Se réunir autour d’une bonne Table!

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Par Daniel Bastin
Se réunir autour d’une bonne Table!
La Table multiplie les échanges avec d’autres régions, comme ici avec l’organisme Sourire sans fin, de Saint-Rémi. Première rangée: Karine Gendron (Sourire sans fin), Lise Vézina (Action bénévole Varennes), Chantal Paquette (CAB Boucherville), Isabelle Boudreau (CLSC des Seigneuries). Deuxième rangée: Reine Bissonnette (chargée de projets de la Table), Nancy Tétreault (Ville de Boucherville), Nathalie Garand (Maison de l'Entraide de Sainte-Julie) et Jean-Pierre Messier (Centre d'entraide bénévole de Saint-Amable). (Photo : Courtoisie)

Le Portrait de l’impact socioéconomique des organismes présenté par la Corporation de développement communautaire de Marguerite-D’Youville en page 7 a permis de constater que ses membres ont un apport économique non négligeable, mais il a aussi rappelé que les organismes doivent en faire toujours plus avec moins…
La grande majorité des organismes, pour ne pas dire la totalité, essaient de répondre du mieux qu’ils peuvent aux besoins grandissants avec un budget plus que minimal. C’est le cas pour la Table de concertation en sécurité alimentaire des Seigneuries qui a notamment pour mission de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des personnes vivant de l’insécurité alimentaire afin de favoriser l’inclusion sociale… avec un budget total de près de 20 000 $!
Et des besoins alimentaires dans la MRC de Marguerite-D’Youville, pourtant considérée comme « riche », il y en a beaucoup, comme le constate Marie-Line Charron, directrice de la liaison communautaire pour Moisson Rive-Sud et membre de la Table. « Il y a seulement 10-15 ans, on pouvait dire que la clientèle était principalement composée d’assistés sociaux, alors qu’aujourd’hui, on voit des gens qui sont sur le marché du travail, mais le salaire minimum ne leur permet pas de subvenir à leurs besoins; il y a de plus en plus de personnes seules qui ne peuvent plus joindre les deux bouts; on voit des personnes âgées qui n’ont plus les moyens de manger convenablement, etc. »
À ses côtés, Nancy Leduc du Centre d’action bénévole de Contrecœur opine. Non seulement les visages de la pauvreté se multiplient, mais il y a aussi des problèmes structurels qui confinent parfois les gens dans leur situation de dépendance. « Il n’y a pas de logements sociaux à Contrecœur et c’est donc pénalisant pour les personnes à faibles revenus. Et si elles veulent avoir accès aux fruits et légumes frais, ça devient parfois compliqué parce qu’il n’y a pas de transport collectif et que les distances à marcher pour aller au supermarché sont parfois trop grandes pour elles. Ça devient dur dans ces conditions de s’en sortir! »
Cibler et appuyer
Dans un tel contexte structurel et budgétaire difficile, une des clés pour la Table de concertation en sécurité alimentaire des Seigneuries, c’est de cibler et d’appuyer les projets que veulent mettre en place les organismes sociocommunautaires de chaque municipalité afin de répondre efficacement aux besoins du milieu.
C’est ainsi que la chargée de projets, Reine Bissonnette, devient tutrice et accompagnatrice de ces initiatives afin qu’elles puissent voir le jour, comme la distribution de soupes réconfortantes à des clientèles cibles à Boucherville ou le jardin collectif à Saint-Amable, pour ne nommer que celles-là.
« À la Table, au-delà du geste d’aider à nourrir quelqu’un, il y a celui de donner des références afin de résoudre un problème. Il y a aussi le fait de briser l’isolement dont beaucoup de personnes souffrent parfois en silence. Il y a des échanges et parfois même de l’éducation afin de mieux aider les gens », explique Marie-Line Charron.
« Il y a même souvent des échanges intergénérationnels entre des aînés et des plus jeunes, échanges qui les enrichissent, renchérit Nancy Leduc. On peut voir aussi des transferts de connaissances culinaires, c’est-à-dire qu’on transmet les bonnes vieilles recettes de nos grands-mères! Et ce qui est spécial, c’est qu’une personne qui reçoit de l’aide devient parfois bénévole à son tour et c’est parfois un tremplin pour aller sur le marché du travail. »
À ces paroles, Isabelle Boudreau, organisatrice communautaire au CLSC des Seigneuries de Varennes, renchérit en ajoutant que la Table veut entre autres soutenir les personnes vivant de l’insécurité alimentaire, mais aussi les amener à briser cette situation de dépendance, à devenir autonomes; non pas juste leur donner un poisson à manger, mais bien leur apprendre à pêcher, comme le dit le proverbe.
Mais les membres de la Table constatent qu’il y a une crainte liée au manque de financement. « On l’entend de plus en plus, il y a une crainte pour l’avenir, pour la pérennité des organismes », souligne Marie-Line Charron dont le sourire ne masque pas les inquiétudes.
Les élections provinciales auront lieu à l’automne prochain et les annonces vont bientôt se succéder. Le milieu communautaire espère ardemment qu’il ne soit pas oublié afin qu’il puisse continuer d’aider ceux qui en ont besoin…

La liste des membres de la Table en sécurité alimentaire des Seigneuries
L’Action bénévole de Varennes, le Centre d’action bénévole de Contrecoeur, L’Envolée Centre d’action bénévole de Sainte-Julie, le Centre d’entraide de Saint-Amable, le Centre d’action bénévole de Boucherville, le CISSS de la Montérégie Est/CLSC des Seigneuries, le Comité d’entraide de Boucherville, la Corporation de développement communautaire de Marguerite-D’Youville, la Maison de l’Entraide de Sainte-Julie, Moisson Rive-Sud, Partajoie et la Ville de Boucherville.
Pour plus d’information : Isabelle Boudreau, organisatrice communautaire au Service de l’organisation communautaire ‒ Territoire Pierre-Boucher du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est ‒ Installation CLSC des Seigneuries de Varennes, 2220 boul. René Gaultier Varennes. 450 677-2917, poste 60 308.

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