La lutte contre le phragmite s’intensifie au parc des Îles-de-Boucherville

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Par Daniel Hart
La lutte contre le phragmite s’intensifie au parc des Îles-de-Boucherville
Les Amis du parc national des Îles-de-Boucherville ont accueilli des experts afin de faire le point sur divers travaux exécutés sur le territoire du parc.

Le roseau commun, une plante herbacée envahissante, prend de plus en plus de terrain au parc des Îles-de-Boucherville. « Le phragmite est omniprésent dans le parc : il s’étend sur environ 100 hectares. Il s’agit de la plus importante roselière du genre au Québec », observe Sam Karathanos, agent de recherche à l’Institut de recherche en biologie végétale. Conférencier invité par les Amis du parc national des Îles-de-Boucherville, cet expert a fait le point sur les travaux qui ont été faits au parc pour la gestion du roseau.
En se déployant sur les terres, le phragmite éloigne les autres plantes qu’il envahit, ce qui a pour conséquence de modifier l’habitat des espèces fauniques qui étaient là auparavant. Des spécialistes ont donc testé différentes approches pour freiner sa propagation : ensemencement, excavation et enfouissement, bâchage, fauches répétées et même badigeonnage contrôlé d’herbicide. Les résultats ont parfois été efficaces à 99% et dans d’autres cas à 50% seulement. D’autres tests sont prévus cette année pour poursuivre cette lutte.
Baux agricoles
Autre invitée à cette rencontre, Manon Carignan de la Direction des parcs nationaux du Québec a expliqué certaines dispositions des baux accordés pour 15 ans aux agriculteurs qui exploitent des terres sur l’île Grosbois et l’île de la Commune. Ceux-ci ont à mettre en place des conditions de pratique agricole en amélioration continue par exemple sur la gestion de l’eau. Ils ont à réaliser un plan de drainage et à indiquer les aménagements qui y seraient conformes, conserver des bandes riveraines d’au moins trois mètres et les aménager afin de favoriser la biodiversité.
Au cours des cinq prochaines années, ils auront à élaborer un système de rotation de trois cultures, semer des engrais verts à la suite de récoltes hâtives, effectuer un travail réduit du sol et implanter des haies brise-vent là où ce sera nécessaire. Par ailleurs, il leur faudra diminuer les quantités de fertilisants et de pesticides et prioriser la lutte aux ennemis de la culture avec des agents biologiques.
En début de réunion, la responsable du service de la conservation et de l’éducation au parc des Îles-de-Boucherville, Nathalie Rivard, a fait un survol des travaux de restauration des terres agricoles qui n’étaient désormais plus exploitées sur le territoire du parc. Celle-ci a également fait savoir que des milliers de frênes étaient actuellement attaqués par l’agrile. Les autorités du parc n’entendent pas intervenir contre le phénomène et laissent la nature suivre son cours.

 

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