L’efficacité du vaccin contre la grippe inquiète à nouveau cette année

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Par Daniel Bastin
L’efficacité du vaccin contre la grippe inquiète à nouveau cette année
Le signal d’alarme s’est fait entendre en Australie où la saison de la grippe a été très éprouvante en raison de la prédominance des souches A(H3N2) et B du virus de l’influenza. (Photo : iStock)

Certaines informations donnent à croire que le vaccin contre la grippe serait peu efficace contre une souche dominante cette année, ce qui pourrait causer un plus grand nombre d’hospitalisation et, ultimement, de décès…
Le signal d’alarme s’est fait entendre en Australie où la saison de la grippe a été très éprouvante en raison de la prédominance des souches A(H3N2) et B du virus de l’influenza. Dans son bilan (NDLR : les saisons sont inversées par rapport au Canada), le ministère de la Santé australien a indiqué que les laboratoires avaient découvert deux fois et demie plus de souches de grippe que l’an dernier.
On indique dans le bilan que le vaccin a protégé seulement 10 % des gens, soit beaucoup moins que le taux de protection qui se situe habituellement entre 40 et 50 % lors des bonnes années. Ce faisant, son efficacité a été jugée « faible » par les autorités australiennes, ce qui a causé une hausse du nombre d’hospitalisations en raison des effets de la grippe et une augmentation des décès, en particulier chez les aînés.
Il est important toutefois de préciser que le taux de décès est semblable à celui des dernières années dans cette partie du globe, une fois comparé au nombre de cas de la maladie. Autrement dit, comme il y a plus de cas, il y a donc plus de décès rapportés, mais la proportion est similaire avec ce qui a été observé par le passé.
Au Canada
Il faut savoir que le vaccin offert cet automne au Canada contenait les mêmes souches du virus que celui distribué en Australie, soit A(H3N2), B/Phuket et A(H1N1). Cela veut dire que si les souches de la grippe qui ont frappé l’Australie se propagent jusqu’ici, il est donc fort probable que l’efficacité du vaccin soit lui aussi limité.
L’Alberta suit pour sa part la situation de très près alors que la Dre Lynora Saxinger, spécialiste en maladies infectieuses à l’Université de l’Alberta, avertit que la situation vécue en Australie rappelle que les professionnels de la santé du Canada doivent se préparer au pire.
Elle précise qu’il n’est pas encore possible de savoir si les conditions vécues seront les mêmes au Canada, mais il faut s’attendre à une année difficile. Elle précise qu’il y a de bonnes raisons de se faire vacciner, malgré l’inefficacité du vaccin contre la souche dominante, car il protège à 60 % contre d’autres souches, comme le H1N1 et l’Influenza B. Elle ajoute que le vaccin aide aussi à réduire la gravité des symptômes associés à la souche H3N2.
Même son de cloche du côté de la ministre de la Santé de l’Alberta, Sarah Hoffman, qui répète que la meilleure façon de se protéger est de se faire vacciner. Ses services affirment qu’il est trop tôt pour se prononcer sur l’efficacité du vaccin antigrippal, alors que plusieurs souches circulent actuellement dans le sud de cette province.
Rappelons en terminant qu’au Canada, l’efficacité du vaccin s’est trouvée diminuée au cours des dernières années en présence d’un virus de type A(H3N2). Pour ce qui est du Québec plus précisément, un rapport publié par le ministère de la Santé indique que l’efficacité du vaccin pour la saison 2016-2017 a été de 37 % contre la grippe de souche A(H3N2) et de 73 % contre l’influenza de souche B.
Selon le plus récent bulletin grippal de Santé Canada, qui couvre la période du 19 au 25 novembre, le virus a commencé à se répandre au pays, particulièrement dans le sud de l’Alberta et de l’Ontario, avec une prédominance de la souche A(H3N2).

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