Selon la Table régionale des organismes communautaires et bénévoles de la Montérégie

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Par Daniel Bastin
Selon la Table régionale des organismes communautaires et bénévoles de la Montérégie
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La Montérégie ne pourra pas supporter la réforme du ministre Barrette…

Selon la Table régionale des organismes communautaires et bénévoles de la Montérégie (TROC-M), la Montérégie ne serait pas en mesure de supporter la réforme telle que proposée par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, qui entend fusionner 19 établissements dans la grande région. La Table lance un cri d’alarme et ajoute que ce projet de loi mettra en péril l’accessibilité des services de santé et des services sociaux pour la population du secteur concerné.

L’organisme fait valoir qu’on retrouve en Montérégie 19 établissements dont 11 centres de santé et de services sociaux comportant plusieurs hôpitaux, des centres hospitaliers de longue durée, des centres de réadaptation et également un centre jeunesse. C’est donc dire que le nouvel établissement régional formé à la suite de cette réforme devrait assumer l’ensemble des fonctions en santé et services sociaux pour tout le territoire.

Or, la Montérégie compte une population de près de 1,5 million d’habitants répartis dans 210 municipalités sur un territoire de plus de 11 000 kilomètres carrés. « Comment pouvons-nous croire qu’un seul établissement de santé sera en mesure de planifier et organiser les besoins d’un aussi grand bassin de population? Le projet de loi stipule qu’un seul conseil d’administration sera imputable pour l’ensemble de la région. Un seul et unique conseil d’administration responsable de la mission des centres jeunesse (protection de la jeunesse), des centres hospitaliers, des services locaux communautaires (anciennement CLSC), des centres de réadaptation en déficience intellectuelle et physique, etc., et ce pour une population de 1 500 000 personnes. Nous pouvons imaginer que les réunions de ce conseil seront interminables, à moins que… à moins que le conseil d’administration concentre ses efforts, sa planification et ses décisions strictement sur les soins médicaux, les soins offerts dans les hôpitaux », souligne la Table dans un communiqué envoyé aux médias.

« Mais les organismes communautaires sont très bien placés pour savoir qu’il y a une vie avant et après le séjour à l’hôpital. Et présentement, l’accessibilité aux services qui améliorent et préservent la qualité de vie de notre population est déjà largement en péril. L’accessibilité se traduit par des services de proximité qui sont trop souvent loin des décideurs. Ceux-ci doivent bien connaître les besoins de leurs communautés respectives afin d’organiser et de planifier les services nécessaires. Comment pourront-ils relever ce défi dans une structure pareille? »

« Le ministre Barrette doit refaire ses devoirs. Oui, il faut améliorer notre système de santé et de services sociaux et pour cela, il faut agir en amont des problèmes de santé et de services sociaux, il faut de meilleurs services de maintien à domicile, il faut plus de services sociaux, de réadaptation, etc. Le projet de loi 10 ne semble pas être à la hauteur, et c’est même tout le contraire, ce projet de loi risque une fois de plus d’affaiblir le réseau là où les besoins sont les plus criants », de conclure le TROC-M.

 

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