il a grandi. Tout jeune, il aimait la musique. Son père lui a fait suivre des cours de piano. Il a par la suite appris à jouer l’orgue avec Étienne Guillet. Au début de 1947, il est devenu organiste à Saint-Luc, près de Saint-Jean. Il a rencontré celle qui allait devenir son épouse, Alice Moreau, qui faisait partie de la chorale à l’église. De cette union est né un fils. Au total, M. Signori aura été titulaire d’un orgue à l’église pendant 65 ans. « Ça fait plus longtemps qu’il est sur le banc de l’orgue que la reine Élisabeth sur le trône de l’Angleterre », lance sur une note humoristique l’un de ses proches, l’abbé Jean-Pierre Camerlin.
L’idée de nommer l’orgue au nom de M. Signori a émergé du curé de la paroisse Sainte-Famille, Daniel Boivin. Ce type d’hommage s’inscrit dans une tradition européenne. Dans certains pays européens, il est fréquent d’identifier les grandes orgues d’une église au nom d’un titulaire qui a fait sa marque dans une paroisse. Un témoignage de reconnaissance qui devient alors permanent. Dans le cas de la paroisse Sainte-Famille, le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine a même donné son aval à cette initiative peu commune au Québec.
L’équipe en poste à la paroisse a invité les membres de la famille de M. Signori à assister à cette cérémonie honorifique qui se déroulera à l’occasion de la fin de semaine des Journées de la culture. Le curé Boivin et l’abbé Jean-Pierre Camerlin seront témoins de la passation de la clé de l’orgue au successeur de M. Signori. Une dizaine de candidats se sont montrés intéressés à occuper le poste de titulaire des grandes orgues au cours des derniers mois. Les responsables de la paroisse ont choisi de confier cette responsabilité à Denis Alain Dion, un maître en musique âgé dans la trentaine. Celui-ci s’est d’ailleurs déjà fait remarquer par la qualité de son jeu à l’occasion de cérémonies religieuses comme les messes de la Saint-Jean, lors de la fête nationale du Québec. M. Dion a composé une messe qui sera dédiée à M. Signori à l’occasion de cette journée mémorable.