Ce printemps à l’école primaire Aux-Quatre-Vents
Le directeur de l’école primaire Aux-Quatre-Vents de Sainte-Julie, Yannick St-Onge, est bien placé pour parler de l’activité physique chez les jeunes puisqu’il a déjà été professeur d’éducation physique. « Il y a quinze ans, les donnés nous démontraient que les jeunes Québécois étaient les enfants les moins actifs au Canada et, avec le temps, ça ne s’est pas amélioré. »
En effet, Christine Morency, agente de développement au transport actif pour la Société canadienne du cancer (SCC), a rappelé que le tableau n’est pas plus reluisant aujourd’hui. « Au cours des 40 dernières années, la marche a connu un grand déclin, en particulier auprès des enfants du primaire. »
« Dans le cadre de ses activités en prévention du cancer et promotion de la santé, la SCC s’est penchée sur la santé des jeunes et le portrait n’a rien de reluisant : diminution importante des activités physiques quotidiennes chez les enfants, notamment pour leur transport vers l’école, et surplus de poids chez plus d’un jeune sur cinq au Québec. Ce phénomène est particulièrement inquiétant quand on sait qu’il existe un lien entre surpoids et un risque accru de cancer. »
« Autobus terrestre »
C’est dans un tel contexte que la SCC s’est donné pour défi de développer un réseau de Trottibus au Québec afin d’encourager les jeunes et moins jeunes à intégrer la marche dans leur mode de vie.
Trottibus, c’est ce qu’on appelle un « autobus pédestre » qui permet aux jeunes élèves de marcher de leur maison à l’école en toute sécurité. Les responsables se sont inspirés d’initiatives similaires au Canada et ailleurs dans le monde. C’est ainsi que deux « Grands-trotteurs », c’est-à-dire des adultes bénévoles, prennent charge d’un groupe de huit à dix enfants de la maternelle à la troisième année, les « trottineurs », qui forment le Trottibus qui fonctionne au moyen d’horaires, de trajets et d’arrêts prédéterminés.
Un tel projet devrait voir le jour dès ce printemps à l’école Aux-Quatre-Vents et bénéficiera de la collaboration de la Ville de Sainte-Julie, L’Envolée centre d’action bénévole et Nature-Action Québec. Bien sûr, pour que ce projet fonctionne, il faut la collaboration des parents bénévoles, qui sont aussi à la base du succès de cette initiative.
Le projet peut compter sur un grand ambassadeur, Jean Béliveau, qui a marché pas moins de 75 500 kilomètres en 11 ans afin de faire la promotion de la paix pour les enfants du monde, traversant du même coup 64 pays répartis sur cinq continents. lors de son périple
« La marche peut vous mener loin! », a lancé l’homme de 56 ans lors du lancement du Trottibus à Sainte-Julie, voulant dire par là qu’elle peut ouvrir la porte à plusieurs bienfaits pour celui qui s’y adonne, dont l’acquisition de meilleures habitudes de vie.
Le réflexe de prendre l’auto
Pour beaucoup de familles, se déplacer en automobile est devenu un réflexe, même pour de très courtes distances. Selon de récentes études évoquées par la SCC, la part de marche pour les déplacements vers l’école primaire est passée de 45 % à 34 % entre 2003 et 1993. Trottibus est donc une des solutions pour aider à renverser cette tendance.
Un constat qu’a confirmé Suzanne Roy, mairesse de Sainte-Julie et présidente du Carrefour action municipale et famille. En 2007, lors de la mise en place du programme En toute confiance vers l’école, les responsables s’étaient rendu compte que les parents allaient porter leurs jeunes en auto puisqu’ils ne sentaient pas que leurs enfants étaient en sécurité sur le chemin de l’école puisqu’il y avait trop… de voitures! Cette grande spirale malsaine a cessé lorsque la Ville a mis en place des mesures afin de sécuriser les corridors scolaires et inciter les élèves à marcher ou pédaler pour aller à l’école.
476 enfants à Sainte-Julie sont donc invités à marcher sur le chemin de l’école tous les jours à bord du Trottibus et ses responsables espèrent que ce beau projet « marche » bien!
