Hausse inquiétante de la valeur des pertes financières liées aux fraudes sur Internet

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Par Daniel Bastin
Hausse inquiétante de la valeur des pertes financières liées aux fraudes sur Internet
Environ 80 000 personnes sont victimes d’hameçonnage au quotidien dans le monde et, selon le Centre antifraude du Canada, il s’agit du type de fraude sur Internet ayant fait le plus de victimes au Québec en 2017. (Photo : iStock)

Le mois de mars évoque l’éveil du printemps, la température qui devient plus douce et les journées qui rallongent, mais c’est aussi, dans un registre moins poétique, le mois de la prévention de la fraude.
La Sûreté du Québec (SQ) a lancé récemment sa campagne nationale 2018 qui se déroulera sous le thème « Personne n’est à l’abri de la fraude », alors que de nombreux Québécois sont victimes de fraude, ce qui occasionne non seulement des pertes financières considérables, mais également des répercussions psychologiques pour ces derniers.
Les responsables rappellent que, depuis plusieurs années, ils constatent une hausse de la valeur des pertes financières liées aux fraudes sur Internet. Elles se chiffraient à 4,9 M$ en 2016, comparativement à 6,5 M$ en 2017. Ils ajoutent que l’accessibilité et l’omniprésence de l’utilisation du Web dans nos vies permettent une porte d’entrée facile pour les fraudeurs.
Lors du lancement de la campagne, les porte-paroles de la SQ ont précisé qu’environ 80 000 personnes sont victimes d’hameçonnage au quotidien dans le monde et, selon le Centre antifraude du Canada (CAFC), il s’agit du type de fraude sur Internet ayant fait le plus de victimes au Québec en 2017.
Cela ne doit pas nous surprendre puisque, selon l’Enquête québécoise sur l’accès des ménages à Internet réalisée par l’Institut de la statistique du Québec en 2016, 88 % des Québécois utilisent Internet. Parmi les internautes, 94 % d’entre eux envoient ou reçoivent un courriel – soit l’activité la plus effectuée – et 84 % magasinent en ligne.
On ajoute que le Centre antifraude du Canada estime recevoir une moyenne de seulement 5 % des plaintes de victimes de fraudes au pays. Ce bas taux de dénonciation pourrait s’expliquer notamment par l’embarras ou la honte des victimes; les fraudeurs tirent profit de ce sentiment pour poursuivre leurs activités en toute impunité.
Tout acte frauduleux doit être signalé
Cette 14e édition de la campagne vise à rappeler aux citoyens que les fraudeurs font preuve d’une grande habileté et utilisent une variété de stratagèmes pour manipuler leurs victimes. Bien que de nombreuses équipes spécialisées travaillent quotidiennement à combattre les divers types de fraudes, la vigilance et le travail de prévention demeurent les meilleures protections, ajoutent les porte-paroles.
Les responsables de la campagne soulignent que les fraudeurs misent généralement sur la méconnaissance, la vulnérabilité, le sentiment d’urgence et la pression pour arriver à leurs fins. Puisque de nouvelles formes de stratagèmes apparaissent tous les jours, les citoyens doivent adopter des comportements sécuritaires afin de se prémunir contre les fraudeurs. Ils doivent faire preuve d’un scepticisme vis-à-vis les offres trop attirantes, valider l’information, s’interroger sur l’appât du gain trop facile et surtout, ne pas céder à la pression.
La SQ précise que plusieurs activités de sensibilisation sont prévues sur le territoire afin de mieux renseigner la population en matière de fraude. Ainsi, jusqu’au 31 mars prochain, les volets suivants seront abordés, soit le vol et les fraudes d’identité; les fraudes par cartes de paiement; les fraudes de « paiement en trop » et « paiement urgent »; la contrefaçon de billets de banque.
On précise que tout acte frauduleux doit être signalé à son service de police local. Rappelons que la fraude est un acte criminel. Qu’elle soit commise sur Internet, par téléphone ou en personne, elle doit être signalée le plus tôt possible aux policiers et au Centre antifraude du Canada au 1-888-495-8501.
Au Québec, la campagne nationale est organisée dans le cadre d’une collaboration entre la Gendarmerie royale du Canada, la Sûreté du Québec, le Service de police de la Ville de Montréal, le Service de police de l’agglomération de Longueuil, le Service de police de la Ville de Québec, le Service de police de Laval, en partenariat avec la Banque du Canada et le Bureau de la concurrence.

Fraude du « paiement en trop » et du « paiement urgent »
La fraude du « paiement en trop » consiste en différents stratagèmes s’accompagnant généralement de chèques frauduleux (falsifiés, contrefaits ou volés) ou de faux avis de virement.
Il s’agit de stratagèmes visant, par exemple, à :
• Vous offrir un faux emploi;
• Payer un article que vous vendez à un prix plus élevé (ex.: site de petites annonces);
• Vous offrir le remboursement d’un solde payé en trop en vous invitant à cliquer sur un lien d’un fournisseur (ex.: de téléphonie, d’Internet, etc.) ou d’un service public (ex.: municipalité, agence gouvernementale, etc.).
La contrefaçon des billets de banque
L’argent comptant est un moyen commode et rapide de payer ses achats. Comme il s’agit d’un mode de paiement utilisé par tous, celui-ci intéresse les faussaires. Chaque fois que vous acceptez un billet de banque sans le vérifier, vous risquez d’être victime de contrefaçon.
Que vous soyez caissier ou client, vous pouvez aider à empêcher les faux billets d’entrer en circulation. Les commerçants victimes de fraude subissent des pertes dont ils répercutent souvent le coût sur les consommateurs.
Les billets de banque canadiens sont pourvus d’éléments de sécurité qui sont faciles à vérifier et difficiles à contrefaire. Toutefois, les billets de banque ne sont sûrs que si vous les vérifiez. Si vous connaissez bien vos billets, vous pourrez détecter un faux en un coup d’œil.
Pour des informations sur la prévention de la contrefaçon de monnaie, communiquez avec la Banque du Canada au 1-800-303-1282, ou visitez www.banqueducanada.ca/billets.
Fraude par cartes de paiement (crédit ou débit)
La fraude par carte de paiement englobe les fraudes commises en utilisant des cartes de crédit et débit, ou les informations de celles-ci, afin d’obtenir des fonds ou se procurer des biens.
À l’extérieur de Montréal, communiquez avec Échec au crime, au 1-800-711-1800, ou visitez www.echecaucrime.com.

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