Boucherville interpelle les candidats du comté aux élections fédérales sur le transport des matières dangereuses

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Par Daniel Hart
Boucherville interpelle les candidats du comté aux élections fédérales sur le transport des matières dangereuses

La sécurité en lien avec le transport des matières dangereuses par train fait partie des enjeux de la présente campagne électorale fédérale.

Profitant des circonstances, la Ville de Boucherville a convié les candidats des différents partis politiques qui briguent les suffrages dans Pierre-Boucher-Verchères-Les Patriotes à appuyer les trois recommandations  soumises par le Comité directeur sur le transport des matières dangereuses.

Ce groupe de travail qui rassemble les Villes concernées par le transport ferroviaire, de Saint-Lambert à Sorel-Tracy, ont convenu des énoncés suivants sur cette question : accélérer le remplacement des wagons DOT-111 d’ici trois ans par d’autres véhicules ferroviaires répondant aux normes de sécurité renforcées et inciter le gouvernement fédéral à proposer des initiatives qui inciteraient les transporteurs ferroviaires à procéder à une mise à jour de leur flotte de wagons-citernes dans les plus brefs délais. Seconde recommandation, rétablir le financement pour la sécurité ferroviaire. Tertio, mettre sur pied un programme de sensibilisation aux enjeux de sécurité liés aux matières dangereuses. Ce programme s’adresserait non seulement aux citoyens et aux organismes publics, mais aussi aux transporteurs ferroviaires de même qu’à leurs clients.

«La sécurité ferroviaire est devenu un enjeu prioritaire pour Boucherville. Le passage des convois engendre du bruit, des sifflements, des vibrations sur les immeubles avoisinants. C’est une préoccupation des gens de la Rive-Sud», a fait valoir le maire Jean Martel.

Lors d’une rencontre de presse tenue le lundi 28 septembre dernier à l’hôtel de ville de Boucherville, trois candidats de la course électorale en cours étaient présents pour signifier leur appui à la requête de la municipalité : Lucie Gagnon (PLQ), Xavier Barsalou-Duval (BQ) et Jici Lauzon (PV). Par ailleurs, le candidat du PC, Clovis Maheux, n’a pu assister à cette rencontre, retenu par un rendez-vous ailleurs au même moment. En entrevue téléphonique, il a toutefois confirmé qu’il appuyait lui aussi les recommandations du Comité directeur sur le transport des matières dangereuses. Autre politicien absent à la conférence de presse, le candidat du NPD, Raphaël Fortin, a également été invité à se prononcer sur la même question : il a indiqué par courriel qu’il apportait lui aussi son appui à ces mêmes recommandations tout comme son parti. Sur cet aspect de la question de la sécurité ferroviaire, les cinq candidats des différentes formations politiques font donc consensus.

Pétition

Lors de la même rencontre, le maire Jean Martel et six conseillers municipaux présents, Yan Savaria-Laquerre, Lise Roy, Magalie Queval, Jacqueline Boubane, Anne Barabé et Raouf Absi,  ont signé officiellement la pétition du regroupement Sécurité ferroviaire Rive-Sud, en circulation depuis plusieurs semaines. Cette requête vise à demander au gouvernement fédéral de construire une voie ferrée dont le tracé passerait hors des zones densément peuplées dans le tronçon qui traverse Saint-Lambert à Sorel-Tracy. en raison du transport des marchandises et des matières dangereuses. À ce jour, plus de 4000 citoyens de la région ont apposé leur signature sur cette pétition.  Sécurité ferroviaire Rive-Sud cherche à recueillir quelque 5000 signataires avant de faire parvenir sa demande aux autorités concernées.

« Cette situation me préoccupe beaucoup en tant que maire et citoyen qui réside à proximité d’une voie ferrée. Il serait souhaitable d’éloigner le transport des matières dangereuses des zones résidentielles à l’aide d’une voie de contournement. Dans l’attente d’une étude de faisabilité sur cet enjeu, il y aurait lieu de décréter un moratoire sur l’augmentation de transport ferroviaire de produits dangereux à Boucherville ainsi qu’une réduction de la vitesse et de la masse des convois », a ajouté M. Martel.

Les candidats se positionnent

Au sujet de cette pétition, les candidats au élections du 19 octobre ne partagent pas de vision commune.  Trois d’entre eux ont accepté d’apposer leur nom sur la requête de Sécurité ferroviaire Rive-Sud : Xavier Barsalou-Duval, Lucie Gagnon et Jici Lauzon.

De son côté, bien qu’il considère que la sécurité maximale de la population doit primer, le candidat néodémocrate Raphaël Fortin maintient une réserve quant à signer ladite pétition. «  M. Fortin appuie la démarche citoyenne, mais il ne signera pas la pétition. En tant que candidat sérieux, il fait preuve de crédibilité. En effet, trop d’inconnues entrent en ligne de compte, il manque encore trop d’informations essentielles, pourtant requises avant de procéder.

M. Fortin et le regroupement partagent le même objectif ultime, soit la sécurité maximale. L’entièreté des demandes ne peut être garantie sans posséder d’abord toutes les informations requises et sans un consensus de tous les intervenants concernés, dont les maires des diverses agglomérations de Pierre-Boucher-Les Patriotes-Verchères. Ce qui n’est pas le cas pour l’instant. », a fait savoir son attaché de presse, Denis-Charles Drapeau.

Quant au candidat conservateur Clovis Maheu, il estime que l’hypothèse de déplacer la voie ferrée pourrait faire partie d’un projet à long terme mais que pour l’heure il privilégierait d’autres mesures pour améliorer la sécurité ferroviaire. Il préfère maintenir la voie ferrée dans son couloir actuel afin de ne pas nuire au développement du pôle logistique de Contrecoeur. En clair, il n’a pas l’intention de signer cette pétition.

Le porte-parole de Sécurité ferroviaire Rive-Sud, Rémi Tremblay, a tenu à préciser que la revendication mise de l’avant par l’organisme qu’il représente était basée sur le rapport du BST à la suite de la catastrophe survenue à Lac-Mégantic. S’adressant aux candidats aux élections fédérales, il a réclamé leur appui. «Il est important pour vous de faire preuve de leadership dans ce dossier. Je vous demande une rencontre dans les 30 jours suivants l’élection pour faire aboutir ce projet», a-t-il mentionné.

 

 

 

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