Port de Montréal entend conserver l’archipel des Grandes battures Tailhandier

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Par Daniel Hart
Port de Montréal entend conserver l’archipel des Grandes battures Tailhandier
Les Grandes battures Tailhandier (Photo : Steve Troletti)

L’été dernier, la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) a entrepris une démarche auprès des instances fédérales afin qu’Ottawa cède au gouvernement du Québec l’archipel des Grandes battures Tailhandier pour qu’il soit annexé au parc national des Îles-de-Boucherville, son voisin immédiat. Or, selon un article publié le 10 février dans le quotidien Le Devoir, l’Administration portuaire de Montréal, qui a la responsabilité de ce territoire de 2,2 km 2, entend le conserver. Cet archipel compte cinq îles et des battures au coeur du fleuve.
Toujours selon Le Devoir, Québec verrait d’un bon oeil que les terrains gérés par le Port de Montréal deviennent partie prenante du parc des Îles-de-Boucherville. Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) compte toutefois réaliser une étude avant de statuer sur la possibilité d’inclure les battures Tailhandier et les cinq petites îles connexes au territoire du parc. Il lui faudra à cet égard valider l’intérêt de l’Administration portuaire de Montréal à transférer cette zone au parc national de la Sépaq. En d’autres termes, cela est loin d’être acquis.
Depuis les années ’70, l’organisme responsable de ce bout de territoire a protégé et restauré les petites îles à des fins de conservation. Depuis 2008, il effectue dans cet archipel des travaux de revégétalisation et d’aménagement de l’habitat du poisson.
Directeur général de la Société pour la nature et les parcs du Canada, section Québec, Alain Branchaud voit d’un autre oeil le geste de l’APM. Il s’agirait plutôt d’un as dans la manche pour le gestionnaire de l’archipel. Dans l’étude d’impact rédigée pour le projet de terminal de conteneurs de Contrecoeur, il est question que l’APM mette à profit les travaux d’habitat permettant à la faune aquatique de se reproduire en compensation pour les pertes d’habitats du poisson au futur terminal.
Même si la gestion de l’archipel des battures relève du Port de Montréal, le véritable propriétaire des lieux demeure Transports Canada. Ce ministère fédéral ne prévoit toutefois pas s’interposer pour faire changer le cours des choses. Par ailleurs, dans le dossier du parc national urbain de la Rouge, à Toronto, Ottawa avait eu son mot à dire. Depuis 2015, Transports Canada a remis 40,1 km2 de terres à Parcs Canada. Ce projet est géré de concert avec le gouvernement ontarien.

 

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