94,1 % des familles démunies de la MRC ne peuvent avoir accès à un logement social

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Par Daniel Bastin
94,1 % des familles démunies de la MRC ne peuvent avoir accès à un logement social
Cette étude démontre que la très grande majorité des familles vivant sous le seuil de faible revenu ne peuvent pas avoir accès à un logement social sur le territoire de la MRC. (Photo : iStock)

Le 14 novembre dernier, la Corporation de développement communautaire de Marguerite-D’Youville (CDC MY) a présenté le portrait du logement sur le territoire de la MRC (Calixa-Lavallée, Contrecœur, Saint-Amable, Sainte-Julie, Varennes et Verchères). Cette étude démontre que la très grande majorité des familles vivant sous le seuil de faible revenu ne peuvent avoir accès à un logement social. Le tableau est encore plus sombre pour les personnes de moins de 55 ans vivant seules, car il n’y a aucun logement social pour elles…
Par cette présentation, la Corporation de développement communautaire avait pour objectif d’informer les acteurs de la région concernés par cet enjeu, dont notamment le député fédéral de Pierre-Boucher–Les Patriotes–Verchères, Xavier Barsalou-Duval, le maire de Verchères, Alexandre Bélisle, le coordonnateur du développement économique de la MRC, Bruno Lavoie, qui étaient sur place, ainsi que des organisateurs communautaires du milieu.
La région est reconnue pour être relativement prospère, mais les besoins en logements ne doivent pas être oubliés, a laissé entendre l’agent de développement et de concertation de la CDC MY, Jean-François Lessard. « Si 3 % des familles vivent sous le seuil de faible revenu, le parc de logement social et de logements abordables qui leur est consacré correspond à seulement 0,18 % des logements occupés par des familles. Ceci fait en sorte que 94,1 % des familles démunies du territoire ne peuvent pas avoir accès à un logement social. »
« Pour ce qui est des personnes de moins de 55 ans vivant seules, il n’y a aucun logement social pour elles sur le territoire. Il est difficile de ne pas y voir un lien avec la problématique de l’itinérance identifiée dans une étude l’an dernier, alors que la majorité des personnes itinérantes sont également des personnes seules de moins de 55 ans. Mais des solutions existent et il est possible d’implanter du logement social et abordable sans que cela coûte un sou aux municipalités. »
Autres statistiques
Ce portrait a également permis de constater que la croissance démographique de Contrecoeur, Verchères et Saint-Amable, entre 2006 et 2011, a été supérieure à la moyenne régionale; Saint-Amable ayant connu un boum démographique particulièrement spectaculaire de 29,4 %.
On remarque également que c’est à Contrecœur que l’on observe la plus forte proportion d’aînés (17,1 %), loin devant Saint-Amable qui compte le plus faible pourcentage (6,3 %). La proportion d’aînés particulièrement basse à Saint-Amable peut s’expliquer par deux facteurs selon les analystes : l’arrivée massive de jeunes familles dans les nouveaux projets domiciliaires et la possibilité que plusieurs aînés originaires de Saint-Amable vivent en dehors de leur municipalité d’origine.
Les statistiques permettent également de constater un écart de 13 655 $ entre le revenu moyen des habitants de Sainte-Julie (48 021 $) et de Contrecœur (34 366 $). C’est toutefois à Varennes que l’on trouve la plus faible proportion de personnes vivant sous le seuil de faible revenu après impôts, soit 3,5 %. Le revenu moyen atteint 68 212 $ dans le quartier Versailles à Sainte-Julie alors qu’il descend à 30 823 $ dans le quartier du Vieux-Village à Contrecœur, ce qui est comparable au revenu moyen du quartier Hochelaga-Maisonneuve à Montréal (30 939 $).
Bien que Saint-Amable compte le deuxième plus bas revenu moyen (35 461 $) de la MRC, c’est dans cette ville que l’on retrouve la plus forte proportion de personnes occupant un emploi (73,5 %). Les responsables précisent que dernière donnée s’explique probablement en partie par le fait que c’est également Saint-Amable qui affiche le taux de non-diplomation le plus élevé, 28,5 %, un taux de 10 % supérieur à la moyenne régionale et de 16 % supérieur à la moyenne de la MRC. Ceci représente un taux trois fois plus élevé qu’à Sainte-Julie (9,5 %), la ville où l’on observe la plus basse proportion de non-diplômés.
Notons en terminant que ce portrait du logement est disponible sur le site Web de l’organisme au : www.cdcmy.org.

Observations des faits saillants concernant le logement

· Bien que ce soit à Contrecœur que l’on retrouve les logements les moins chers (481 $ en moyenne), c’est également dans cette localité qu’on y retrouve la plus forte proportion de locataires consacrant plus de 30 % de leurs revenus au logement (12,1 %). Ce phénomène est encore plus marqué dans les « communautés d’appartenance » les plus anciennes de Contrecoeur, Saint-Amable et Varennes, alors que c’est du côté rural que l’on observe le phénomène chez les locataires de Sainte-Julie et Verchères.
· Plus du tiers des propriétaires des secteurs du Vieux-Varennes (37,3 %) et du Moulin à Sainte-Julie (36,4 %) consacrent plus de 30 % de leurs revenus au logement. Cette proportion est plus de deux fois supérieure à ce qu’on observe à Saint-Amable.
· En revanche, plus de la moitié des ménages amabliens (56,5 %) habitent un logement ne répondant pas à une ou plusieurs des normes d’occupation.
· Le taux d’inoccupation des logements locatifs en Montérégie (moins de 2 %) est un des plus bas au Québec, lequel a un taux moyen de 3,5 %. En dehors de Saint-Amable (1,7 %), les villes et municipalités de la MRC affichent toutes un taux inférieur à 1 %, Varennes et Verchères avoisinant le 0 %. Cette situation est favorable à une hausse des prix des loyers plus prononcée que dans les autres MRC du Québec et augmente la difficulté à se trouver un logement. Il est généralement admis que le marché du logement locatif est équilibré lorsqu’environ 3 % du stock de ces logements est inoccupé. Un taux d’inoccupation sous le point d’équilibre de 3 % rend la recherche de logement difficile pour les locataires et peut, conséquemment, créer une pression à la hausse sur les loyers.
· En dehors de Calixa-Lavallée (95 %), les autres localités comptent entre 63 % et 73 % d’habitations de type « maison indépendante » alors que la moyenne montérégienne oscille autour de 58 %. (Mention de source : Corporation de développement communautaire de Marguerite-D’Youville)

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