Des Varennois excédés par des odeurs nauséabondes

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Par Diane Lapointe
Des Varennois excédés par des odeurs nauséabondes
Irène Provost et Salin Saidi ont remis aux autorités municipales une pétition signée par 107 personnes demandant de régler rapidement le problème de mauvaises odeurs émanant des étangs d’aération.

Un brumisateur pour corriger les problèmes

Des résidents du secteur est de Varennes en ont assez des odeurs nauséabondes émanant des étangs aérés de l’usine d’épuration. Ils demandent aux autorités municipales de prendre rapidement des mesures pour corriger cette situation. La Ville va recourir à un système de brumisation pour tenter d’enrayer ces nuisances olfactives.
Irène Provost et Salin Saidi ont déposé une pétition réclamant des mesures correctrices, lors de l’assemblée du conseil municipal le 9 juillet dernier. Les 107 signataires résident sur les rues Victor-Bourgeau, Michel-Messier, Jacques-Lussier, Claude-Volant, du Calvert, Sainte-Anne, ainsi que dans le secteur Eau-Boisé.
Lorsque Mme Provost a acheté sa maison sur la rue Victor-Bourgeau, il y a six mois, elle dit n’avoir su qu’au moment de signer l’acte d’achat chez le notaire qu’il y avait une servitude de bruits et d’odeurs. « J’étais rendue à la dernière étape du processus d’acquisition et je ne savais pas quoi faire. Notre qualité de vie est énormément réduite, et ce, de façon régulière. Lorsque ces odeurs sont présentes, il est impossible pour nous de rester à l’extérieur. Celles-ci s’infiltrent même à l’intérieur des maisons », affirme la citoyenne qui a quitté Saint-Bruno-de-Montarville pour s’établir à Varennes.
Salin Saidi, qui habite également rue Victor-Bourgeau, soutient que la situation s’est dégradée depuis trois étés. Durant la première semaine de juillet, il indique que les odeurs étaient insupportables. « Je suis immigrant et c’est un grand projet de vie de refaire tout dans un autre pays. Acheter une maison, c’était mon immense projet. Varennes m’a séduit, on adore la ville, mais c’est une grande déception. Mes enfants me demandent pourquoi ça pue autant ici et pas chez nos amis qui résident à Boucherville et à Longueuil. »
Le maire Martin Damphousse affirme pour sa part que c’est la première année qu’autant de plaintes sont adressées. « C’est le sujet de l’heure à Varennes », a lancé le maire.
Quand des odeurs deviennent une servitude
Les quatre étangs d’aération ont été installés autour de 1983 pour constituer le système de traitement des eaux usées. Il y a quelques années, un projet domiciliaire a été développé sur l’ancien petit terrain de golf acquis par le promoteur Luc Poirier, qui est situé tout près. Plusieurs terrains ont été vendus, entre autres à Construction Jasmont, ainsi qu’à des particuliers et de nouvelles rues ont été ouvertes, dont Victor-Bourgeau et du Parcours. « Le ministère de l’Environnement du Québec et les autorités municipales de Varennes avaient demandé au promoteur Luc Poirier de s’assurer qu’il y ait une servitude perpétuelle d’odeurs et de bruits imposée sur les terrains, de manière à ce que tout futur acheteur soit informé que le secteur est susceptible d’avoir de telles nuisances compte tenu de la proximité des étangs aérés », explique le directeur général de la Ville, Sébastien Roy.
« Les autorités municipales sont mécontentes d’apprendre que les citoyens n’ont pas été informés plus tôt de cette servitude. Nous allons poser des questions aux constructeurs et aux vendeurs pour savoir comment il se fait que des citoyens n’aient pas entendu parler de la servitude avant de se présenter chez le notaire. La Ville pensait que «l’outil» de la servitude permettrait aux citoyens d’acheter en connaissance de cause, et on se rend compte que les coins ont été tournés ronds », poursuit le directeur général.
Stéphane Gariépy, propriétaire de Construction Jasmont qui a construit des résidences sur Victor-Bourgeau, précise que lors de la promesse d’achat, les clients signent un document dans lequel figurent tous les inclus et exclus de la construction, et dans lequel se trouve un paragraphe qui indique l’existence d’une servitude de tolérance (sans descriptif) dont copie est publiée au Bureau de la publicité et des droits de la circonscription foncière de Longueuil.
Brumisateur antiodeur
Pour corriger le problème, plus perceptible lors de température chaude ou selon la direction des vents, la Ville fera installer un système de brumisation, a indiqué le maire Martin Damphousse. Celui-ci va entourer l’étang numéro un, où l’eau est la plus sale et la plus susceptible de générer des odeurs. La technique consiste à diffuser une brume au-dessus de l’étang pour neutraliser les odeurs. Le système devrait être efficace dans l’ordre de 80 %, indique-t-on. Il devrait être installé au cours de l’été.
Enfin, signalons que le promoteur Luc Poirier souhaiterait réaliser la phase deux du projet, et prolonger la rue Du Parcours. Pour l’instant, aucune autorisation n’a été accordée par le ministère de l’Environnement ni par la Ville.

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