Des marcheurs dénoncent le manque de logements abordables à Boucherville

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Par Diane Lapointe
Des marcheurs dénoncent le manque de logements abordables à Boucherville
Le groupe qui a pris part à la grande marche De villes en villages pour le droit au logement, organisée par le FRAPRU et par des organismes de la région, tels que le Comité logement Rive-Sud, le Comité logement Beauharnois et la Maison La Virevolte.

Une marche de 550 km d’Ottawa à Québec
À la veille des élections, des citoyens ont entamé une grande marche de 550 km pour demander des engagements clairs des partis politiques, des gouvernements du Québec et du Canada pour avoir accès à des logements à prix abordables. Certains d’entre eux déplorent de ne pas pouvoir vivre à Boucherville en raison des prix des loyers trop élevés. Ils réclament la construction de 40 logements sociaux.
C’est le cas notamment de Christiane Corneau qui a dû quitter Boucherville pour s’établir à Longueuil lorsque son propriétaire a repris l’appartement, car elle n’avait pas les moyens d’assumer le coût d’un logis dans la ville. Selon Louise Hébert, présidente de l’OBNL d’habitations L’Îlot bouchervillois, 80 familles souhaitent vivre à Boucherville et sont en attente « d’un logement abordable et convenable.» L’organisme désire, dans le cadre du programme provincial AccèsLogis, la construction de 40 logements sociaux abordables. Mais le défi actuel, souligne-t-elle, consiste à trouver un terrain, puisque le prix de ceux-ci est très haut. « À Boucherville, 10,8 % des ménages locataires paient plus de 50 % de leur revenu pour se loger », mentionne pour sa part Marjolaine Tapin du Comité logement Rive-Sud.
Le chargé de projets au développement au Groupe de ressources techniques (GRT) du Comité logement Rive-Sud, Élie Gravel, précise qu’un mémoire a été remis à la Ville de Boucherville et qu’il souhaite la mise en place d’une politique en matière d’habitation sociale qui permettrait la création d’une réserve foncière pour le développement de ce type de projet. « Présentement, le message de la Ville est qu’il n’y a aucun terrain pour ce projet », dit-il.
Selon le Front action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), il y a actuellement à Boucherville 90 unités d’habitation dans des HLM, 19 unités de logements abordables, en plus de la Coopérative de solidarité en habitation la Seigneurie de Boucherville qui a récemment construit 80 unités de logement pour les personnes retraitées.
La Ville de Boucherville a confirmé qu’il n’y avait aucun terrain disponible, peu importe le type de projet, mis à part ceux de protection des milieux naturels. L’administration a mis en contact les représentants de l’Îlot bouchervillois avec des promoteurs privés afin de les aider à trouver un site.
Messages aux politiciens
La marche qui a débuté au début du mois à Ottawa se terminera à Québec, le 29 septembre. Elle comprend plusieurs arrêts dont un a été effectué à Boucherville le 16 septembre dernier. Au total, 200 personnes y auront pris part pour demander que le programme AccèsLogis soit renouvelé et bonifié.
« On met en lumière les besoins des personnes mal logées au Québec et l’on demande aux partis politiques leur appui notamment en promettant de financer 50 000 logements en cinq ans. On est fâché de leur inertie, mis à part Québec Solidaire », a lancé Céline Magontier, du FRAPRU.
« Au Québec, dit-elle, 244 120 personnes vivent dans des logements insalubres, trop petits, trop chers ou pas adaptés à leurs besoins, dont 33 845 en Montérégie, selon le recensement de 2016. »
Déric Noël-Lagacé de la Maison La Virevolte, mentionne pour sa part, que « les fonds combinés de Québec et d’Ottawa ne permettent de financer que 3000 nouveaux logements sociaux par année, pour tout le Québec et moins du tiers se réalise faute d’un financement suffisant du programme AccèsLogis.»
Situation du logement en 2016 à Boucherville, selon le FRAPRU
Logements loués : 14,3 %
Logements possédés : 85,7 %
Loyers moyens ménages locataires : 829 $
Loyers moyens ménages propriétaires : 1 061 $
30,9 % des ménages locataires, et 7,5 % des ménages propriétaires consacrent plus de 30 % de leur revenu pour se loger
10,8 % des ménages locataires consacrent plus de 50 % de leur revenu pour se loger
4,1 % des ménages locataires consacrent plus de 80 % de leur revenu pour se loger

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