Douze jours d’action pour éliminer les violences faites aux femmes

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Par Daniel Bastin
Douze jours d’action pour éliminer les violences faites aux femmes
La population est invitée à porter le ruban blanc en guise de non-violence et de paix lors de la campagne des douze jours d’action contre les violences faites aux femmes qui se déroule du 25 novembre au 6 décembre. (Photo : iStock)

Les organismes communautaires Entre Ailes Sainte-Julie et Contact’L de Varennes font partie de la Table de concertation en matière de violence conjugale et d’agression sexuelle de l’agglomération de Longueuil et de la MRC de Marguerite-D’Youville qui invite la population à porter le ruban blanc en guise de non-violence et de paix lors des douze jours d’action contre les violences faites aux femmes, campagne qui se déroule du 25 novembre au 6 décembre.
La Table regroupe les organismes Carrefour pour Elle; La Traversée; Le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels de la Montérégie; le Pavillon Marguerite de Champlain; le Centre des femmes de Longueuil; le Com’Femme; Contact’L de Varennes; Entre Ailes Sainte-Julie; le Centre jeunesse de la Montérégie-DPJ; le CISSS Montérégie Centre et le CISSS Montérégie Est; L’Émissaire; L’Entraide pour hommes; la Régie intermunicipale de police Richelieu/Saint-Laurent et le Service de police de l’agglomération de Longueuil.
Durant douze jours, ses membres veulent rappeler que beaucoup de travail reste à faire afin de sensibiliser la population aux différentes problématiques de violence vécues par les femmes.
Un Non est un Non en droit criminel
Les récentes allégations d’agression sexuelle du député Gerry Sklavounos à l’endroit d’Alice Paquet ont provoqué bien des remous et ont rappelé de brutale façon cette réalité. « Il existe encore tant d’idées préconçues et de mythes quand il s’agit des crimes à caractère sexuel qu’on a tôt fait de revictimiser les femmes en leur imposant le fardeau de démontrer qu’elles ont agi correctement et parfaitement en toute circonstance. Les mythes et les fausses croyances minimisent la gravité de la violence à caractère sexuel et embrouillent notre compréhension du consentement », ont indiqué Catherine Cartier, directrice générale du CAVAC de la Montérégie et Pierre Ménard, directeur général de La Traversée.
« La notion de consentement est au centre des crimes à caractère sexuel. Beaucoup d’encre a coulé relativement à cette importante notion. Mais résumons-la ainsi : un NON est un NON en droit criminel canadien. Et ce NON peut survenir à tout moment, et ce, même après un début de consentement. Aucune drogue, médicaments ou alcool ne peut autoriser un agresseur à disposer du corps d’une femme sans son consentement. Que cette femme soit habillée de façon séduisante, qu’elle ait invité l’agresseur chez elle, qu’elle soit travailleuse du sexe, qu’elle soit sa conjointe, ne permet pas à l’agresseur d’agir. Il doit comprendre qu’elle ne veut pas, qu’elle ne veut plus. Et le refus n’a pas besoin d’être exprimé par la parole. Il peut s’agir de gestes », ont-ils précisé par voie de communiqué.
« En terminant, nous savons tous qu’il n’est pas facile de dénoncer ce type de crime pour plusieurs raisons propres à chaque femme dans leur situation. De toute façon, là n’est pas l’objectif. Toutefois, nous encourageons fortement les femmes à aller chercher de l’aide. Les organismes qui travaillent auprès des femmes ayant subi une agression sexuelle constatent tous les jours les ravages causés chez elles. Dépression, anxiété, symptômes post-traumatiques, problèmes sexuels, méfiance relationnelle, idées suicidaires, etc. Sans oublier ce doute toujours subsistant d’avoir peut-être contribué à l’agression… »
« Avec de l’aide, nous continuons à penser que les femmes peuvent s’en sortir. Plusieurs ressources existent afin de les épauler d’un point de vue psychologique, mais aussi dans leurs démarches éventuelles si elles décident de dénoncer. Elles ne sont pas seules et briser leur isolement ne peut être que salutaire », ont-ils conclu.

Qu’est-ce qu’une agression sexuelle?
L’agression sexuelle est une voie de fait, mais se distingue des autres voies de fait par la nature sexuelle de l’acte (articles 271 à 273 du Code criminel). Ce type de voie de fait est commis de manière à porter préjudice à l’intégrité sexuelle de la personne victime. Ici aussi, le degré de force utilisé importe peu et le spectre de la violence à caractère sexuel est large. Toucher un sein, caresser une fesse au passage, sans le consentement, est une agression sexuelle. Il y a bien sûr une gravité objective dans les gestes posés, mais il n’en demeure pas moins qu’il n’y a pas que le viol qui constitue une agression sexuelle et qu’il ne faut pas minimiser l’impact des autres gestes commis sur les femmes sans leur consentement. (Mention de source : la Table de concertation en matière de violence conjugale et d’agression sexuelle de l’agglomération de Longueuil et de la MRC de Marguerite D’Youville)

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