Cette année, la Colonie des Grèves à Contrecoeur célèbre son 100e anniversaire de fondation, mais il y a quelques années, la direction se demandait si la plus ancienne colonie de vacances francophone en Amérique du Nord allait un jour souligner cet événement…
Durant les années 1990 et au tournant des années 2000, les camps de vacances au Québec ont subi les contrecoups des profonds changements qui ont littéralement transformé les familles de la province, amenant un questionnement sur leur mission première. Certains dirigeants ont alors choisi la voie de la spécialisation pour traverser ces turbulences, puisque les camps généralistes, comme celui de Contrecoeur, étaient lentement mais sûrement sur le déclin.
En 2006, la direction et le conseil d’administration ont donc pris le taureau par les cornes parce que la Colonie des Grèves risquait sérieusement de fermer ses portes. Ils ont décidé de garder leur mission première qui est d’offrir à tous les enfants, sans égard à leur situation économique, un endroit de loisirs et de culture où ils peuvent pleinement se développer et s’épanouir.
Les dirigeants ont également décidé de ne plus être juste un camp de vacances mais bien un centre de vacances, offrant des services à l’année pour les familles et les organismes, tout en procédant au renouvellement de leurs équipements et commodités. Ils se sont notamment entendus avec les responsables du parc régional des Grèves pour littéralement doubler la longueur des pistes disponibles pour le ski de fond, la raquette et la marche, celles-ci passant de 10 à 20 km.
Mais pour concrétiser tout ça, il faut de l’argent, pas juste de la bonne volonté! C’est ainsi qu’ils ont mis en place une importante campagne de financement présidée par Bernard Landry. L’ex-premier ministre a été des plus efficaces puisqu’en huit mois, lui et son équipe ont pu amasser pas moins de 350 000 $. De plus, la direction de la Colonie a décidé de vendre pour 500 000 $ une portion de terrain de 65 hectares à la Ville de Contrecoeur et à Nature-Action Québec afin de constituer une aire protégée à perpétuité.
Ensemble pour les jeunes
« Nous avons pu mettre, je dirais, un peu d’amour à l’intérieur de la Colonie! », explique en souriant la directrice, Nancy Annie Léveillée. « Nous avons pu investir un demi-million de dollars pour le toit, la plomberie, changer les matelas, rénover une partie de l’intérieur, etc. Du dehors, ça ne saute pas aux yeux mais il y aura aussi un peu d’amour à l’extérieur puisque des travaux sont prévus! Toutefois, ceux qui connaissent la Colonie et qui sont entrés peuvent constater la différence. »
La population, les entreprises et les différents partenaires ont bien répondu à l’appel lancé lors de la campagne de financement, comme ce fut le cas pour le CLD de Marguerite-D’Youville. En 2009, le centre local de développement a accordé 10 000 $ via son Fonds de développement des entreprises en économie sociale pour des améliorations au chalet, notamment pour l’ameublement, de même que pour une campagne de publicité afin de ramener la Colonie dans les faveurs des familles.
En 2010, Le CLD a encore donné 10 000 $ pour aider à l’aménagement de l’auberge et pour renouveler le plateau d’activités. Puis, en 2011, un montant de 15 000 $ permettra bientôt de transformer un des dortoirs en auberge. « Sans eux, sans les partenaires, nous n’aurions pas pu réussir à atteindre nos objectifs », explique Mme Léveillée.
« Il y a de moins en moins de camps de jours accessibles aux les familles défavorisées, alors qu’il y a de plus en plus de familles défavorisées. Ils iraient où ces enfants si on changeait notre vocation? C’était important de maintenir notre mission et, avec cette aide, nous pouvons regarder notre avenir avec confiance! »
Et les résultats ont été spectaculaires puisqu’en quelques années, le nombre de jour/visiteur est passé de 25 000 à 60 000 pour la Colonie qui offre cinq salles à louer, sept chalets, deux dortoirs, une auberge, sans compter que sa programmation des activités est plus vaste que jamais.
Et c’est donc avec fierté qu’on célébrera les 100 ans d’existence de la Colonie des Grèves à Contrecoeur cette année!
