Conservation de la nature Canada protège un habitat essentiel pour des poissons en péril sur la rivière Richelieu

Conservation de la nature Canada protège un habitat essentiel pour des  poissons en péril sur la rivière Richelieu
De gauche à droite (Julien Poisson-Directeur de programmes pour le sud du Québec-Conservation de la Nature)(Serge Peloquin-maire de Sorel-Tracy)(Michel Beck-maire de St-Roch-de-Richelieu)(Michel Picard-député fédéral de Montarville)(Joel Bonin-Vice-président de Conservation de la nature au Québec). (Photo : Courtoisie)

Conservation de la nature Canada (CNC) annonce la protection d’une propriété de près de 20 hectares à Saint-Roch-de-Richelieu, en Montérégie, à une vingtaine de kilomètres de Sorel-Tracy. La protection de cette propriété insulaire et riveraine permet de conserver un chenal riche en herbiers aquatiques à très haute valeur écologique pour des espèces de poissons en péril, ainsi que pour la sauvagine.
Des herbiers aquatiques exceptionnels
La propriété chevauche le sud de l’île Deschaillons et un milieu riverain à l’ouest de la rivière Richelieu. Elle est composée à moitié de boisés, et ses rives, de part et d’autre de la rivière, sont dominées par une prairie à scirpe des rivières et par de riches herbiers aquatiques qui bordent le chenal.
Les herbiers aquatiques sont la continuité des habitats riverains et abritent une grande diversité d’espèces fauniques et floristiques. Ils représentent l’habitat de repos et d’alimentation de plusieurs espèces de poissons en situation précaire. Le fouille-roche-gris, une espèce vulnérable selon la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables du Québec (LEMV) et préoccupante selon le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, ainsi que le méné d’herbe et le chevalier de rivière, toutes deux préoccupantes selon la Loi sur les espèces en péril au Canada (LEP) et vulnérable selon la LEMV pourront continuer à y vivre sans être perturbés. Cette acquisition par CNC permettra d’autre part d’améliorer la protection des herbiers en eau peu profonde, désignés comme « habitats essentiels » du chevalier cuivré dans le programme de rétablissement de l’espèce officiellement en voie de disparition selon la LEP.
Le chevalier cuivré est un poisson qui vit uniquement dans le fleuve Saint-Laurent et quelques-uns de ses tributaires dans le sud-ouest du Québec. Il se reproduit dans la rivière Richelieu et une fois éclos, les jeunes chevaliers cuivrés trouvent refuge et nourriture dans les herbiers tout le long de la rivière. Ce poisson rare doit son nom à la forme de ses écailles, rappelant l’armure métallique des chevaliers, de même qu’à sa couleur cuivrée.
L’île Deschaillons est de plus reconnue comme une aire de concentration des oiseaux aquatiques. Des bernaches du Canada et plusieurs espèces de canard, dont le canard branchu, le canard chipeau, le canard noir et le canard souchet y trouvent refuge.
La propriété demeure l’un des derniers boisés intacts le long du Richelieu au nord du bassin de Chambly. On y retrouve notamment de jeunes caryers ovales, une espèce susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable selon la LEMV.
Les habitats protégés par CNC sur le Richelieu incluent également 15 kilomètres de littoral de la rivière Richelieu entre le pont de l’autoroute 35 à Saint-Jean-sur-Richelieu et le refuge faunique Pierre-Étienne-Fortin dans le bassin de Chambly. La gestion de cette aire protégée de 285 ha est réalisée en étroite collaboration avec le Comité de concertation et de valorisation du bassin versant de la rivière Richelieu (COVABAR). CNC protège également les îles Jeanotte et aux Cerfs à St-Charles-de-Richelieu, un archipel de plus 30 hectares qui constitue un habitat essentiel pour la survie des jeunes chevaliers cuivrés au printemps.
Remerciements
Conservation de la nature Canada tient à remercier les donateurs suivants sans lesquels la protection des 20 hectares n’aurait été possible : le Programme de conservation des zones naturelles du gouvernement du Canada, M. Normand Jacques, homme d’affaires, ancien propriétaire du terrain et ancien propriétaire du camping Domaine des Érables (1992-2012), le U.S. Fish and Wildlife Service d’autres donateurs qui désirent demeurer anonymes.

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