La Maison des jeunes (MDJ) de Varennes célèbre ses 30 ans d’existence cette année et cet anniversaire sera souligné en grand le vendredi 21 février prochain au Centre musical Haute gamme.
Lorsqu’on parle de Maison des jeunes en général, les réactions sont souvent partagées, allant de commentaires positifs à ceux beaucoup moins élogieux. Le directeur général de l’organisme communautaire varennois, Frédéric Beauregard, croit pour sa part que ces MDJ sont surtout victimes de préjugés de la part de citoyens qui, bien souvent, n’ont jamais mis les pieds dans un de ces endroits avant de se faire une idée plus juste…
À la tête de la MDJ de Varennes depuis dix ans, Frédéric Beauregard croit sincèrement qu’elle répond à un réel besoin pour les jeunes de 12 à 17 ans du secteur, offrant à ceux-ci l’occasion de socialiser avec leurs amis, en plus d’avoir un lieu où ils peuvent se sentir écoutés et valorisés.
Sans jugement
« Les jeunes viennent ici avec un besoin à combler d’une certaine façon. Ils cherchent souvent un lieu pour se rencontrer et échanger entre eux ou s’adonner à différentes activités comme les jeux, la table de billard, etc. »
« Mais, quoi qu’ils cherchent, ce qui est important ici, c’est que les jeunes puissent entrer sans qu’ils soient jugés, sans porter de jugement sur quoi que ce soit. On les accueille tels qu’ils arrivent; qu’ils viennent d’un milieu défavorisé ou non; qu’ils se sentent bien ou non… On respecte les jeunes et le lien de confiance, essentiel, se développe rapidement et ils en viennent naturellement à se confier quand ils en ressentent le besoin », explique Frédéric en précisant que près de 5 500 ados ont traversé les portes au cours de la dernière année seulement.
« Il ne faut pas oublier qu’un adolescent est en phase importante de transition et c’est loin d’être facile pour eux. Ils vivent souvent leurs premiers amours, leur première relation sexuelle, leur passage au secondaire, puis au cégep, leur première consommation parfois… Pour eux, le relationnel est extrêmement important : avec leurs amis surtout, mais aussi avec leurs parents, leurs professeurs, etc. Ça vient avec beaucoup de questionnements, de doutes et d’inquiétudes, c’est lourd parfois. »
Respect
Le jeune est respecté, mais le respect doit aller dans les deux sens, assure le directeur général. « C’est important de mettre des limites et qu’elles soient claires; il ne faut pas juste être celui qui est cool. Tout part du respect mutuel. Mais si on a un cas problème, l’expulsion est le dernier recours parce que ça cache peut-être quelque chose et on va essayer de mieux comprendre. »
Frédéric Beauregard est fier du chemin parcouru depuis 30 ans, en particulier au cours des dix dernières années, car la MDJ a su faire sa marque dans la communauté, et pas seulement auprès des jeunes.
« Nous sommes d’une certaine façon des leaders dans la communauté varennoise et même au-delà. Le récent projet de cinq intervenants de milieu œuvrant dans l’ensemble de la MRC et coordonné par nous en est un exemple concret, car il s’agit d’un partenariat d’envergure avec de nombreux intervenants de divers milieux.
Ce qui nous rend fiers également, c’est que le lien de confiance dépasse la relation avec les jeunes puisque même les parents nous appellent pour avoir nos conseils, voir si leur jeune est “normal”, savoir ce qu’on ferait dans ce cas-là, etc. »
Fierté
Un grand travail a été entrepris il y a quelques années au sein de la MDJ de Varennes afin d’élaborer une déclaration de principes. « Nous avons travaillé pendant près de trois ans pour faire en quelque sorte notre constitution qui définit ce que nous sommes; ce en quoi nous croyons et ce en quoi nous nous engageons. Nous adhérons tous à cette déclaration de principes qui se reflète dans chacun de nos projets. »
Il ajoute qu’une des difficultés à surmonter régulièrement provient du financement parce que la direction n’a pas les moyens de garder aussi longtemps qu’elle le souhaiterait tous ses employés qui vont souvent ailleurs afin d’être mieux rémunérés.
« Nous n’avons tout simplement pas les moyens de rivaliser avec d’autres secteurs, mais ceux qui restent avec nous croient beaucoup à l’approche communautaire et sont vraiment impliqués dans le milieu. Je tiens à souligner que c’est exceptionnel de pouvoir compter sur quelqu’un comme Yanick Legault qui travaille avec nous depuis quinze ans maintenant. »
« Yanick est coordonnateur de programme et il se sent à l’aise dans notre environnement. Il donne sa pleine mesure et, comme il est de Varennes, il a sa communauté à cœur. C’est stimulant de travailler avec quelqu’un comme lui parce qu’on le fait en complémentarité. Yanick est très proche des jeunes et il arrive souvent avec des projets, des idées qui stimulent les ados et, moi, je dois chercher les moyens financiers ou autres pour les réaliser. »
Lors de la soirée du 30e anniversaire présidée par le conseiller municipal Gaétan Marcil, un hommage tout particulier sera rendu à Yanick pour son engagement des quinze dernières années.
« C’est sûr qu’il y aura beaucoup de fierté lors de cette soirée anniversaire! », de lancer Frédéric Beauregard avec un large sourire avant de retourner à ses nombreux dossiers.
