Les banques alimentaires en difficultés
Face à une hausse des demandes d’aide alimentaire mensuelles de 34% par rapport à l’an dernier, Moisson Rive-Sud lance un cri d’alerte à quelques semaines de la période des fêtes parce qu’elle est confrontée à un manque de denrées.
«Nous aidons 80 000 personnes par mois à se nourrir dont près de 38 000 enfants. En comparaison, nous desservions autour de 50 000 personnes un an auparavant», précise Lysa Villeneuve, coordonnatrice chez Moisson Rive-Sud.
L’organisme n’est pas le seul dans cette situation précaire. Les demandes d’aide alimentaire d’urgence connaissent une hausse un peu partout dans les différentes régions du Québec. Une récente enquête chiffre à plus de 1,7 million le nombre de demandes de ce type faites par mois, ce qui signifie 100 000 de plus qu’en 2014.
L’augmentation observée s’explique par différents facteurs : un plus grand nombre de personnes fait appel aux services des cuisines collectives et des popotes roulantes et les gens travaillant au salaire minimum ne parviennent pas à joindre les deux bouts avec leur gagne-pain. Moisson Rive-Sud vient en aide à près de 80 organismes communautaires accrédités répartis dans neuf des 13 MRC de la Montérégie en plus de partager un certain nombre de denrées avec d’autres Moissons du Québec.
En plus d’avoir à répondre à un nombre croissant de demandes d’aide, Moisson Rive-Sud a davantage de difficultés à s’approvisionner auprès de ses fournisseurs. «Les entreprises qui remettent leur surplus de nourriture surveillent de plus près leur inventaire afin d’éviter de subir des pertes. Nous récupérons moins de denrées en raison de ce changement», explique Mme Villeneuve. En cette fin d’année, l’organisme manque de denrées et tente d’obtenir des surplus d’entrepôt auprès des entreprises en alimentation de la région.
«Certaines compagnies remettent des dons à Moisson Montréal en pensant que ceux-ci seront répartis sur la Rive-Sud, mais ce n’est pas le cas», ajoute la coordonnatrice de Moisson Rive-Sud. L’équipe en poste tente de trouver des solutions afin de répondre à la demande. «Nous n’aurons peut-être pas d’autre choix que de débourser des fonds pour avoir accès à de la nourriture car les donations ne suffiront pas», avance la porte-parole de l’organisme. L’appel à l’aide pour assurer la sécurité alimentaire de la population fragilisée sur le territoire est lancé.
