La détresse psychologique touche deux fois plus de filles que de garçons…

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Par Daniel Bastin
La détresse psychologique touche deux fois plus de filles que de garçons…
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Enquête québécoise de la santé des jeunes du secondaire

Plus de 5 700 élèves de la Montérégie ont été questionnés dans le cadre de l’Enquête québécoise de la santé des jeunes du secondaire (2011) et les résultats de cette étude démontre que la détresse psychologique touche beaucoup plus les filles que les garçons, soit 29 % contre 16 %, et que cet écart entre les sexes se maintient tout au long du secondaire…

Par détresse psychologique, les auteurs de l’enquête présentée par l’Agence de la santé publique de la Montérégie précisent qu’elle « se caractérise par un ensemble d’émotions négatives ressenties par un individu qui, lorsqu’elles se présentent avec persistance, peuvent donner lieu à des troubles mentaux tels que la dépression et l’anxiété. »

« Contrairement à ces derniers, l’indice de détresse psychologique n’est pas une évaluation diagnostique d’un trouble psychiatrique. Il permet plutôt d’estimer la proportion des personnes dont les symptômes d’ordre affectif sont assez nombreux et fréquents pour les affecter dans diverses sphères de leur vie sociale. À ce titre, il constitue un bon indicateur de l’état de santé mentale d’une population. »

Il est important de préciser que cet écart de près du double entre les sexes s’explique en partie parce que les garçons ont moins tendance à s’avouer en situation de détresse et aussi parce qu’ils ne sont pas portés à consulter ou demander de l’aide. Ces comportements observés chez les garçons pourraient être modifiés en les incitant à mieux communiquer leurs émotions et à les accepter, mais il faut envisager ces changements sur un horizon à plus long terme.

TDAH plus courant chez les garçons

L’étude permet de constater également que l’anxiété, la dépression et le trouble de l’alimentation sont également plus fréquents chez les filles de la Montérégie. On ajoute qu’au deuxième cycle du secondaire, deux fois plus de filles rapportent un diagnostic médical pour au moins un de ces troubles, alors que l’anxiété demeure le trouble mental le plus prévalent chez nos jeunes du secondaire.

Par contre, contrairement aux autres problèmes de santé mentale et aux troubles mentaux, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est plus fréquent chez les garçons que chez les filles.

Le document fait état que près du tiers (32 %) des élèves du secondaire rapportent des comportements d’inattention avec ou sans hyperactivité et, parmi ceux-ci, la moitié déclare avoir reçu un diagnostic pour le TDAH.

Les auteurs soulignent que les problèmes de santé mentale et les troubles mentaux ont plusieurs conséquences pour les adolescents, que ce soit isolement, relations difficiles avec les amis et la famille, problèmes de consommation, violence, difficultés scolaires ou idées suicidaires.

Ils rappellent que l’adolescence est une période caractérisée par des changements, des bouleversements et des premières fois. Parmi ceux-ci, la puberté, l’entrée au secondaire, les premières relations amoureuses, le besoin grandissant d’autonomie, l’initiation à la consommation d’alcool et de drogues, le choix d’une orientation professionnelle peuvent s’avérer stressants et affecter l’équilibre des jeunes.

« Pour certains adolescents plus vulnérables, cette étape de la vie peut les mener à développer leurs premières manifestations d’anxiété, des troubles alimentaires ou des symptômes de dépression. Pour toutes ces raisons, il importe d’agir durant cette période », est-il mentionné.

Ressources

Les parents sont bien sûr les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants, mais les auteurs ajoutent que les écoles, les CSSS, les organismes communautaires et les municipalités sont des acteurs importants qui peuvent aussi agir positivement sur la santé mentale des adolescents. La clé est la communication et de ne pas hésiter à avoir recours aux ressources disponibles dès que possible.

Parmi ces ressources, il faut savoir que le comité de parents de la Commission scolaire des Patriotes organise une conférence sur le programme Solidaires pour la vie, en partenariat avec la Fondation des maladies mentales, le 29 avril prochain à 19h30 à l’école secondaire De Mortagne.

 

 

 

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