Le Groupe de médecine familiale des Seigneuries fermera ses portes

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Par Daniel Bastin
Le Groupe de médecine familiale des Seigneuries fermera ses portes
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Financement réduit de 30%

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, a décidé de serrer la vis au Groupe de médecine familiale (GMF) qui n’atteint pas les cibles liées au financement, ce qui s’est traduit par des coupes dans les subventions accordées par Québec.

Au GMF des Seigneuries, cette nouvelle a fait particulièrement mal puisque le gouvernement a fait part de sa décision le 4 décembre dernier de réduire le financement de l’ordre de 30 %.

Pour Anne Lévesque, médecin responsable du GMF, cela se traduit par des coupes de 60 000 $ environ sur une enveloppe totale avoisinant les 180 000 $. En clair, il y aura moins d’argent pour les infirmières et le personnel de bureau qui entourent les médecins.

Selon les données du ministère de la Santé et des Services sociaux, le quart des 259 GMF n’ont pas réussi à atteindre les quotas de patients fixés par Québec pour obtenir les subventions. Dans le cas du Groupe de médecine familiale situé dans le CLSC des Seigneuries à Varennes, le nombre de patients est de 6 500 alors que la cible est de 9 000.

« Il y avait une véritable volonté d’atteindre cette cible », précise Anne Lévesque. Toutefois, plusieurs facteurs ont expliqué le fait qu’au fil des ans, cet objectif n’a pu être respecté.

Elle fait valoir que neuf des onze médecins sont à temps partiel et travaillent également ailleurs; il y a eu des départs à la retraite; des absences pour prendre soin de parents malades ou pour des raisons familiales; des congés de maladie et de maternité, ce qui a compliqué la tâche. De plus, détail non négligeable, le manque de place dans les locaux du 2220, René-Gaultier fait en sorte qu’il est plus difficile de recruter de nouveaux médecins.

Redevenir une simple clinique

« Après avoir eu la lettre du sous-ministre, nous avons dû prendre une décision douloureuse, une décision qui a été prise en équipe, et c’est celle de mettre fin au contrat », laisse tomber Mme Lévesque. « C’est donc dire qu’au 15 juin prochain, nous ne serons plus un Groupe de médecine familiale et qu’il n’y aura donc plus de service le soir, ni les fins de semaine, ni de soins à domicile, ni de service d’urgence en tout temps. Les patients devront se tourner vers les services d’urgence. »

« Du groupe, sept vont fort probablement quitter le GMF et peut-être même la région, un prendra sa retraite et il n’en restera que trois. On espérait peut-être un « miracle » du côté du gouvernement, mais les échos du côté du ministre Barrette ne nous laissent pas d’espoir; on s’en va vers une fermeture. »

« Nous éprouvons une grande, grande tristesse pour nos 6 500 patients qui devront se tourner de bord et nous aurions aimé qu’il en soit autrement, mais ça fait 10 ans qu’on se démène pour que ça marche, malgré tout. On a fait preuve de résilience. On a mené nos batailles, mais il y a une limite à ne pas franchir et elle a été franchie. Nous sommes tellement tristes d’en arriver là. Notre équipe est démolie, mais on se sent obligé de faire ça », de conclure Anne Lévesque.

 

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